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Otrofictif 30
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 Article publié le 24 mai 2015.

oOo

« Voilà. Je m’appelle Ramasès. Je sais, c’est bizarre, mais c’est mon nom. Je ne suis pas d’ici. Sinon, on se connaîtrait sans doute. Enfin… il y aurait des chances. Je ne connais personne d’ailleurs. Aussi je peux vous dire que je ne connais pas celui qui m’a chargé de vous dire… pour moi c’est du chinois… qu’il veut vous voir où vous savez… je vous prie de croire, monsieur, que je n’ai aucune idée de cet endroit et que je ne me doute même pas de ce qui fait l’objet de ce rendez-vous… passez-moi l’expression… pour le moins mystérieux… mais il ne m’appartient pas d’en juger ni surtout d’agir en conséquences… Qu’en pensez-vous ? »

 

Dire que c’était le côté psychopoétique qui motivait mon écriture jusque-là !

 

Ah ! Maintenant c’est à l’action qu’il va falloir donner le la !

 

C’est ce qui s’appelle « renverser la vapeur poétique ».

 

Le chasseur est témoin de ce que j’écris.

 

C’est lui qui me fit le premier signe pour m’indiquer l’endroit où se trouvait Ramasès. Je l’ai remercié en passant, d’un mot. Je n’ai pas attendu qu’il s’incline, j’étais déjà dans l’aire d’influence de Ramasès. Un petit homme gris aux reflets noirs construit pour cet emploi. Il étreignait ses propres mains, exercice qui me découragea de l’interrompre avant qu’il eût suspendu sa réplique. Qu’en pensais-je ? Mais de quoi se mêlait-il ? J’en pensais quelque chose, quelque chose d’attendu depuis notre départ, mais ce n’était pas à ce messager que je pouvais confier le fond de ma pensée et la nature de mon inquiétude. Devais-je le récompenser ? Il s’inclinait lui aussi.

 

Que l’action qui n’a pas encore eu lieu prenne fin !

 

Je le poussai dans l’ombre. Seul le chasseur pouvait en témoigner. Et je saurais ne jamais expliquer cette scène. « Vous pouvez partir. Merci.

— Mais je ne sais même pas si vous avez compris le message, monsieur !

— Vous ne partiriez pas si je ne l’avais pas compris.

— Dans ce cas je vais m’en aller la conscience tranquille. Si vous avez besoin de moi, j’habite au…

— Pas la peine ! Partez.

— …ce genre de choses qu’on dit aux policiers…

— Partez ! »

 

Si Paterson n’avait pas été occupé à reluquer les courbes de Nina, entre autres conceptions du plaisir à prendre, je n’aurais pas eu le temps, de l’endroit où j’ai rencontré Ramasès au fauteuil où Paterson se prélassait, de préparer une explication assez convaincante pour au moins embarrasser sa mémoire. « Ça fait pisser, la bière, » expliqua-t-il lui même.

 

ah mon bon monsieur vous ne le saurez jamais

comme je suis en mesure de le dire plus juste !

 

(le sdf ne laissait voir que son béret)

 

ce poème (Otrofictif) n’est rien d’autre qu’un roman-opérette ce qui vous est demandé c’est de réfléchir sur cette donnée critique et surtout de la fermer si vous ne savez pas de quoi on parle point à la ligne

 

(entrée des rafiots)

 

nous sommes les babas

les petits bas totaux

à toutes voil’ on vogue

sur la mer en folie

ya rien qui nous fait peur

la mer on s’y connaît

des fois que ça prend l’eau

et d’aut’ fois c’est de l’huile

le vent peut bien souffler

nos chandell’ en voyage

ya rien qui nous fait peur

on est fait pour partir

et ne plus

et ne plus

et ne plus revenir

 

vous m’ mettrez des rimes au bout de ces petits vers qui en manquent comme le vin manque au verre ça vous f’ra un bon exercice pour quand vous serez mat’lots et que j’ serais p’t’êt’ plus là pour vous caresser le fion et vous inspirer le bonheur de pas êt’ seul dans l’existence !

 

Qui n’a jamais entendu rire Paterson de bon cœur n’a aucune idée de ce que je veux dire.

 

« Mais tu me le dirais si y avait une sixième femme dans ce film, hein Pierrot ? À part ta mère, bien sûr. Mais on s’en tape, de ta mère.

— Comme qui dirait un sixième sens, des fois…

— Que j’y avais pas pensé ! »

 

Puis le soleil se couche. On se couche tôt quand on ne veut pas perdre le fil de sa pensée. Dire que Ramasès ne demandait rien d’autre que de le rompre ! Et avec ses dents jaunes encore !

 

et quand vous aurez fini si jamais vous finissez ce que j’ai commencé sans prendre la suite comme vous tas de minables de la rime vous vous avancerez jusqu’à mon bureau pour m’en donner l’interprétation que je vous conseille de faire preuve d’originalité sinon la note va êt’ salée mais sans le sel !

 

nous sommes les babas

les petits bas totaux

c’est la femme à Toto

qui nous a mis bien bas

 

à toutes voil’ on vogue

sur la mer en folie

on en met plein les gogues

sans fair’ pipi au lit

 

ya rien qui nous fait peur

la mer on s’y connaît

ducon on est pas né

mais foirés chez les sœurs

 

des fois que ça prend l’eau

et d’aut’ fois c’est de l’huile

mais on a un cerveau

on est pas plus tranquille

 

le vent peut bien souffler

nos chandell’ en voyage

baiser les doigts dans l’ nez

c’est tous les jours en gage

 

ya rien qui nous fait peur

patate sur le cœur

on est fait pour partir

et ne plus

et ne plus

et ne plus revenir

 

ri-deau !

 

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