« Vous ferez des rêves agréables. » — et après ? — après les rêves — agréables ou non — serez-vous toujours là ? — pour désigner la prochaine cible — pour me pousser un peu… — sans vous… — ah ! je n’ose me l’imaginer ! — douceur des draps — je fais pipi dedans — à la fenêtre, le ciel est bleu — de cette blancheur d’été que contient le mot bleu — je vous suggère d’incliner mon lit dans ce sens — par terre, les fleurs continuent d’exister — ou alors il neige et je ne suis pas là — observant vos mains — qui attendent — de travailler — de travailler à mon souvenir — moi petit bibelot au reflet de céramique — quelque part dans le gazon de votre cœur — époque de regain perpétuel — le vent dans les sapins me rapproche de la mer — encore une partie de pêche — ce n’est pas trop demander — tandis que vos mains cherchent l’inspiration — et vous savez de quoi vous parlez — vous en avez fait des rêves ! » — je me souviens de vos cris — vos apnées — la sueur — le craquement indiscret d’un volet caressé par le vent — l’herbe coupe — saut de carpe — reflet métallique du désir — vous avez raison : il n’est pas désagréable de rêver sous les arbres — d’ailleurs nous rêvons ensemble — vous me rêvez — et je vous vois — voilà ce qui nous distingue — et excusez-moi si je suis un peu en retard — j’ai attendu si longtemps ! — et vous n’étiez pas là — vous attendiez vous aussi — mais ailleurs — « Vous ferez des rêves agréables » est un conseil — nous ne faisons pas ce que nous savons faire — l’un dans l’autre — lit-fenêtre et porte-vent — sans oublier la pression des murs sur l’imagination — n’oublions rien — si c’est encore possible — si vous avez le temps — si c’est l’heure — si la faculté de rêver n’est pas un rêve — vous m’avez si souvent trompé ! — je ne sais plus qui vous êtes.