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Histoire de Jéhan Babelin (63)
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 Article publié le 14 avril 2019.

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Et Jésus qui n’était ni chien
Ni paradoxe de la queue,
Jésus le Sucre m’enculait,
Il entrait dans mon petit cul,
Mon autre sexe
D’enfant gâté
Par la bizarrerie de l’existence.
Et l’enfant que j’étais
Se remplissait de cette poésie-foutoir.
Elle entrait mais ne sortait pas.
Et mon corps en concevait
Un gonflement mathématique.
J’atteignis les limites
De l’incohérence faite enfant.
Je ne ressemblais plus à rien.
« Si tu continue comme ça,
Me dit Jéhan dit LUCE,
Tu n’arriveras à rien de bon.
Tu mettras des pieds de gros
Dans ta nouvelle vie d’adulte.
Crois-moi, fiston, j’ai l’expérience
Du gigantisme et de la lumière. »

Je le (la) croyais sur parole.
A force d’avoir moi-même
De l’expérience et de l’angoisse,
J’étais mi-chien et moitié fou.
C’est comme ça que je grandissais.
Je perdais déjà mes cheveux.
En plus de gros
Je serais chauve !
Le cul ouvert
Comme une boîte.
Et de la poésie plein l’intérieur,
De la poésie à odeur de foutre,
De la vraie poésie de Jésus,
Celui-là ou un autre !

Alors Jésus me dit, très grave :
« Fils de personne, je t’aime
Comme le fils que je n’ai pas eu.
Jéhan n’a pas d’ovaires
Et le chien ne sait plus
Où donner de la tête à la messe.
Je te veux pour héritier.
Tu connais ma poésie,
Autant dire mieux que moi.
Montons plus haut toi et moi
Que sur les toits.
Tuons-nous d’un commun accord.
Ya pas de dieu après le temps,
Mais on dit que sur le moment
Ça procure un sacré plaisir.
Ah ! je ne veux pas rater ça ! »

Et le voilà qui m’empoigne !
Il emporte ma culotte
Dans un premier mouvement
Et revient bandé comme un arc
Comme s’il avait
Rencontré Dieu !
J’ai la langue dehors,
Le cri presque sorti
Et le ventre en vadrouille.
Il me prend par la main,
M’emmène au bout du monde,
Là où personne ne va tout seul.
« C’est pour ça qu’on est deux,
Glousse-t-il en tirant
Sur les pans de ma chemise.
Surtout pas un mot !
Il ne faut pas
Que ça se sache.
Toi et moi c’est gagné ! »

À deux qu’on a pris la mer !
Sur les toits de Paris
Et à fleur des nuages !
Ça sentait le sel et l’iode.
J’entendais les coquillages
Aux oreilles pointues.
L’écume des matelas
Ruisselait dans nos draps.
J’en avais le bonheur
A deux doigts de clamser.
« Si c’est ça la limite,
Roucoulai-je dans une gouttière,
Ah ! je veux bien recommencer,
Mais cette fois sans les mots ! »
Et c’était reparti
Pour des tours et des tours !
Du plaisir en bouteille,
En seringue et en pipe !
Et en plus j’avais pas l’âge !

Alors vous pensez bien
Qu’à ce rythme infernal
On a fini dans le ruisseau
Entre l’égout et les poubelles.
Ah ! j’en étais convaincu
Que j’étais pas le fils
De Jéhan Babelin
Et de son chien
Babylonien !

 

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