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La courtisane
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 Article publié le 24 avril 2016.

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Cette catin de luxe se situe en haut de l’échelle de la luxure, accessible par les plus riches bourses. Abandonnées par leurs familles ou propriétaires des pirates, elles n’ont qu’un seul but : obtenir gain de leurs charmes afin de tutoyer, un jour, le rêve le plus hypothétique, celui de devenir libre par l’intermédiaire d’un maître.
 En attendant, cet intermédiaire, c’est le leno, proxénète sans états d’âme dont le but est de rentabiliser la valeur marchande de son esclave. Et pour ce faire, elles suivent des cours de chant, de musique et de poésie pour assurer une prestation de qualité lors des banquets … avant d’offrir leurs charmes et parfaire une soirée sous le signe du divertissement dans toute sa splendeur.
 Leur tenue, contrairement aux prostituées de rue, est élégante, inspirée des modes étrangères, et notamment orientales, tandis que leur coiffure respire la provocation de par la mise en relief de boucles franches, une coiffure rehaussée par le port de divers bijoux ainsi qu’un maquillage appuyé. Leur vénalité est sans borne, usant le cœur des fils de bonne famille et vidant leurs bourses jusqu’au dernier as. D’ailleurs, des auteurs tels que Plaute retranscrivent très justement la philosophie de ces dames publiques :
 « Une courtisane doit ressembler à un buisson de ronce ; quiconque l’aura touchée devra subir ou douleur ou dommage. Jamais une courtisane ne doit écouter le plaidoyer de son amant, mais, s’il ne donne pas d’argent, le démobiliser, comme un soldat qui ne donne pas satisfaction. Jamais un amant ne sera digne de ce nom s’il n’est l’ennemi de sa propre fortune. Qu’il ne soit amoureux qu’aussi longtemps qu’il aura du bien ; dès qu’il n’aura plus rien, qu’il entreprenne un autre métier. Qu’il se résigne, s’il n’a plus rien, à céder sa place à ceux qui ont de quoi. Il n’est pas sérieux si, après avoir donné, il n’a pas envie de donner encore. On aime chez nous celui qui, après avoir donné, oublie qu’il a donné. Le véritable amoureux est celui qui, abandonnant toutes ses affaires, ne songe qu’à dépenser sa fortune » .

 Le cœur, oui, telle est la cible de la courtisane, assurée par la suite de recevoir des gains réguliers de la part de son client éperdu. Le ravage du cœur va donc de pair avec le ravage commercial, ruinant maints Romains de bonne famille. Le temps n’est pas un souci pour la courtisane, bien au contraire : il est modulable. Une nuit, un mois ou … une année à domicile ? Le temps, c’est de l’argent. C’est là qu’intervient le contrat entre le client et la prostituée, stipulant les règles et les interdits pour la durée prévue. Ce procédé juridique s’inscrit dans les habitudes romaines, mais son contenu, aussi clair soit-il, demeure quelque peu illusoire quant au strict respect de ses différents chapitres.
 Au plus haut niveau, les grandes dames de la prostitution officient en toute discrétion, par l’intermédiaire d’un agent, la lena, ancienne courtisane elle aussi.
 D’autres dames, cette fois-ci de la noblesse, vont découvrir à leur tour les plaisirs de la séduction, élargissant le territoire … de la chasse.

 

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