Le petit monsieur du rêve de cette nuit s’avéra au réveil avoir été un petit pot de fleurs. Mais ses paroles étaient non celles d’un hortensia ou d’un morceau de terre cuite mais bien celles d’un cuistre me vantant son génie littéraire avec feu. Il était sur le bord d’un balcon chancelant alors que s’annonçait la collision finale d’un monde et d’un monde. Il nous reste clamait le hâbleur pot de terre un maigre temps avant la fin de la planète mais c’est votre planète à vous et non la mienne. Donc cette catastrophe ne me concerne pas et la fleur de mon génie sera sauvegardée alors que vous disparaitrez dans un très court instant. Et c’est à ce moment que je me réveillai et revécus la scène au fur et à mesure que je pris conscience que ce pot bavard et hâbleur était moi-même. Et je me pris à rire quelque temps plus tard en arrosant mon géranium tout maigrichon qui peu à peu perdait son vif et sa fonction qui est de glorifier et fleurir l’éphémère.

Parfois on renverse une chaise/ nos bols noirs/ s’éclairent de plumes.

Michel Vachey