L’heure de sortir de soi toutes les histoires inventées. De battre la campagne. De chier une bonne fois sa honte avec son éloquence. Pour ne pas avoir l’air trop cloche tout de même... Elle s’inventera de bien brillants souvenirs. Le fond du sac de l’imagination de l’envie est lourd de joyaux contrefaits. On s’arrange comme on peut avec ce type de désarroi. L’amour propre est toujours bien pratique pour nous masquer nos sales motifs. On est toujours solaires, souriants de bonne conscience, une fois qu’on se permet de piétiner nos vieilles actions.
Elle se créera donc des histoires. Des passades avec des jeunes hommes, et très beaux, et nombreux, allons-y, tout un passé de chaleur mâle entre ses cuisses qu’elle rendra réel le mieux qu’elle pourra, s’inventant toutes les romances vécues, avec des détails qu’on n’avoue pas... Louise même en restera interdite face à tant d’expérience, bien godiche soudain et comme honteuse de ne vivre qu’une romance somme toute bien banale après tout. Et de détailler les membres de tous ces matelots inconnus. Verges de la turgescence desquelles meubler sans fin tous ses longs rêves clandestins.
Elle avancera des souvenirs capables de rivaliser avec ce qui rend si fière la pauvre Louise de causer.