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A tort ou à raison
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 Article publié le 31 janvier 2016.

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Les secrets les plus hauts s‘y laissent concevoir,

Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir.

 

Molière, Les Femme savantes, Acte II, scène 7

 

*

Il a tranché pour toi dans le vif du sujet.

Sujet à polémique ardente, jamais advenue de ta part, mais de la sienne, exclusivement.

Un amour exclusif exigé, des preuves d’amour demandées, un engagement ferme sine die conclu ad aeternam pour preuve d’une existence pleine et entière vouée au partage des eaux.

L’amour comme ressource narcissique, financière aussi, comme cela va tristement de soi.

L’amour comme source, intarissable ? Pas sûr, mais source assurément, pour puiser en soi les ressources d’aimer de jour en jour.

D’aucuns n’apprécient les fontaines que pour ce qu’ils peuvent y puiser le goût au moins d’y puiser sans craindre la sécheresse, alors que sourdre et jaillir importe seul.

Ferveur, exaltation, passion ? Sécurité de rentier de l’amour, la valeur sûre.

Papa, maman, absentés dans la mort, présents dans les souvenirs, les manques qu’ils disent sans les dire au travers des innombrables palimpsestes qu’ils ont inscrits dans notre chair.

Les amputés de l’amour, les couards qui courent après la sécurité maternelle.

Au risque d’aimer, plonger dans les eaux chaudes du vice, passionnément.

A quoi bon redire, rabâcher les sempiternelles avenues du cocon familial, sauf à vouloir tenter soi-même l’aventure en mettant au monde des enfants ?

Recréer la source de lait intarissable, fonder une famille.

Ainsi va.

La triade aimée du monde élémentaire, des vices et des vertus, perdue dans un débat aux arguments éculés qui voit batailler sécurité et liberté.

Numérisation des amours, un ou zéro, ou bien ?

A la base, un monde à bâtir, une maison à peupler, espérance de maisonnée.

Foin des hiérarchies poussives, marre des rôles convenus.

Des raisons d’aimer ? A foison.

Des motifs d’être aimé ? Pénurie !

Tout le mal est là.

Prouve-moi que tu t’aimes ne serait-ce qu’un peu, beaucoup, passionnément, à la folie !

Ainsi mes raisons de t’aimer à foison ne feront qu’aller au-devant de tes désirs d’être toi dans le monde hostile.

En ce monde, pourquoi n’aimerais-je pas qui je suis, sachant que cet amour propre n’a de sens - direction ferme quoiqu’aléatoire et signification cosmique profonde - que dans l’enchantement qui me vient de toi ?

Toi, le chant du monde, toi qui l’ignores encore, mais le sauras.

Entre hyperacousie et mutisme, aphonie et folie, les chemins polymorphes du verbe aimer, asymptote, polyptote, et qu’en sais-je encore ?

 

Jean-Michel Guyot

24 janvier 2016

 

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