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Scopitones - Chantiers 19, 20 et 21

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 Article publié le 18 novembre 2018.

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Il est étonnant de voir comme toute frontière est susceptible de se désagréger. L’époque est absurde, ce qui ne nous déroute nullement. Que le téléphone soit devenu un moyen de production documentaire de masse, cela relève du commun. Que l’image fixe gagne en mobilité, c’est désormais un standard dont le format « Gif » n’est qu’une illustration anecdotique. Le film photographique est une réalité documentaire en soi aujourd’hui.

Pour concevoir cette bizarrerie, nous faisons appel au sémioticien russe Youri Lotman qui distinguait le « système de modélisation primaire » qu’est la langue et les « systèmes de modélisation secondaires » que sont, notamment, les systèmes de l’expression artistique. Il faut peut-être envisager le document numérique comme un système de modélisation non pas « tierciaire » ou « ternaire » mais « tiers », au sens où Jean-Claude Coquet parle de tiers-actant (mais nous ne pousserons pas l’analogie plus loin que cette inflexion sémantique).

Ce qui implique qu’il y a des systèmes de modélisation du quatrième type. La vie est pleine de surprises, vraiment.

En attendant, j’ai ouvert un dossier consacré à ces fameux « films photographiques » qui sont souvent accidentels car bien souvent, on se trompe : au lieu de prendre une photographie, on saisit un film. Il ne dure que quelques secondes, il est généralement assez mal fichu. Il est préférable de le commettre volontairement, peut-être. Mais graduellement, nous en venons à prendre conscience de l’existence d’une catégorie de films qui, bien qu’ils soient mobiles dans le principe, relèvent quasi exclusivement de la photographie.

Ces séquences peuvent trouver un point d’origine dans le "rush" de la tradition cinématographique. Mais on ne l’a jamais su. On n’aurait même pu en avoir conscience autrefois, dans la mesure où l’on évoluait dans un monde où les deux médias - film et photographie - ne seraient jamais amenés à se confondre.

Les « scopitones » que j’ai produits ces dernières années s’appuient beaucoup sur le film photographique, ce qui peut leur donner une allure quelque peu statique. Mais ils emploient des techniques mixtes, au final. Le film photographique ne devrait pas se confondre avec un cinéma prospectif qui aurait creusé la statique de l’image dans la profondeur. Ce que le téléphone multimédia nous enseigne, d’un point de vue documentaire toujours, c’est une gestion des bris et des débris.

 

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