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 Article publié le 14 octobre 2015.

oOo

idiots comme le ciel coursier de nuées galopant de sa belle encolure du vide ciel marin dans leur salé et douceur de Scamandre se désaltérer de l’un salé de l’autre se désaltérant de l’un ou l’une et l’autre le vide du ciel dans le plein de la chair qui parfois plus rien que les rênes en main la longe d’une larme le hennissement des deux leur mâchoire mordant la salive l’écume la voile du blanc plus vide œil béat qui se retourne oui sur le très soudain oui qui revient bref et nu à l’étable du temps d’y assurer sa prise et son coup de jarret dans le vif qui durcit au blême les genoux parfumés à l’odeur alezane se hissent jusqu’à l’olympien de l’os aux cormorans des étreintes à becs et à serres cette onglée du ciel l’idiotisme de l’autre locution d’amour ses loques frémissantes leur font une peau qu’ils se tannent bleu nuit que l’un soit le tatouage bleu nuit de l’autre la lance la hache le glaive mêlés à la crinière épatée de la fente de l’épieu gourmant d’insulte métissée d’écartement magistral qui le boit le lèche le suce au plus noyau de soi et réplique d’un nerf un bel étau céleste chu d’un sabot pris à la météorite que l’autre que l’une fait son étrier plus direct qu’un éclair froissant son beau talon qui fait frémir le ventre le poitrail ouvert au galop des étoiles et sent la locution de l’autre se le prendre d’un poing décrispé par son gros oui oh oui à dé-forger l’armure déployant l’étrille qui attend l’étable le plus gras parfum qui fait le cœur plus glas sonnant contre les armes qui coulent des hauts sourcils tout en rosées d’action vers soi rentrée en soi griffant la soie de hache sa sueur comme autant de vers à soie entre l’aine et la cuisse le manche tenu en force dans la plaie qui est le manche fort la hache étant au fort le souhait de la plaie sans brute pour brutaliser de joie la piste-plaie le long trajet de l’encolure au garrot le long hennissement des sourcils aux naseaux la longueur du galop pénètre l’autre à l’un donc à l’une et à donc la crinière humide déclarant sa flamme à l’incendiaire paille de l’autre faible et colossale suce le géant je de l’autre le fond en soi par le gros ver qui se fond en esquives feintes se réduit dans le parfum de l’huitre incongrument venu avec l’image un peu glaireuse et ridicule la trivialité superbe du réel son col de chemisette venu incongru dans le combat d’amour à se faire gober la moule et son moulin lèche la phrase émue de se récupérer le trivial excitant d’un argot d’ouvriers de la langue au travail de bordel donc se reprend et revient au sublime sans cesser d’entendre bruire le salace langage écrasé dans sa vigne de membres tors et chacun son armure et sonne se trébuche contre l’autre armure voit la lance et le glaive dans le pieux désir de faire front d’un coup d’éclair qui doit durer en l’un en l’autre la plus que lente mort d’un bref qui continue et rue le char ci retourné jeté à bas sa chair sa roue voilée comme un courant salé rebiffe un relent d’algue se rêve Glaucus et rétiaire retire l’or de ses filets dont l’autre se fait prendre avec son ban de oui oh oui son ban d’esquives feintes pour l’ardeur contre l’autre l’ardeur de l’autre le redoublement qui pue l’algue le frai encaissent l’un dans l’autre l’antre ses sourcils mouillés qui sont le ciel pas ce vide béant qui cache sa vermine de dieux et déesses dont se font traiter les combattants du sol pour imager sans plus le doux engagement des cuisses qui se fendent d’un hachoir brutal sans brute pour le coup mais sent l’algue molasse et le hennissement qui dégoutte de celles qui sentent la mer féroce et tumultueuses pleines de minis naufrages qui sont les chevilles des dieux descendus parmi l’humain humer leur propre amas de chair de peau d’os et d’humeurs folâtres se cherchant cohortes de soi sous la forme de ce qu’ils ont toujours été d’être comme l’un qui descend son Hélène en l’arène endurée du combat amoureux s’ébattre ouverte et bas fendue au glaive aimant à la lance affairée d’un long hennissement désagrafant les mouches de l’air échaudé par l’urine du pauvre étalon laquelle mousmée fait Olympia dans l’herbe coule comme un sang doré charmant les longs styllas géants qui y vont boire survolent ce Scamandre pissé au floral tapi plissé par les aèdes de la circonstance mouches s’escrimant de même s’abattant plaie à plaie à se chercher querelle et amoureusement dans l’œil de l’étalon couché de tout son long corps sué du créneau d’une Hélène de Troie de sa robe alezane compissée d’amour des naseaux au garrot prend mouche le lanceur de lance touche au glaive consentant de l’autre et va et vient le long filet baveux et sidéré de plaie écartelé pour voir sous les jupes d’Olympe du ciel émouché par les mouvements lents et impatients de joutes à jets continus de lances et d’œillades injonctives et férocement ardentes se congratulant musculeux et tatoués aussi égratignés tigrés par les ronces gaies de la broussaille la longue encolure prise à la crinière au casque touché par le cliché repu de son soleil ardent comme forêt profonde et tomber amoureux comme Paul de son propre coursier être porteur de lettres armées de propos amoureux utilisant les armes de la séduction la plaie d’amour le cœur offrant sa coulpe se dépoitraillant d’ardents clichés gravés sur le cœur froid de l’autre de les recevoir et de les mal écrire à force de s’écrire et tomber comme on dit bêtement amoureux d’une espèce d’Hélène à s’emballer pour elle la forcer au jeu combattre sa froideur et même son ardeur à se servir parfois de clichés comme dire le texte s’affole et le sens s’y déprend parfois le combat met en fuite la prudence et l’autre le prend mal de lui faire tant de bien le long hennissement fait l’h de hache luire et s’ébattre le son sur la blancheur navrée à plaisir corps perdu par le corps pris dépris à la lettre du cri le long de l’encolure abattue et prise de cliché ceci dit par surprise de hennissement qui pénètre au profond tout en surface l’os cavalier de la peau qui est l’aube rosée du corps convoité par le glaive qui dépoitraillé déchire son fourreau d’une plaie qui suppure de joie titillée triturée fouraillée décrassée par une autre crasse plus aimée plus perturbante aussi près de la mort feintée désirée en petit et brève tout à coup porte un coup théâtral du glaive ou de la lance avec le long juron du tranchant de la pointe et porte le genou au genou au jarret qui fait tomber la crainte que la plaie se ferme le hennissement ne se ploie le genou lors le jarret tient ferme et fermement se tient de l’autre le jarret lui porte le fourreau en plein dans le dur glaive son enfermement lèvres serrées retient le long hennissement le long chant de la plaie ouverte consentante humide de rosée aux doigts de son aurore qui chaque coup renait sa lèvre et se referme et dure encaisse un coup de l’autre renaissance le casque choquant l’éclair ensoleillé qui dure lui dure et la lèvre pincée par le repris de lèvres comme un bouclier deux lèvres boucliers deux langues glaives et fourreaux se fourrant tout le champ et l’orphéon des souffles l’un tonitrue l’autre en bel essoufflement s’entrent tue-tête de musique à poil qui évide leur ciel leur casque ensoleillé par l’éclair bel orage des genoux ployés sous la menace que désire le genou qui prend ciel à témoin qui est ciel et témoin qui bute sur la rotule de l’attente enfin toujours encore à venir et venu et revient au galop et le hennissement l’encolure d’aurore à la belle crinière raide et en rosée toute mouillée de son Scamandre mis en crue par le désordonné de l’ordre consenti et cherché et ployé en herbe au sol tombé chair contre chair et mots jutés de hauts sourcils velus le cuir harnache un coin en chaire qui harangue qui haut parle et fait juter la honte bue sans sermonner mais affirmant chacun Savonarole de sa conviction de l’autre parle haut et perce bas la taie la plaie la belle mise en crue qui fait sentir le vrai l’impayable besoin de l’autre mis à bas lance sa fusée propre vers la crasse aimée du ciel à son zénith ployé le char tombé du haut de son très bas l’arçon dans la poussière et toute mouche bue de la petite énorme mort dans la poussière le genoux tombé son char désarçonné de son propre galop frustré puis satisfait bande l’échine en arc et le sourcil met bas sa jute de rosée contre la joue de l’autre le même encombré de son bel autre aimé en singulier combat pour choper les pluriels dans le plus petit coin et le plus singulier dans le pré qui sent fort le besoin d’être mis en exergue et en épigraphe et en bouillie de vrai bordel qui est sa vie sans fard et son hennissement de sa plaie consentie en joie et plus encore ne serait-ce et à plus que cet encore et plus qu’il à cor et à cris réclame sous harnais sa blanche épiphanie des naseaux au garrot de tout son long appui à la terre qui berce le char tout son long qui harnache d’étreintes le cuir des paroles tues puis recrachées dans l’autre glaire du fourreau du glaive le glaire de l’autre grave son poitrail avec son étrier amoureux de son cuivre éteint par la rosée percute un front qui stagne en la dernière fronde du front à l’encontre et donne un butoir ardent à la frontale mèche qui s’englue de la seule vitesse du poignet loquace de manipuler le geste adverse et franc de l’autre en contrat fabuleux de s’impliquer l’Hélène non plus embusquée mais prenant part au jeu des bras et des jambières et offrant son butoir en jeu et ses créneaux défaits pour exhiber sa plaie que l’autre force en la cicatrisant fonce sur la ferraille dégainée la gaine et le coursier récolte un flot de mouches dans son œil farouche et haletant couché dans le haha la fourgue à son fouillis visqueux par la rempaille mouille son Scamandre entre ses aines chaudes ses contrées féroces de douceurs qui sentent le haha scanné par un ciel orageux comme entre deux jambières couvertes de sueur et de sang provoqué par l’amour des ronciers la gale des bourbiers l’épine du trop vif et pointu de son glaive de son est ici un beau son pour qui prête le flanc et mouille son Scamandre se fait déborder à l’envi donne envie son butoir bouclier bouclé de son retour au bel évitement donne envie et reçoit l’envie dans le giron le sein son lait s’étonne et tonne sa nervure qui reçoit le don d’éclair et sa durée le long de tout le corps en tête chevaline sous crinière drue et frémissante le coursier des nerfs à vif nerfs d’arc tendu à fond des naseaux au garrot le long hennissement parcourt les corps bandés et atteints par leur flèche lancée de la crispation de leurs orteils et du frémissement des peaux bluffant la peau unique et attentive du haut de leur front plissé comme les draps du sol cherchent le cœur de l’autre l’œil de l’étalon boivent avec ardeur les mouches bleues de l’autre ces éclats de ciel faits d’éboulis divins broyés en humains nains et combattant géants d’éros le malin rat qui guigne torvement le mouvement de l’œil bavé de mouches bleues l’œil bordel du coursier écarquille la plaie qui parle l’un à l’autre chante l’un à l’autre l’épopée du corps à corps des l’un et l’autre reprises plus nombre que tant de fois chiffres se multipliant nombre de l’un à l’autre nombre un infini l’étreinte éternelle entassement de l’un sur l’amas nu de l’autre le farouchement de se percer du glaive de l’éternité de la durée des mouches qu’on entend bronzer la durée des reprises et courtes déprises glaive lance épieu touchant les harnais las et posés sur peau à peau pour reposer un peu faire un bref mort à mort contre le bouclier de l’adverse inversé par le contrat des mots qu’ils se disent se taisent le nombre parlant fourguant ses arriérés pour caresser le gong d’un fort horion de masse lourde et attachée aux bourses fortes protégées par une alarme un long hennissement retenu pour un temps puis déclenché par l’autre sa propre intrusion dans l’autre le combat et qui dure de nuit pour le jour et la mort de Clorinde est que son pied lui manque mais elle le reprend c’est sa Jérusalem qu’elle délivre et s’arme de sa mort différée refait front prend à témoin le glaive qui sort de sa bourse effile son fourreau pour ferrer l’étalon montrer son œil ouvert à l’étable des mouches qu’une est arborée par son sein au beau nombre et à la nuit lactée la lance déployée devient le champ entier qui pénètre le champ serré par les clôtures feintes qu’oppose l’adverse et de nouveau genoux et jambières se choquent c’est de belle impudeur qu’ils se choquent d’une feinte pudeur qui pimente la plaie qui suppure une joie et adonc s’ornent des falbalas de l’invention divine et donc humaine et s’ornent de métamorphoses de transformations de fines escarmouches d’insectes rêvés et d’orteils ailés pour que le pied soit pris dans ce tout qui brouillonne et fait que chacun rampe ou nage ou vole ou mûrit et pourrit vers l’autre qui secoue sa vermine et mâche les harnais de son propre équipage cogne le genou blesse l’autre blessure la prend en cottage pour y loger mieux d’être glaive et fourreau logeable cuir et chair des naseaux au garrot un fait courber l’échine à l’autre qui pénètre l’arche et lève le sourcil que bénit un écho une légère brise celle d’un plain-chant éructé neume indu d’un intérieur touché jusqu’aux larmes dont la paupière bat la charge adonc la contre coulpe qui se fend d’un souffle poussé d’un soupir hors norme hors soi hors tout lève la plaie quémande au glaive un moinillon à ordonner de suite dans son église ardente et le faire aussitôt désordonner de mort pour le ressusciter d’entre ses ouvertures ceintes de sanies du sol où çà a lieu où se font lieu où les genoux se font ermites soldatesque de la bonne boue des draps salis de plis les bourses les frôlant ramassant la poussière dont ils se parjurent et jurent et crachent le crachat de l’un est le crachoir de l’autre qui rompt la posture et lance le lancier la lance avec le mot qui passe la frontière de la bienséance en insultant la plaie d’un compliment qui est d’en faire usage avec la langue un pourparler une ambassade une torsion du bras séculier des viscères où dorment les présages sous la soie du ventre dont la lance lorgne la fragilité l’armure envoutante de duvets ornée jusqu’à saturation du regard éperdu écarquillé de plaie ouverte sur sa vue soûlée immensément ouverte sur l’assaut guerrier en chair de gloire et quête de sa parousie fait grossir l’étalon du glaive et de la pique en l’autre qui se vautre au gouffre de l’éclair qui tarde tout entier s’œuvrant dans cette attente de l’autre et il vient grossi de cette attente jambes écartées dans l’écart des jambières de l’autre forcé assailli allez outre sa propre attente compensée par le laurier féroce d’un frontal bélier peint sur le bouclier craché sur le stoppé de l’autre fausse esquive pour la plus value du choc recommencé lumière saccagée dans l’œil en affluence de fausses esquives pour d’autres assauts plus malins ou l’inverse lui mord la lumière sur le dos lui prend le jour en s’abattant lui fait carapace de stupeur un coup puis se relève l’autre à force de hordes musclées sur les os le cosmos de l’un secoue sa crinière et sort du haha tout crotté d’étoiles qui suent chevaline lumière nue et déloquée d’un ciel qui s’est mouillé aux soues magiques et souillé aux étoiles tombées de leurs bas fonds célestes hangars de l’extase en ballots et agrippe une jambe serpentine et sale hume un talon tallé suce les étriers qui brillent de salive que c’est la grande ourse la vrai voix lactée en voie de délivrance sa Jérusalem bottée de ses propositions au débotté pose immobile un temps l’épaisseur verticale de sa chair flûtée feinte le coup miroir de l’autre qui réplique et sans tain fait bouger son bouclier touffu qui serpente à ravir autour de l’encolure et s’aligne du long des naseaux au garrot se débronze et liquide verse son brillant sur le corps de l’adverse qui le sien oppose et se coule au profil de l’autre le rampant boucle le cercle et roulent dans la belle étoile de la plaie humide et safranée de leur étreinte nue et remusclée pour se reprendre ensuite et de nouveau bander l’ardeur le repentir sans désaveu mais pour corser la prise d’une herse d’ongles au flanc qui sent le bronze se couler sur lui serpenter comme entre les herbes entourant la plaie farouche et odorante sueur de danseuse peu après le sacre du printemps fait danser l’écu sur son biceps bronzé lui aussi par l’effort de tenir le cuir de sa poignée l’adverse de même bronze contre bronze s’amourant du glaive adverse de son bronze de la hache adverse de son bronze autant du reluit joue à joue des haches chevalines têtes de cheval bronzée par la longueur des naseaux au garrot élude sa rosée pour la rosée de l’autre pour son lac de bronze les deux boucliers faisant l’objet d’un rêve double peau sur peau ventre à terre le disque solaire encontre son reflet cognent leur bronze au bronze la peau à la peau confirme son armure et sa trouée ardente toujours à venir après le glaive après la lance après la hache tête de cheval du hennissement roux car brulés l’un à l’autre l’encolure en feu le glaive du bouclier tenant sa lance d’une main cramée par tout un tremblement de saisies singulières esquivés des pluriels cherchant à démêler emmêler le doux nœud de la violente ardeur écume du Scamandre en crue qui fait bronzer son lit d’une âpre écume emmêlant ses naufrages comme une crinière qui devient de plus en plus morsure à l’encolure quand le sol est foulé à la vitesse de deux corps de leur poids au galop de leur poids chair et bronze coulés au galop d’un coursier pleins de plis cachetés par le méli mélo des ardeurs imprimées sur la blancheur d’un sol qui est une carrière épique et un bordel mettant la fable en règle et la bouche en la bouche suce le talon où le destin respire les ailes du vent pet magique des dieux et déesses d’Olympe et de tous lieux où s’accroupir pour inventer sa propre éternité les deux corps l’un pour l’autre d’inventer ses dieux les aines les cuisses les seins les genoux les orifices dégageant l’encens divin les lèvres de la vulve les bourses à Danaé le fier pénis le glaive n’oubliant de Mars l’amour du corps à corps qui dure fait tinter le sol les boucliers qui se rêvent peau nue où perlent mille plaies une toison de plaies ouvertes à s’ouvrir pour la grande ouverture de soi à l’entrée chevaline en perce lance et glaive et langue contre langue rumeur l’un à l’autre poussière de dieux et déesses levée s’empoignent infinis dans leur fini s’insultent de magnifique et sublime manière joignant le geste à la parole et le hennissement de tous les nerfs et muscles les os confirmant la tenue dans la prise l’épervier des ongles tenant dans ses serres le flanc qui transpire une rosée qu’irrore l’ardeur et la lenteur savante qui se précipite vers la conclusion du combat de l’un ou l’une ou l’autre et brun ou blond se trouvent l’un renard futé attrapé bas et l’autre piège et l’animal et la sonore solitude ventre à ventre langue à langue ces deux donc l’un sur l’autre surfacent leur poids en langues inégales prolixes du sol de ses plis fleurent du geste chaque odeur dont se retourne la narine ouvertement dilapidée par l’air chauffé de gestes durs au miel poisseux des engouements ces monuments de confusion divine entre douceur et cruauté les dents blanches de l’œil mordant les courroies du vent ce pet salé d’effort lâchant puis reprenant puis défaisant s’offrant léchant le bouclier de sueur de l’autre qui poudroie de se voir à l’horizon de l’autre au galop et plus près du lointain de l’autre son lointain tout près à se toucher la lance dans la bouche de la plaie sonore et presque sans parole la lance qui est comme la tour de guet où s’observent les deux le glaive disant poing son geste nidifiant la plaie future la supra céleste à son plus ras ourlet se cherchent le harcèlement de l’autre à bondir sur la solitude de l’autre de soi qui se cache s’enivre font flèche de l’atteinte exigent la plus téméraire des péroraisons font claquer les insinuations les plus sifflantes sur les chairs empâtées de temporalité se suent des hauts sourcils une eau de vie un marc statufié en crosse de cascade éblouissent l’étreinte de lézarde nue clamant sa fermeture sur le dernier muscle et la dernière vue sur l’obscure houillère paille de la nuit rapide et de nouveau mâchée par ce qui suit sourcils les voluptas des dieux et l’odeur de turban des poils pensent turbines et roulent à des vaux étranges d’eux se cherchant un seul les deux la personne unitive en fleur de se flairer du glaive de la lance plaine bouclier steppique et resserrés l’un sur l’autre le nœud le rigide et l’humide enserrés la longueur du harnais plaide diminution mystiquement fleuris la mystification brutale du genou aussi doux qu’un roc peint sur la soie de la route qu’ils prennent de se poursuivre et d’attaquer la caravane d’os et de sang et de peau et de sueur urine et salive de l’autre traversant le désert disert de ce désert douloureux de l’envie de l’autre mirageant ses palmiers ses lacs ses roseaux fer de lance et ses naseaux zéphyrs et chacun de plonger dans le verrou de l’autre cette étendue d’eau salée le large bouclier son lac de Tibériade ridé de suçons ne sachant plus mêlant leurs boucles comme un sang un vaisseau incendié en leur milieu s’intercalant entre leurs peau boucliers nus demandant faveur de plier le genou de prendre langue dans la bouche où mouillent les paroles nues quémandant la faveur de ramper de devenir la jambe et jambière de l’autre bouclier qui lui s’étend déjà des naseaux au garrot le bouclier cognant au bouclier de l’autre leurs bruits de succion Tibériade ou Scamandre urines mélangées de ne pas s’arrêter s’éreinter en étreintes feintes et contraintes de durer dans la posture et de serrer plus fort plus desserrer plus fermement plus encore affirmer du genou de la poigne du frôlement bref comme insecte furtif et du tranchant de l’aile la diaphane coupe à peine une éraflure et fait le frisson naître le coup se porter comme n’ayant pas puis ayant puis et puis de nouveau puis s’allonge et font de puis en puis les gestes de prendre langue de la lance ou du glaive ou de la hache haut levée d’être au ciel du tranchant un profil pour un autre et s’allongent coursiers de l’un à l’autre encore l’encolure à bas la crinière adoubée par la boue la poussière d’astres de leurs mouvements les harnais étirés du mouvement chacun carapace de l’autre au bouclier charmeur du bouclier de l’autre main basse au porteur s’échinent en force à la lettre coursiers de leur lenteur mouillée d’aurores à foison thésards en mouvements et tous leurs armements en intimidation sujétion relation à cheval sur et dans sous le bleu de la croupe et la mouche du ciel bleu de cible du ciel amarante et succincte ébauche du poitrail odorant des naseaux au garrot l’encolure le hennissement le harnais de l’écho répond et plus serré que le hennissement sur l’air le haleté des prises plus ou moins le frontal sur frontal serpente la rosée son fourniment d’aurores aux hangars des sourcils qui froncent et qui défroncent les appréciations que traduit le soupir le doux zéphyr poivré ou le Scamandre en crue qui brule son vaisseau sa lance vague à lame de vicissitudes en jupons lesquels provoquent la levée de bouclier levée d’armées dactyles et chafouines touches et mordent la poussière des doigts fureteurs et multiplicateurs de touches et d’onglées dans le flanc dans les aines le sein bouclier de peau nue les croupes naseaux ouverts sentent le but qui est de s’y répandre cible et carreau sur tertre répandus l’un l’autre boitant l’amble d’ange à leur flanc droit ou gauche à grands cris stimulent le combat des nerfs des os des paroles sur les rives du Xanthe de leurs sueurs salées des bords de leur armure douce bergerie époumonée la laine sur le dos bouclée experte en suint musqué fait un domaine au ciel sa partie de rempart cherchant les traits fugaces les frissons du Xanthe ne fuyant que vers l’autre monte à ses remparts ne se dérobant pas tout en se dérobant et ni ne se terrant tout en foulant la terre les yeux renversés du nombre plaie ouverte à l’endroit où la cuisse tourne dans la hanche et qu’on nomme cotyle l’un lui prend le cotyle et empaume les deux tendons d’une pierreuse main lui ratisse la peau l’autre est là écroulé à genoux s’appuyant au sol de sa feuillée de main la nuit sombre galope en ses yeux comme mort mais ouvre sa paupière écume d’Aphrodite à la lèvre l’ichôr lui coule dans les veines le coursier mâchant une herbe souveraine l’encolure mise à dure épreuve de rosée qui est vitesse et lente approche de la prose du traducteur somptueux des combats amoureux de la beauté sauvage à peau de papyrus lui flaire le skyphos entre les deux tendons chevalins du coursier de sang rapide et saccadé de l’un de l’autre des naseaux au garrot la dure éternité de l’instant fulguré son Zeus dans l’ébrêchure de l’endroit choisi que l’odeur prouve à l’odorat de la parole qui gémit syllabes du nombre engorgé en cri plainte et psautier du désastre voulu souhaité désastre obscur vulgate ouverte seule selle et ce haha où s’enfoncent les quatre fers du long orage en l’air le sabotage délicieux et le cours désastreusement farouche et en beauté d’élan le coursier emporté vers le courant vers la déroute rêvée se laissant emportés l’un dans l’autre de l’un l’autre harnais le cuir des phrases du cuir étiré en longues phrases en crinières pleines de vermines lentes d’aubes esquissées puis révoquées pour autres et donc ainsi de suite bouclier tendu lance couvrant le corps la peau coursier du toucher bas coursier des sangs coursier des mots envoyés sans penser sans retenue des harnais ce charroi véhément des bolides pensées ces chairs sabots en l’air se prennent au garrot s’enferrent glaive à glaive dans le v des aines qui sentent le suint du nombre des vocables de l’un dans l’autre leur crinière époumonée par les chaos du chaos primordial les chocs émulsionnés par l’un dit l’autre en butant sur ce que l’autre dit et change son galop pour un trot qui farfouille l’endroit la formule aussi le plus sûr terrain ou gronde l’éruption vénusienne et superbe l’encolure outrée par le plus venteux cuir navré par le déjà qui trop tôt fait retard au frottis du harnois corporel et sanguin du charnu catalogue divin maison close des corps ouverts se blottissent au creux de l’arbre de cuissardes écorcées par la peau souillée des boues côtières se prennent à l’arc des décochements brefs et qui durent l’instant des laps fléchés de chair et sur l’armure irrorée d’une sueur malade d’impatiente soif de mélanger son bouclier au bouclier aux boucles énouées à une irroration durable vers ce ciel qui boirait la nouure mouillée aux crinières l’encolure ardée aux rayons du soleil des naseaux au garrot les harnais resserrés vers le desserrement les boucles surbrillées dans les étranglements et les goulets farouches comme les cressons acides qu’ils dégustent entre leurs aines brusques et les aisselles bues leur âcreté céleste de haillons fourbus flottant dans l’air choqué de petits astres hérissés se boivent loups cloués à terre comme chouettes et hiboux plantés genoux dans les cailloux et sur leur bouclier hérissés de petits abimes entaillés par le souffle coupé des naseaux au garrot sur le grand rire épais et louche qui fulgure des pores sublimés des peaux effarouchées de petits pets d’extase paille sans refrain cherchent la meule grosse des joyeux viscères rires étouffés du sublime éventé se lient les mains les doigts les orteils confondus les numéros perdus les dents éblouissant les dents l’évier des dents se coulent l’un dans l’autre se démultiplient en hordes guerroyantes se posent colombes cœur percé de lance et glaive et bouclier haleines descendues de leurs créneaux montrés étalés dégainés délavés monuments maculés l’un l’autre ravagés les yeux fous guidés par le soleil l’anus jaune Apollon perdu dans la poussière châle aux odeurs de mouches sur les horions bleus de caresses précises dans le sens du pire quand le ciel se couche entre eux sur l’encolure les harnais défaits entre le mors et l’aine le dévalement au galop ventres durs ventres d’ordres donnés et reçus le yes sir crié de tout son gros silence-hennissement chevalin ruée dur sur le rouissement de l’un mouillé par le Scamandre fou amoureux de ses flancs à travers les fossés les trous noirs et les digues et tous les mouvements qui luttent qui transpirent à fresque sur la terre en rut et ses bergers immobile ivre morte roulent à des vaux étranges se citant les harnais l’un de l’autre se mordent le cuir les erreurs grammairiennes qui brodent leurs chairs nappent leurs invasions le fer des sabots fous de leurs étreintes louches font rire leurs gros orteils dans le soleil et l’éventail trivial de leurs caresses fermes sublime urinant sur le sublime et tire encore sur la longe et sent le suint musqué du sublime émouché et par ses mouches mêmes son compost à nourrir encore le sublime qui s’étend sur eux fait sentir ses fragrances louches ses mystères ses combustions de la plus haute élévation ils tombent dans la dernière bassesse à l’endroit où ils devaient le plus s’élever car mêlant mal à propos dans la pompeuse description de cet appareil , des boisseaux, des ragouts et des sacs il semble qu’il fasse la peinture d’une cuisine. le lecteur est surpris ici du singulier de Longin et se repose un moment se reposent un court instant pour gouter leur éternité leurs éternités les fesses rebondies de cavalcades bleues quand écrasant les fleurs de Novalis de digitales bleues qui ne sont jamais bleues se caltent des épines et remontent les reins au pinacle de l’autre venu s’écraser contre le bouclier férocement changé en flaque de rosée en mignon minois mou millimétré d’envies qui statuent sur le sort des duvets ressentis comme un bord de nuage épié par Apollon donc par les bœufs puissants qui les labourent en terre les jugulent joug à poings sur l’encolure coursiers des sillons leur labourent les peaux les os les yes sir acclamant la gorge de l’oreille ébouriffée de l’autre qui donne les ordres de ses fiançailles dans l’anneau d’un pet à peine sur les lèvres que pince un confessionnal de pur gâchis des naseaux au garrot l’encolure ébréchée de couteaux si tranchants qu’ils fondent en statues astres définitifs déjà virés par le définitif lui-même et pour jamais se tordent le poignet défunt contre le pouls désincarné de l’autre par la chair de l’un qu’éplorée l’autre main d’un deuil éblouissant pour veiller l’agonie des déluges récents du Scamandre de l’un dans l’autre sa salive en crue dans les sillons le bovin tsunami des muscles sur l’échine et le harnois brutal de la douceur câline et musquée de surprise à glaive que veux-tu à lance que me veut bouclant le bouclier sur le front par le front créole du heurté fuyant le heurt jouant l’attente sombre de sombrer sous l’autre et sa paroi frontale aheurtée à plus dur à plus férocement plus lourds bœufs en sillons profonds de plus en plus l’autre de mieux en mieux les trace sur d’emblée le bouclier nerveux de l’autre fatigué avec le pur entrain du coursier renversé dans sa ruée ultime et à chaque ruée transforme sa ruade en vol de papillon merdeux sillon plissant les poils sur les naseaux frissons jusqu’au garrot le béguinage au feu follet des nuits et des puis reprennent sans suite suivant les élytres de l’inspiration s’étreignent le sans fin qui bute au panneau stop de la génuflexion des débuts tout naissants de mort instantanée expirent comme nait un poulain sous les feuilles au respiré de l’autre inversant le versant de l’un en verseau brut les glandes salivaires en cascades chues au prytanée des côtes enfoncées d’un glaive le souffle astiqué à la pierre de sang affuté au silex versatile des os sur les plages d’un cri un pur hennissement coursier qui fait un pli d’urgente soumission au refus qui l’envoie signé d’un placage implacable et un rien brutal et un rien semblable à jusqu’au moment où ses chevaux le heurtent et l’abattent sur le sol dans la poussière sur le hennissement profond d’un sable corroyé par les deux adversaires de leurs boucliers les gros sabots de leurs reflets peau contre peau de leurs orteils recrus de sable jusque dans la bouche crachoir de la bouche de l’autre ensablée les paroles aphones en voix qui jubilent de par le silence hérissé de petits cymbalums de soupirs feux follets poils pubiens du Scamandre jusqu’à la luette où la soif tient son siège et suce le silex de la soif de cet autre qui reluit au bord du Scamandre son borane à sec il reste ainsi tout droit assez longtemps car il a rencontré un sable assez profond et font passer la soif de l’un à l’autre pont du Gard de l’un et l’autre la lame du glaive sucée par son manche qui retient son reflux et fait durer le soin d’écarter la syllabe qui redevient consonne et redevient syllabe et consonne à la plaie ouverte et à plus soif jusqu’à l’antiquité prochaine et son ahan brutalement fouetté par la douceur des vents alizés fiévreux jusqu’à la garde la lance versant son glaive d’eau sur l’aire aux flancs de l’alezan des phrases non sonores mais infatuées d’élytres de l’énervement transpiré des ébats et des chevauchements et des franchissements de remparts et des portes Scées de l’autre suppliant des mains des yeux du glaive tout ensalivé de son fourreau bronzé et du monocle en rut de son bouclier dru et pointé

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  Les déboires sexuels d’Achille par Patrick Cintas

Tinbad nous signale que ce récit de Gilbert Bourson ne peut figurer dans sa collection fiction car « il part d’un fait mythique » : les déboires sexuels d’Achille. Ce texte devient donc une « épopée » ou plus justement un « chant ».

Publiant ce texte fabuleux dans la RALM en octobre 2015 (vous y êtes), j’avais considéré que cet Achille est un autre. Aussi avais-je cru à une histoire : celle-ci commence en cours, comme une tragédie racinienne (avec ce que cela suppose de passion) ou à l’instar de celle que jeta en pâture notre Claude Simon national.

Pourtant, voici que je reviens sur mes considérations héritées (je n’en doute pas) d’une de ces interminables conversations que Gilbert et moi avons pris l’habitude d’entretenir en dehors des jardins de Pomone.

Phases est un effet un chant, comme extrait d’une Iliade relue et surtout rejouée sur le fil de l’âge et du temps. Faut-il chercher ailleurs dans la colossale rubrique de Gilbert Bourson les autres chants de cette… aventure ?

L’œuvre entière de cet auteur (et interprète) est contenue dans un seul élan scripturaire. Revient-on ainsi à la notion de roman (Ulysses) ? Est-ce le tout qui conseille le roman plutôt que le chant ? Comme le compositeur dépose de la musique sur les mots (ou le contraire), c’est de la poésie que Gilbert Bourson dépose sur son histoire. Que celle-ci se joue au théâtre (comme cela arriva) ou dans une collection éditoriale (espérons dans les meilleures librairies).

Texte court (de la longueur d’un Cid ou d’une Phèdre), il se présente d’un trait, sans ponctuation ni saut de ligne ni de page. Nous voilà invités, le temps d’une soirée (ou d’une matinée), à lire le tout sans actes et à tomber nez à nez avec la fin à la dernière page, puisqu’elle n’a pas lieu. En cas de fatigue ou de doute sur notre capacité à apprécier les bienfaits de l’impatience sur l’attente, on fera lire ce chant par une voix de synthèse, féminine ou autre selon son idiosyncrasie en matière d’écoute. Hortense, par exemple.

Voilà un texte (heureusement court) qui se prête à une lecture à la Vico : une première pour prendre la mesure, une seconde pour en situer les actes (avec une précision de l’ordre de l’année-lumière toutefois) et une troisième pour se poser la question (et y répondre) de savoir à quoi il sert. Car l’art doit servir à quelque chose, comme au Mexique. Je ne saurais trop vous conseiller de vous armer d’un crayon et de la gomme qui va avec. Ne vous fiez d’ailleurs pas aux chapitres ici proposés : je ne me souviens même plus si cette mise en scènes est de Bourson ou de moi… En tout cas, j’ai fait ce que je vous conseille de faire.

Bien sûr, une fois assumées ces considérations de forme et de temps, le contenu hautement sexuel de l’objet prendra toute la place. Ce n’est pas qu’il ne saute pas aux yeux dès la première secousse, mais l’aspect tellurique des coups de reins mettra en sueur le moindre comédien chargé de porter cette histoire à l’écran ou sur la scène. Cette beauté héritée de Sade, Gilbert Bourson nous en éclaire quelques parcelles jusque-là inexplorées. Il y met le paquet. Ne ménageant pas la citation, l’allusion, la révision ni l’invention verbale où les mots, ou plutôt leurs fonctions, se télescopent avec autant de talent que la machine à coudre et la table de dissection, sauf que la machine en question relève des mécanismes de la turgescence et la table du lit et de ses draps ou de ses herbes folles. D’où la nécessité (peut-être) d’un seul souffle et (n’exagérons rien) la dimension tragique (dans le sens théâtral) de cette verve ni fictive ni vraisemblable. La poésie née d’un chant se distingue toujours du chant imité de la poésie.

Patrick Cintas.

 


  Belle lecture de ‘Phases’ par Gilbert Bourson

Merci Patrick pour ta belle lecture de ‘Phases’. J’ai écrit ce truc sans chapitres ni décrochements d’aucunes sortes. Une fois le premier mot lu, la phrase toujours déjà commencée doit se dérouler sans entracte ni pause jusqu’à son impossible fin ; nul coït qui, comme dit Beckett, nous baiserait par son final mesquin. Tragédie ou comédie, peut-être aussi vaudeville. Le théâtre est ici aussi plat que le bord de la falaise qui n’est que la scène où l’on joue le roi Lear. C’est un texte sadien pris dans l’interminable question du désir non pas attrapé par la queue, mais bien par son talon d’Achille le bouillant, foulant notre occident. Et quant aux comédiens qui pourraient s’y coller ils seraient dans l’obligation de haleter, selon les survenues des brouillards Olympiens, ces divins capitons. Merci également pour avoir accueilli ce texte dans la RALM il y a des années en croyant que l’Achille était un personnage du texte en question, alors qu’il est le texte talonnant l’auteur, lequel est à la fois les deux belligérants Achéens et Troyens, le glaive entre les doigts de rose de l’Aurore de son écriture.


  L’amour et la guerre (in Les Lettres Françaises) par Jean-Claude Hauc

Phases,
de Gilbert Bourson. Tinbad Chant, 80 pages, 13 euros.
Melancholia,
de Philippe Thireau. Tinbad Fiction, 52 pages, 11,50 euros.

Les éditions Tinbad viennent de publier deux petits livres dont les sujets voisins font copuler ensemble Éros et Thanatos ; mais ce en des époques bien lointaines. En effet, Phases, de Gilbert Bourson, est à lire comme une réactivation de la violence guerrière qui se déploie dans l’Iliade, survitaminée par Sade, Guyotat, Quignard et quelques autres. Tandis que Melancholia, de Philippe Thireau, évoque la mort d’un soldat pendant la guerre d’Algérie, alors que sa fiancée restée en France lui écrit une lettre d’amour qu’il n’aura jamais le loisir de lire. Ces deux textes sont encore jumeaux dans la mesure où chaque auteur use d’une même prose déponctuée ; puis intervient dans l’ouvrage de l’autre : le premier par une préface, le second par une postface.

Dans l’Iliade, Achille dit de sa colère qu’elle est"douce comme le miel". Gilbert Bourson nous montre quant à lui que celle-ci peut également être âpre comme l’amour. Son texte est plein de corps-à-corps, de sang, de sueur et de sperme."...lui porte le fourreau en plein dans le dur glaive son enfermement lèvres serrées retient le long hennissement le long chant de la plaie ouverte consentante humide de rosée..."Combats, mêlées furieuses. La hache et le glaive se mêlent à la crinière des chevaux éventrés, tandis que les boucliers sont percés par"un dard brutal et délicieux". Le dieu-fleuve Scamandre sort de son cours, furieux contre Achille qui vient de tuer profusion de Troyens. Gilbert Bourson en vient même à suggérer le viol d’Hélène par le chef des Myrmidons. Odeur de la terre en rut et divin cloaque. Épopée endiablée."Du sang et de l’encre jaillissent dans la souillure et dans le meurtre, écrit Pascal Boulanger à propos de Phases. Du virus de la transe, l’écriture témoigne dans un ramassé des corps-à-corps."

Si le livre de Gilbert Bourson relève ainsi de l’exaltation maniaque, Melancholia, de Philippe Thireau, en constitue l’avers. Son narrateur est un jeune homme étendu près d’un oued algérien, fauché par une rafale de o pistolet-mitrailleur. Sa voix traverse la Méditerranée afin de s’adresser à sa fiancée :"...écoute-moi toi là-bas femme bébé écoute l’histoire toi mon histoire enfants nous jouions dans une grange avais peur de toi petite fille de tes yeux interrogateurs..."Cette sorte de nouveau dormeur du val, charogne chantante et pensante, se souvient des cheveux roux de l’aimée qui au même instant est en train de lui écrire une lettre évoquant leur bonheur réduit désormais au seul souvenir :"...nous étions blottis l’un contre l’autre dans le grand lit les vagues déferlaient sur nous à chacune d’elles qui enroulait nos membres nous volions des baisers (baise-moi) baiser de proue baiser de poupe de mât de misaine des baisers partout..."Un grand oiseau venu de nulle part plane au-dessus du corps du jeune soldat mort. Sans doute figure du destin qui se moque aussi bien de l’amour que de la guerre, mais qui également"... ferme prestement l’espace restreint de la faille le rouvrant comme le ferait le diaphragme d’un appareil pho-tographique..."

L’éditeur a été particulièrement bien inspiré de publier en même temps ces deux livres qui constituent les deux faces d’une même médaille et évoquent par là une sorte de"double postulation simultanée"faisant coexister violence euphorique et affliction du deuil.?


  Note de lecture par Pascal Boulanger

(Note de lecture) Phases, de Gilbert Bourson, par Pascal Boulanger


  Entretien avec G. Bourson par Jean-Paul Gavard-Perret

Présentation et entretien réalisés par Jean-Paul Gavard-Perret pour lelitteraire.com.


  Fantaisie militaire par Olivier Rachet

Fantaisie militaire.


  Ne pas laisser finir le “comme ça” par Jean-Paul Gavard-Perret

Ne pas laisser finir le “comme ça” ou retour amont


  Votre livre... par Daniel Jeanneteau

Effectivement votre livre m’attendait bien à l’abri dans une pile de documents accumulés en mon absence. Je viens de le lire.


  Phrase - phases sans emphase ni anaphore par Jean-Paul Gavard-Perret

Phrase - phases sans emphase ni anaphore : Gilbert Bourson.


 

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