Pommes vertes, rosées, grises, dures, sous de grosses gouttes de pluie ou plutôt grosse brume, au réveil, froid réveil d’enfance, sur un arbre soudain chargé de fruits quand fond sa bruine à notre vue autour de son maigre tronc en diagonale ; jarres cassées en travers du sillon, involontaire archéologie ; champ rasé, nettoyé, propre et blond, à nommer Pré du Papier. Un reste ras de quelque chose, qui fut un champ.
Et aussi ces maigres pêches, dures comme un noyau, acidulées d’enfance, dont on trouve un pied, ou l’arbuste, à l’entrée de cette vaste ferme inutile et pentue transformée loin de tout en amicale maison de passe par une gentille maquerelle du nom d’Alini, à longues lèvres brunes secrètes, parvenue d’un autre continent, sœur à peine aînée de ses deux pensionnaires en rotation à la quinzaine.