Un ciel comme tu n’en vis jamais, couleur d’eau
Un ciel où kobold et cobalt se disputent la flamme bleue,
Flammèche bleue, vacante,
Occupée à rougir le ciel embrasé,
Comme si le vert des prés, un soir d’orage, ne suffisait pas à calmer l’ardeur des lieux
Une ferveur tout humaine descend des arbres givrés
Pose sa glace finement crènelée sur le dôme de cristal
Indolents dolmens
La terre tremble sous vos pas égarés
Granits des âges ensevelis fleurissent sous la poussée des eaux
Une pichenette, et Apollon terrassé exile sa lyre dans le cœur des femmes affolées
Lointaine écorce à la fragile peau
D’arcs et de flèches, le vin nouveau
Vienne la lente foudre des lèpres
Que les peaux parcheminées taillent enfin dans les chairs
La brèche infime
Qu’en ressorte appauvri le sceptre cassé
Qu’on en finisse avec le temps malsain des dieux d’airain
Je prie le paysage, dans sa folie douce, de me donner la force insistante et pérenne
Que l’aigle ou la buse, le milan ou l’épervier guident mes regards dans la nuit étoilée
Jean-Michel Guyot
13 février 2015