Si nous parlons la même langue...
« Si nous parlons la même langue, vous la vôtre qu’on sait par cœur et moi celle de l’arpenteur qui n’entre dans la citadelle que pour avoir encore d’elle un peu de sueur à son front, pourquoi résister dans l’affront, moi sous le lierre qui me grimpe et vous dans cette étrange guimpe qui féminise votre mort et la fait même, sous le corps, saigner pour nous y faire croire. Vous subîtes d’affreux déboires si j’en juge au saignant trauma, comme dirait le vieux Thomas, qui prouve que dans l’injustice on vous prive même de pisse. Ce doigt que vous mettez dedans ce qui fut un arrachement vous prive aussi de cette joute et presque vous met en déroute. Un bras vous reste pour gagner mais je vous veux, moi, épargner, pour vous inspirer le dialogue et remettre dans la pirogue tous les objets du rituel, afin que devant l’éternel vous fassiez suite à ma demande. Ces deux amoureux dont l’un bande, l’autre donnant à cet oiseau ce qu’elle fait de son museau quand l’amour par-dessus la cime trouve la léonine rime qui convient à sa diffusion, ces amoureux que sans raison vous voulez mettre dans l’abîme, je veux les sauver de ce crime ! »