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Article publié le 17 janvier 2016. oOo Comme d’une plainte, et d’après elle, Des hautes terres venue, Rassembler le jour Dans l’épais charroi des nuits glacées, Et qu’à l’aube le fouet du vent t’invite dans les neiges scintillantes, Meute en tête dans la splendeur hivernale Qui accourt dans tes yeux *
Douceur marine, De si loin, Dans les terres gourmandes Et agile la roche qui se brise, Reflue dans les mers avides
Les craies ravinées éclaboussent les nuits tendres Dessinent, découpent des franges d’aube maligne Que les eaux, leur tumulte, s’y engouffrent ! Et sage est le vent qui s’absente
Langueur d’automne très loin à l’Est Roches et rochers perdent les eaux, Accouchent, dantesques, les fleuves impétueux Mousses et plantes, lichens et arbustes s’accrochent à leur raison d’être Et je viens, plus que ne vais, Dans l’humide
A l’aube enneigée, une brume caresse les collines Elles qui peuplèrent mon enfance habitée des lieux
On murmure que les arbres conversent depuis leurs cimes Ces guetteurs de foudre se jaugent et s’observent Avec les nuées de corbeaux pour tout ramage Antique concert * Non loin de ce qui fut, Mémoire granitique dans tes pas imprimée, Le basalte endormi guette l’aube Les givres scintillent, Folle légèreté promise au soleil Aveuglant * Les sables de Milo résistent, Tu te jettes dans les bras de la grève, Toutes voiles rabattues Un vertige t’attend Fais vibrer la cithare, Fais entendre le tympanon, Dans une conque, laisse aller ton oreille vagabonde Rassemble, tamise, extrait, remue C’est l’or du temps dans les yeux hagards de la déesse Qui te guide Ferme les yeux alors, Laisse venir à toi les hautes futaies, Inverse les courbes, Détruis les angles, Rameute ta corne des brumes Fais entendre à la mer allée Ta rumeur forestière ! Que Freyja se lève enfin, De buis en buis, de roche en rocher bondisse Au-devantdes mers lointaines !
Jean-Michel.Guyot 28 décembre 2015 |
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