L’oiseau,
c’était ce petit oiseau
qui s’est envolé
sans achever
ce qu’il avait commencé.
Je suis
l’air
que tu respires,
l’eau
que tu bois,
la caresse
qu’on te donne,
le bruit
qui te réveille.
L’oiseau
revient chaque été
avec un plus d’espoir
et je ne lui dis pas
que je l’attends
pour lui donner
à mesurer
mes différences.
Tu imposes tes mots,
l’usure
de tes mots
condamnés
au texte,
tes mots
provoquent l’oiseau
et il s’envole
comme s’il n’avait jamais
existé.
Tu courbes
la vie
comme le fer,
à chaud.
Lui préfère
le hasard des caresses
jusqu’à la précision.
Je n’ai pas choisi
mais je sais
ce que je désire.
Je n’ai jamais été
au bout de la chair
mais je comprends.
Entre l’horizon
et mes mains,
il n’y a
que les oiseaux.
Entre toi
et moi,
il n’y a
que ta passion
et l’échec
de tes caresses.
Ainsi,
invitons-nous
au festin
du lendemain
mais ne nous croyons pas
capables
d’exprimer
ce que l’autre réserve
à son silence.
Côtoyons-nous
dans l’usage
familier
de la langue
et de ses racines
chronologiques.
Ne quittons pas
la branche
mais laissons les oiseaux
s’y poser
comme si l’air
n’existait pas.
Il n’y a rien
de plus atroce
que le pouvoir des mots
sur la caresse.