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 Article publié le 12 avril 2015.

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Dans les écorces
J’ai laissé un chemin aller au loin

Le ciel bleu tète les cimes
Les tétait encore quand, d’orient revenu,
J’ai délabré l’azur
La haute voûte a perdu sa clef
Des lambeaux de paradis terrestre pendouillent
Dans la sylve mécréante
Bientôt le jour applaudira à mon audace

L’ours a flairé ma trace
Le loup esseulé a chanté
Pour moi
Une harde de sangliers, hures dans la boue,
S’ingénie à fouiller les nourritures

De retour
Dans ma grotte bariolée
A la flamme torchère
J’affole les ombres

Le miel rose des cimes

L’abîme avide ne débouche sur rien
Que son vide céruléen
Marcheur attentif aux moindres détails
Je n’en peux mais

Assailli par l’abîme
Mon regard porte loin
M’emporte vers moi
Qui suis moins que loin

Dans la poussière des fontaines
J’ai chanté le retour des eaux furieuses

Je marche plein d’allant,
Un flacon à la main
J’y tiens prisonnier un arc-en-ciel
Talisman qui me vient des terres
Qui retiennent mon attention
Clin d’œil à la vie multiple qui braille ses comptines
Dans les tréfonds de mon cœur
Tamisée, la lumière,
En sourdine la musique des pins
Pour que le soleil fasse son grand retour

A la nuit tombée, relever un détail, un seul,
Et le brandir haut et fort dans l’amour des mains
Fraîche opale admirablement polie, tu m’as trouvé
La femme que j’aime a tes yeux
Son corps élastique
La souplesse de ses reins
Sa bouche frôleuse
Toi, opale, tu ne saurais en tenir lieu
Ferme la marche
Et regarde là te devancer dans les bleus
De sa source

Fascinées, les hautes herbes
Elles s’agitent à mi-chemin
En silence, nous devisons quelques secondes
Le temps de faire halte dans la grotte irradiée
Par sa présence

Le clair-obscur de la scène soutient la comparaison
Avec l’enchantement
De deux mots,
Elle choisit toujours le moindre
Ce n’est pas la moindre de ses qualités
Si tu savais, fière opale
Toi, tu n’as que tes reflets changeants pour séduire
L’œil exigeant de mes contemporains
Tandis qu’elle est le pont et le passant,
Le fleuve et les rives
Et plus encore qui, de nom en nom,
Vaque dans la vacance des noms sacrés

Radieuse présence arrachée au soleil couchant
Jetée là sur la couche jonchée de joncs
Le feu danse sur les parois émues
Réchauffe sa peau d’un brun tendre
Bientôt viendra le temps
Dans un chant qui me vient d’elle
J’entendrai l’appel des terres
Qui, toutes entières, saluent sa présence immanente
Dans le creuset du monde
Fondre le plus bel or qui soit
En disperser les alliages
Décliner à l’infini la sûre assise de sa présence
Disséminer la joie
Fleurir en beauté dans le sec et l’humide
Et faire face devant elle, en elle, au-devant d’elle
A ce qui, ne venant pas d’elle,
La résume toute
Dans une phrase si longue, si limpide,
Et qui porte son nom

Jean-Michel Guyot
5 avril 2015

 

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