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Un vieil amour tient quelqu'un par la main
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 Article publié le 31 mai 2015.

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Elle prend la main de quelqu’un et regarde pour lui l’horizon. Lui est assis sur le talus pour contempler la chute du lointain qui vient. Il peut tout lui dire de la liberté qui s’emballe trop vite et sa main qui s’enfuit trop vite de la sienne. Elle sourit quand il lui parle et il sourit à la montagne tout près de ses seins qui sont tout près du ciel et tout près de sa main. Elle regarde au loin et son regard est là tout près comme une fleur dans le lointain du vase de ses yeux profonds. Ses yeux ce sont les digitales des mots qu’elle cueille et offre à ses genoux. Elle lui parle de jeunesse et d’escapade et de lointains rivages juste sous ses doigts. Sur le fil de l’espace elle met ses empreintes comme des objets en lui disant regarde. Et lui sur le talus se regarde venir de loin du fond de soi. Elle lui prend la main comme on se tient ravi à chaque phénomène qui vient sans raison pour celle d’exister. Elle regarde en lui pour qu’il se voit venir du plus loin de quelqu’un dont elle l’entretient. Lui est assis sur le talus il s’est penché. L’a prise dans sa main. L’a promenée un brin en lui disant regarde pour moi l’horizon cet horizon c’est nous et sur toute la ligne qui fuit comme fuit le sourire de l’eau. Qui est le ciel les seins la montagne et la main le talus où ils sont au bord de ce quelqu’un qui est un vieil amour qui fuit à l’horizon. Cet horizon qui est quelqu’un sur le revers de l’ombre de sa main. Ce nuage incertain à peine imaginé à peine pris en main par les mots qu’elle rêve et parle dans la blanche confusion des noms qu’ils se sont murmurés jadis à l’horizon. Il y avait les seins du ciel et la montagne et le vase profond d’un regard sans lointain. Il y avait la souche d’un arbre brulé par la main d’un orage. Il y a une image qui est ce je qui se souvient et qui dit mal et qui voit mal disant trop mal je me souviens ce qui survient à peine vu est ce quelqu’un.

 

L’œil s’attarde sur chaque trait, sur la ligne limpide et le corps tout entier.

 

Pierre Reverdy

 

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