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Dictionnaire Leray
SCHOENBERG (ARNOLD)
[E-mail] Article publié le 30 avril 2017. oOo Une pièce dodécaphonique de Schoenberg a parfois peine à imprégner l’esprit, de sorte que, quant à l’opéra, on ne connaîtrait rien, par un après-midi fastidieux de concentration, qu’un soliloque – larmoyant. A quoi, bien sûr, ne se résume pas la musique. Les yeux lourds, la fièvre basse, la fièvre basse, on tente encore de discerner l’intrigue. Moise et Aaron, au fait, ce sont ces frères, ce sont Abel et Caïn sinon qu’au crime, s’est substitué la polémique du dieu parlant, du dieu muet, des termes de sa dictature. Et ici, un choral bien plus grave : « Parce que les Tables elles-mêmes ne sauraient éveiller d’émotions. Il faut les falsifier avec quelque chose d’intérieur. » Une notion, sérielle, pourvoira et rendra seule de façon parfaite et incompréhensible le dilemme de Moïse. « A présent, dit-il, j’ai conscience de défendre quelque chose de beaucoup plus important que ma propre existence », mais il ne sait quoi. Ce n’est pas la notion sérielle, qui n’est elle-même qu’un instrument et qu’il ne maîtrise pas, de plus. « Ma loi est peut-être mal énoncée mais elle est là. » Et sans application —. Schoenberg, parti en train, se demanda lui aussi, le long de son trajet, la fin qu’il pouvait, de surcroît, donner à l’oeuvre. |
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