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Le retour des vautours
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 Article publié le 9 octobre 2016.

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Le soleil de mon sourire s’est éteint
Depuis que ma raison a atteint
L’âge de la moisson.
Debout comme le baobab de Ndoubab
Sur ma langue de sabre aiguisé
Sur les collines de l’amertume
De la souffrance, de l’humiliation
Je serai plus que fort
Et mon cri de coup de tonnerre
Trouera-t-il peut-être
Leurs oreilles d’orgueil obstruées ?
Déchirera-t-il peut-être
Leur ciel ténébreux d’injustice séculaire ?

Oh que de mers de souffrances sous France-mère !
Que de dépendance après l’in-dépendance !

En ce temps-là
A coup de gueule de civilisation
Le corps disait oui au fouet
Sur les routes de midi.
En ces temps-ci
A coup de gueule de démocratie
De francophonie
Et de je ne sais encore quelles autres folies,
Le cœur dit oui aux filets faits de beaux discours !

Ô new negro !
Je t’appelle !
Les urgences t’interpellent…
Le fleuve de ton combat est très profond,
De ses flots tu descendras jusqu’aux bas-fonds,
A ses eaux troubles tu te mesureras !
Et qu’importe que ricane les ânes
Le cri du lion affamé disperse toujours les hyènes.

Ô new negro !
Décolle et vole
Va vite retrouver ton héritage volé
Va leur prouver tes nouvelles compétences
Que tu sais faire autre chose que ce qu’ils pensent :
Chanter
Danser
Courir
Faire rire
Discourir.

Ô new negro !
Eclabousse ta colère de tonnerre
Sur leur front de ciel dégagé
Où l’hypocrisie luit sournoisement
Comme un nuage qui n’apporte pas de pluies.

Que de promesses sans cesse
Avortées
Adieu nos rêves étreints éternellement
Dans les tiroirs de l’oublie
Adieu nos espoirs contraints à attendre
D’autres saisons qui seront toutes blanches et sèches !
Notre honneur piétiné à maintes reprises
Dans l’écume moussante du mépris,
Notre devenir comme un cordon ombilical
Sus-pendu à l’occident
Mère maudite qui écrase son rejeton banni
Dans le cendrier infernal
De l’ingratitude bestiale.

Ô new negro !
Ne te laisse pas bercer et berner par leur valse
Aux compliments aigres-doux :
Ne te lasse surtout pas :
Qui pour dénouer l’étreinte du boa aux rayures tricolores
Qui pour faire renaitre le phénix de ses cendres
Qui pour dissiper le brouillard qui sape nos rêves d’avenir,
Dis-moi, qui ?
Qui d’autre si ce n’est toi mon frère,
Et sois fier si tu devrais finir comme Sankara,
Sois surtout fier car tu auras permis aux fleurs
De tenir la promesse de leur printemps.

Mamadou Sow Al-Joali, professeur d’anglais au lycée Léopold Sédar Senghor de Joal.

 

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