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 Article publié le 18 juin 2017.

oOo

STATUE

 

 

Comme on sculpte de chair tiède et de caresses et de baisers,

d’un double ciseau, une éternelle statue de baisers

 

Comme on sculpte […..]

de chair tiède et de […..]

caresses et de baisers, [.]

d’un double ciseau, [….]

une éternelle sta-[……..]

tue de bai-[……………]

sers […………………..]

 

 

 

STATUE

 

 

Ici, ici pas de tritons ni d’angelot !

Ton ventre lisse, seulement, de prêtresse et de statue

sur un lit fou de braises et fous coquelicots.

 

Le dessin de tes sourcils et celui, jumeau,

de tes lèvres, fines et mates,

double dessin oriental d’envol d’oiseau double ;

 

tes yeux, toujours douloureusement et gravement fermés

même au fond du dernier plaisir

 

par une grosse ligne de khôl noir

et l’ombre d’un trait de khôl au pli de ta paupière,

sous de grises colonnettes de crypte inconnue

 

(Oh ! rassure-toi, ainsi coiffée, ainsi fardée,

et masquée par ton silence et tes yeux noirs toujours clos,

nul de tes frères ici ne te reconnaîtrait !)

 

(courtisane ! quel gâchis ! toi qui avais pour toi,

même triste, absolument tous les prestiges) (*)

 

 

Ta bague aussi (ô triste amie, qui jouis) ;

et tes ongles - longs

à vernis gris-argent métallescent le long

 

de mes lèvres lisses, qu’électrise et qu’humecte

de loin le bout, très fin, de ma propre langue.

 

 

*

 

 

(Pau-vre sta-tue, à cuisses fines,

sexe parfait, ah vin - au-dessus de ma bouche -

 

ah vin mi-velu d’étoiles - fines !)

 

 

STATUE

 

 

Ah vive et tiède statue, sur une plage ouverte

 

le long de ta cuisse ah que j’aime à faire de plus longs voyages

et à même ta peau de mes lèvres à happer

le même hâle et le même souffle ardent des mêmes mers

et sur la face de ta fesse le, même, sel des mêmes eaux que moi

 

quand la jouissance bronze de gravité soudaine et polit longuement ton visage

en arrière tendu, avec un art souverain, hors du terrestre parfum !

 

..

 

(mais las, la jouissance tombe aussi, ah retiens-la

car l’âge d’or ignore l’or qu’il est, si on ne le perd déjà,

et griffe encore-la de tes ongles longs dans mes cheveux)

 

*

 

(Et pourtant, et pourtant nous fûmes nous aussi en Arcadie voir épeler d’un pâle index par un éternel berger

la majuscule aiguë de notre nom, obombré sur une éternelle stèle blanche)

 


* Restitution Willamowitz-Möllendorff :

(courtisane ! quel gâchis ! toi qui avais pour toi,

même triste, ô faite pour une vie nombreuse…

tombée à rien ! absolument tous les prestiges…)

Restitution brillante, mais qui alourdit la ligne thématique et déséquilibre le schéma strophique, harmonieusement décroissant, d’ensemble.

 

 

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