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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 7 (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 24 mars 2019. oOo Vous n’aurez pas ce qui vous revient. Mais par quelle loi tombée du ciel ? Ah… oui, ce ciel goûté comme un ice-cream. Langue dehors de l’enfance qui persiste. « Je ne veux pas travailler ! Je veux… VIVRE » ces petites choses sans poésie Forment-elles le poème ? Try it ! Et après ? Et après le plaisir solitaire… Ces corps doué de la parole Et quelquefois même de génie… Le vent secoue les volets ce soir. Paresse au moment de sortir Pour les fermer une bonne fois pour toutes. Le mégot suit les traces de sa fumée. Jamais vu ça ici. Nous possédons tous Les mêmes choses. Le prix seul Dépend de la qualité. Tous au même stade De l’évolution d’un travail Qui ne vaut pas la peine Qu’on se donne à le gagner. Le mieux serait de disparaître Uniquement parce qu’il est impossible D’anéantir le reste du monde. Reste du monde : toi y compris.
N’ouvrez plus le dictionnaire. N’entrez plus dans les musées. Ne lisez que vous-mêmes. Et suicidez-vous à la fin. La fin : mal définie Ou pas (encore) définie Selon ce que chacun Sait de l’autre.
Alors : vous savez : vos attroupements… Ces plages noires vues du rocher Où je participe mais sans plonger Aux ébats des plongeurs fous Qui éclaboussent mon œuvre.
Œuvre : (décidément !) nontravail. Pourquoi ne suis-je pas devenu voleur ? Le vin moins risqué que la drogue. (Bukowski) Mais quoi à la place du voleur… ? Ce poète sans poésie / Sans rhétorique ni ribambelle. Bien sûr il y a Villon et Ronsard… Et ces ciels de fenêtres aux volets Battus par le vent. Ces orages En forme de récits aux personnages Ni vrais ni mal conçus. Ne pas travailler Mais ne pas risquer sa peau chez les autres. Ça ne tient pas debout. Raison pour laquelle je vis couché.
En l’an soixantième de mon aage, Je ne me sens pas coupable De ne pas avoir au moins détroussé Le bourgeois ni ses pauvres larbins. Pas même tué un. Quel plaisir Rimbaud éprouva-t-il D’avoir tué un ouvrier rebelle ? Aucun je suppose. Pas le temps ! Fuir. Et profiter de l’avantage de la race Et des principes du colonialisme. Heureusement que je ne me soucie Pas de morale, ô mec ! Ni de beauté D’ailleurs. Pas très savant non plus. Et immobile dans cette espèce d’action Qu’est l’écriture en chambre close. Pas le moment de tout remettre en question Et pourtant… Exploration de l’intérieur Habité pour ne pas sortir trop souvent.
Mon bison. Séminole. Le sacrifice. La croix menace et signifie. Le croissant impose ses lunes, Beau langage. Mais Dieu N’est que le personnage De nos personnages. Je préfère Faustroll et Gor Ur. Je voyage avec eux D’île en île Et d’inconnue en inconnue.
J’crois bien que je ne trouverai rien ici. Chercher ailleurs ? Mais je ne cherche pas. Pourquoi s’éloigner À la fois de mon enfance Et du lendemain ?
Pourrissement dès que cesse le piétinement. Pharmacopée désignée pour reculer l’échéance. La médecine sociale impose ses limites, hélas ! Les enfants ont besoin de place. D’autant que le peuplement prend des proportions Jamais atteintes ou pas possibles depuis longtemps. Laissez-les venir à moi. Je suis cloué dans mon fauteuil. J’ai mes gardiens et mes pleureuses. Venez. Approchez de mes travaux. Je ne mords pas. Mon chien non plus ne mord pas depuis… Ne touchez pas à mes médicaments !
Où es-tu si tu n’as pas disparu ? En quelle contrée de ce nonenfer ? Tu disparaitras toujours, n’est-ce pas ? Mais ce n’est pas à toi de répondre. D’ailleurs, je ne me souviens pas De t’avoir jamais entendu parler…
Nompoésie. Heureux de t’avoir connue.
N’allez pas croire, ô gilets, Que ce nonenfer suppose Un nomparadis. Le paradis Existe. Mais faut y aller… Et je connais le chemin. Tout le monde le connaît. Juste avant de mourir : (tué dans un combat ou pendu au bout d’une corde) Vive ce moment de Connaissance !
Ce sera la dernière action : (et peut-être la seule si la chance est unique) Mais avant, le roman S’interpose et joue À notre place le personnage.
Imposture ? Tu parles ! Foutaise pure et simple. Plaisir du solitaire appliqué À l’autre qui en sait trop.
L’armoire à confiture ou le frigo. Langage des chiens à peuple. Sortant il s’élance à la mer Ou à la nature qui le reçoit Avec des printemps d’été À l’aube de futurs voyages.
Jupons de la grand-mère Accrochés à la place des œuvres. Dieu n’est pas loin, aux aguets, Avec ses écritures de facteur Et sa pléiade de commis.
Voulait écrire un roman Et s’est épanché entre Ses pages obstinément Blanches et mortes feuilles.
Heureusement ô bison Je n’ai pas eu à vivre Ces instances du cœur ! Ramenez la peau tannée De vos animaux au logis Qui préfigure le tombeau, Panthéon des peintres En mur et en enseigne.
Refaites-moi le coup et je vous imite !
De quoi ai-je vécu Sinon de cette imitation ? Je n’ai pas trouvé la femme Pour porter mes enfants. Mais j’ai mon bison américain, Marais parcourus des frissons Que l’hélice prend au vent.
Voulez-vous m’inviter ce soir À partager le repas de vos rêves ? Ce que vous appelez sommeil N’est que la nuit nécessaire. Trouver Dieu dans ce lit Revient à accepter l’idée De viol. Dans la cuisine Sur la table entre les chaises, Vos intentions alimentaires N’ont rien de turgescent. Pas plus que vos figures Dont la moindre est une grimace. Vous n’avez pas de bison. Pas la main sur cette croupe Qui vit Buffalo Bill bondissant Comme le Basque sur ses parois. « Un molinete belmontenio, por fa’ »
…for the poet there are no ideas but in things.
« …la négation même de l’esprit de révolution nationale. » Ah ! l’envie que j’ai eu d’écrire un poème Après ça ! Collégien avant 68 / Breton encore Vivant. Le corset en exemple / Hemingway Au passage. Pas d’autre écriture. Tu verras. « C’est-y qu’vous peinturer avec des idées ? » Je me suis mis à regarder les choses Pour en comprendre la place dans la Proposition. Introduite par / un système De poulie élevait les tuiles à la hauteur Des funambules. Chant nationaliste Tandis que l’enbata menaçait le château De Charles Quint sur le flanc du Jaïzquibel. L’anthologie dans la poche. Et 50.000. « T’as envie de ressembler à Mirabeau, Toi ? » Mireille descendant l’escalier entre Les arbres. « On t’a mis des choses dans La tête ! » Analectic Songs. Le poème Depuis si longtemps en chantier. C’est Autobiographique, ça. Et ça n’a rien à Voir avec la coulée dont j’essaie vainement D’arrêter les effets sur mon existence Actuelle. Aveuglé par sa propre graphomanie Il continue jour après jour et ne voit rien la nuit. Chaque coulée aspirant les autres Par intermittences comme s’il n’y Avait pas d’autres poèmes « à faire »
Des choses, sans doute, mais avec Une petite idée de comment les Faire entrer dans la maison.
Ces petits bourgeois me donnent la nausée. Jamais eu l’occasion de serrer la main À quelqu’un d’aussi veinard qu’un héritier.
Le sirventès comme la langue, dans La bouche. Ne saura jamais fermer Sa gueule au bon moment. « Je vous Envoie de quoi payer votre loyer. »
Jamais eu l’occasion de fuir. D’ici. Trouvé de quoi me nourrir ici. Des rencontres ici ou là. Travaux Des champs. Relisant Vingtras Une fois l’an. Et les Travailleurs De la mer. Archipels. Combat Les pieds ancrés sur un rocher.
Mais une nausée sans philo. Bonjour à la dame qui se propose. Au monsieur qui paie le loyer. À toutes espèces de bonnes Gens. Bonjour et au revoir car Demain n’est pas un autre jour.
À peine arrivé le bison voit une bisonne. « Possédez-vous cette fenêtre mon bon Monsieur qui s’y penche sans prudence ? »
Voyagez sur le fil tendu Entre la peur Et la foi.
Aurons-nous le temps De nous connaître Sans briser nos chaînes ?
Quel plaisir le viol ! Puis rentrer chez soi Et aimer ses enfants.
Dans le frigo Poétique Et familier (Familièrement poétique) La tranche De femme Ou d’homme Au méridien En sauce.
Contrarier. Toujours contrarier. Mais dans le dos. Voix déguisée.
Bisonne empaillée.
Oh ! que ça ne dise pas grand-chose. Et que le sous-entendu soit peu De chose mais tout !
Chérie !
À six heures il sort en grève. Au passage le perroquet. « Je savais ce que je voulais faire Mais maintenant je sais plus ! Que le ciel me vienne en aide ! Je ne veux pas vouloir mourir ! »
Mira, mira Maruxina mira…
Comment ne pas rêver ?
mira como vengo yo
« Qu’est-ce qui me retient, merde ! »
On a tous eu ce père. Et quel père est-on devenu ?
Les bourgeois deviennent officiers. Les autres suivent devant.
Belle bisonne en peau de couille Héritée de Joaquin Murieta. ¡ Que brote la sangre ! Nous aurons des enfants saint-cyriens. Et même un académicien. Et tant pis si ce n’est pas le tien ! Je serai pas venue pour rien…
Tra la la
« Qu’est-ce que tu veux me raconter, Mon petit ? je sais déjà tout. Veux-tu Que je te dise ? Ça m’a servi à rien, Nom de Dieu et merde à sa vierge Républicaine ! » Tra la la itou
Les zaps quotidiens. Au moins une heure Par demi-journée. Héritage familial.
Vertus théologales : Dieu objet : charité, espérance, foi : Je t’en mets trois tartines bien beurrées Avant la messe, ma pute ! Ou trois piliers. Comme tu veux, ma moitié. Nous aurons des temples « Comme des chairs d’enfant » Nous aussi…
Déchiffrer ce type qui n’en vaut pas la peine. Mais de quelle peine parlez-vous donc, jean-foutre ? Bien sûr il y a le ciel, ses bleus, ses gris, le blanc D’un soleil digne de Lorca. Le rose de la rose, blanc Lui aussi dans cette lumière andalouse. Un type Pris au piège de sa ville ou en proie à ses démons : Lequel ? N’hésitez pas à revenir pour y goûter Encore. Chair d’enfant et morte saison : poème Sans prosodie (donc sans langue) ni versification (donc ne chante pas) Chaque heure un violeur Exprime son ennui ou son désespoir. La ville Cache ses mains. Coulant comme un fromage Hors de ses limites. Polluant fleuves et champs. Qui serons-nous quand nous ne serons plus des hommes ? Je dis ça comme ça : sans pratique de la vertu : Surtout si elle construit le personnage suprême. Le blanc de la blanche. N’éclaircissez rien d’autre. Les lavoirs ont disparu. L’eau y nourrit des fleurs Et des poissons rouges. Vieillards nostalgiques Encore. Il en reste. Lorgnant le mollet des filles Qui sortent du lycée en jupette. J’aurais l’œil Moins informé si ça m’arrive un jour. Comment Se libérer de la ville sans se perdre dans la campagne ?
Comme le poème est beau sans poésie ! Mais qu’est-ce qui leur a pris de mettre De la poésie dans le poème ?
Je ne sais pas si je suis démocrate… Mais cette expérience est si passionnante ! Voir même le plus bête d’entre nous Glisser son choix dans la fente Avec le sentiment d’appartenir à la communauté Par ce lien si simple, si facile et rapide avec ça ! Sans forcer sur les reins ! Et même jouissif…
La première fois que ça nous arrive d’être aussi têtus. Et on pense si sincèrement à notre descendance ! On a bien l’intention de ne rien laisser au hasard. Dire que je ne serai pas là pour amuser les enfants !
Je ne dis pas que c’est dur D’en avoir pour encore si peu. J’en ai tellement marre… Ça me soulagera même Si je dois souffrir… (Propos recueillis par le scribe)
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