Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
  
Hiboux 68 Extraits des chansons du CD en préparation
Navigation
[E-mail]
 Article publié le 5 octobre 2006.

oOo

Meille   Vitton

 ...un hommage à Tristan CORBIÈRE pour annoncer la préparation d’un double CD des chansons de Robert VITTON mises en musique par René PETRUCCIANI, dit MEILLE. Et des récitations par le poète lui-même. Le tout accompagné d’une plaquette. Un bel objet de poésie et d’humeurs anarchistes. Il sera proposé sur le site dans un prochain numéro de la RAL,M. Voici 5 chansons pour donner une idée du talent du tandem VITTON/MEILLE. La qualité des textes et des mélodies est incontestable. Les belles coulées poétiques de VITTON à la rencontre de la voix de MEILLE qui s’y connaît, en chanson, pour être exact au rendez-vous des mots et de leurs orages.

 

Playliste

  • l_alme_fee.mp3
  • l_ete.mp3
  • la_mome_liberte.mp3
  • la_tendresse.mp3
  • les_enfants.mp3
  • petit_soldat.mp3
  • petite_soeur.mp3
  • tristan.mp3

 

Elle est venue ton écuyère
Chiper ton mal et tes trente ans
Tu l’attendais triste Tristan
Avec des brassées de bruyère
Elle est venue ton écuyère
La froide Faucheuse d’Armor
Te faire l’Amour et la Mort

Te faire l’Amour et la Mort

Ton bout de cierge est sous la lame
Buona notte dors Tristan
Avec ta terre entre les dents
Va dors avec ta vague à l’âme

La rafale corne tes pages
A l’eustache des Vendredis
Aux poings des poëtes maudits
Ces Robinsons des équipages
La rafale corne tes pages
Elle est grosse jusqu’au menton
Ta Muse du pays breton

Ta Muse du pays breton

Au refrain

Je me toque d’une Italienne
Dans ton château fée d’océan
Lorsque sa voix pose céans
Tes vers sur la Harpe éolienne
Je me toque d’une italienne
Je resacque de l’encrier
L’ancre de ton beau "Négrier"

L’ancre de ton beau "Négrier"

Au refrain

Je l’ai vue contre le calvaire
Notre soeur et dans son vieux bas
J’ai glissé un peu de tabac
Elle a jeté son oeil de verre
Je l’ai vue contre le calvaire
Notre rapsode à deux genoux
Sainte-Anne ayez pitié de nous

Sainte-Anne ayez pitié de nous

Au refrain

 

PETIT SOLDAT

Si tu étais petit soldat
Mon brave à trois poils de carotte
Qui crache qui pète qui rote
Tiqueté du bran de Judas
Si tu étais petit soldat

Je te ferais joyeux trompette
D’un troupeau bouffe en cramoisi
Qui tire des derniers fusils
La bonne poudre d’escampette

Si tu convoitais le galon
Je verserais mon croque-note
Dans ta tête de gélinotte
Trois ou quatre larmes de plomb

Je me mettrais à la pitance
D’une armée sur le pied de paix
Qui fraternise et se repaît
Des délices de l’existence

Si tu puais dans une peau
De domestique de Bellone
Tu chanterais qu’au bout de l’aune
Faut le linceul et le drapeau

 

LA TENDRESSE

Lorsque nous aurons notre barque en rade
Le vin fraternel le feu camarade
Et des souvenirs comme des amers
Je ne viendrai plus en quelques palades
Morguer dans ton creux l’étoile malade
Qui fait du tapage au bal de ta mer

Nous aurons des chiens comme des caresses
Mais que jamais ne vienne la tendresse

Lorsque nous aurons le jonc et la loupe
Avant de sommer l’ultime chaloupe
Nous lirons à deux sous de grands chaleils
Tu ne viendras plus même pour la frime
Après la bisbille égayer ma rime
Avec des baisers comme des soleils

Nous aurons des chiens comme des caresses
Mais que jamais ne vienne la tendresse

Lorque nous rendrons notre bonne étoile
Ma chanson d’amour ta chanson de toile
Le cache-misère et le saint-frusquin
Nous ne viendrons plus chose familière
Nous entretenir sous ce dais de lierre
Ombrelle le jour la nuit baldaquin

Nous aurons des vers comme des caresses
Mais que jamais ne vienne la tendresse

 

LA MOME LIBERTE

C’est une môme aux cheveux roux
Qui fait son lit sous les verrous
Ou dans le coeur de l’anarchiste
Mais foin de ce bonnet phrygien
Si cher aux yeux des collégiens
Et n’en déplaise aux fétichistes

Quand le forum est en folie
Fi de boire jusqu’à la lie
Cette piquette de calice
La cuisse au vent sur l’Aventin
Elle reçoit ses libertins
Qui aussitôt entrent en lice

Il est de tristes jours sans pain
Où la frangine à des rupins
Livre l’éclat de sa crinière
Ou pour un misérable écu
Dans les salons traîne son cul
Et se vautre sous les bannières

Mais quand ternissent ses lauriers
Elle préside aux jeux guerriers
En soulevant des chansonnettes
Et frappe chez la Poésie
Qui sans vert au bout d’un fusil
Change la fleur en baïonnette

Elle est semblable aux quatre vents
Et je l’espère bien souvent
Car certes je ne suis qu’un homme
Si par hasard sur les chemins
La salope vous tend les mains
Souffrez qu’enfin je vous la nomme
La Môme
Li-ber-té

 

L’ETE

Mais où vont ces foules sans désir d’oasis
Où vont-elles ferrées muselées sous la bride
Avec leur chapelet et leur satyriasis
Que vont-elles chercher dans ce désert aride

Quelquefois l’Eté dans le choral des crapauds
Las des multitudes des filles vulgivagues
Enfin débarrassé de mes vils oripeaux
Je m’anuite et je meurs pour un chagrin de vague

Je meurs sous les sabots de vagues chevaux pers
Je meurs pour mon plaisir dans un curieux complexe
De désespoir et de gaîté lorsque la Mer
Dans ses humides draps me dévore le sexe

Là je broie du vert dans les bouteilles d’exil
Sous les phares je lis le courrier de ces îles
Où les hommes-flambeaux loin des hommes-fusils
Vomissent le venin de nos lois imbéciles

Je clignote les feux dans la forêt de mâts
Où croasse d’effroi l’oiseau noir de ma plume
Mon fidèle oiseau triste âme de mes climats
Que j’envergure en vol quand le passé s’exhume

Une cigale est là comme un porte-regret
Entre les cuisses d’une amazone de cuivre
Ruisselante de sel sur son cheval fortait
Une cigale est là dans mon désir de vivre

Je suis l’enfant d’hier qui hante les remparts
L’enfant que j’ai meurtri pour un parfum de femme
Il me reste de lui les longs cheveux épars
Et les yeux égarés dans des vapeurs infâmes

Je trouverai l’abysse au bout de mon ennui
L’abysse ténébreux des esprits apatrides
Je serai tout entier dans l’éternelle Nuit
Ma bonne Etoile est là parmi les stellérides

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -