Mon cher Sidulé,

Des discours de La Grande Muette sont parvenus jusqu’à mon Hermitage. Cette glorieuse institution au service de la Patrie, a déployé une partie de son activité génératrice de vie en Afghanistan, beau pays sauvage que mes pantoufles ont foulé avec grand plaisir il y a déjà un bon bail.
Sa mission doit être probablement d’aller chatouiller la plantes des pieds des Afghans comme l’ont fait des générations d’envahisseurs avant elle. Attention, tous sans exception s’y sont cassé les dents. Quelle abomination, dix petits gars bien de chez nous viennent d’être abattus.
Ho les vilains talibans, oh les affreux enturbannés qui n’ont pas prévenus nos gentils soldats en mission de paix et presque désarmés. Conformément aux accords de Genève les envahis auraient du communiquer par lettre recommandée avec avis de réception la date, l’heure et le lieu de leur embuscade. Certainement comme le faisaient les résistants lors de l’invasion allemande, évidemment bien sûr.
Partir guerroyer à des milliers de kilomètres et s’étonner d’avoir quelques pertes ! Mais enfin, militaires et vous leurs familiers, vous seriez encore moins naïfs en proposant aux trafiquants d’armes du monde entier de ne vendre que des pistolets à eau ou à bouchon.
Afghans, soyez tranquilles la relève s’est envolée.
Français soyez fiers, vos fils ont été remplacés par de belles médailles. Sonnez cornes, buccins et trompettes, pour la lutte contre le terrorisme… sniff, sniff, bizarre, bizarre elle a un trop fort parfum de pétrole, non pardon de gaz.

Bien à toi Sidulé le clown ainsi qu’aux fous qui t’entourent. Poètes, chanteurs, musiciens, peintres et autres artistes, heureusement qu’il est rare de voir l’un d’entre vous dans les rangs de la Grande Muette, vous êtes des faiseurs de vie, elle ne distribue que la mort.

HENRI LANE