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Sériatim 1 - [in "Seriatim"]
Sériatim 20 (Patrick Cintas)
[E-mail] Article publié le 7 juillet 2019. oOo « Toutes ces bêtises qu’on lit dans les poèmes ! » Elle aimait les chansons. On ne peut pas aimer les deux.
Avez-vous rencontré (finalement) votre poète / ou votre poétesse / ? Je l’ai vu passer devant Chez moi : pensez si j’étais à la fenêtre / c’était Jour de marché : la camionnette du marchand De vin (bon rosée de l’Aude) passe à onze heures Précises / Pensez si je suis à ma fenêtre ! Il y en a toujours un à goûter : qu’on ne l’ait Jamais goûté ou qu’on ait oublié (ce qui m’arrive plus vite en vieillissant) / j’ai vu passer votre poète : lui manque une jambe / la dernière fois c’était Une oreille / et je me demande s’il a pas subi Le sort d’Abélard / là-bas / d’où il revient toujours.
Je ne l’ai jamais vu pleurer mais elle pleure. Je vous en dirais plus si je savais. Avec les règles municipales Aucune fenêtre ne fait face à une autre : Alors forcément : pour voir… difficile ! Peut-être autant que de savoir ce que vous voulez dire Quand vous écrivez. Ne me demandez pas de grimper aux murs ! Je ne l’ai jamais fait de ma vie ! Vous pensez ! Je vous en dirai plus Dès qu’elle consentira À sortir dans le jardin. Demain ou un autre jour. Vous n’en saurez peut-être jamais rien. Habituez-vous à cette idée, des fois que…
Ne pas écrire ce que personne n’a jamais écrit.
Avez-vous essayé la cheminée ? Comme le papa Noël, oui !
« je manque d’expérience dans ce domaine… »
Ne m’écris pas si c’est pour m’expliquer Ce que je n’ai pas expliqué moi-même.
Le mauvais temps revient à la fenêtre. Je vous parle du présent. Le vers de la majuscule au point. On n’entend pas les chasseurs. L’hiver n’a pas d’oreilles. Le message est poétique ou n’est pas. Voilà en quoi consiste cette convulsion. Misère d’un seul instant de tristesse. Rien d’autre que l’ivresse. La pluie commence À brouiller les transparences. Pas d’orage ce matin. Le gris uniforme des cieux. « C’est là-haut que ça se passe. » « Ils en savent plus que nous. » Puis un volet se referme. Presque violemment. J’écris aussi dans ces conditions. J’écris comme ça me chante. Je n’ai pas plus de choses à dire que toi, Mais je prends le temps de les écrire. Nous sommes différents : Comme le vent et la pluie. Et l’existence se referme comme l’huître. Pans ocre des maisons ainsi battues. « Où voulez-vous que nous habitions… ? Quelqu’un rentre chez lui. Clapotements de pas devant le portail. Un enfant ou autre chose. Sirène de midi qui n’ébranle rien. Pas même ces oreilles peu faites pour séparer Le grain de l’ivraie. « Au moins on est chez nous… » Je suis chez moi. La pluie est chez elle. Le vent ne retourne pas chez lui. Le pluviomètre se balance au bout d’un piquet. Je ne vois pas passer les feuilles. Pourtant : J’attends. Chez moi : Sans toi.
Il monta pour manger : dans sa cuisine. (Quelle information ! Quelle ode !)
C’est le rêve bourgeois qui nous gâche l’existence / pas celui des rêveurs.
« Comment aimer celui qui vous pourrit la vie ? On nous demande d’aimer / et de fraterniser si c’est pas le moment ni l’endroit de baiser / et rien pour se défendre contre ces viols / si on en a marre qu’on aille se faire voir ailleurs / dit le président élu par des cons. Je sens que je vais finir par tuer quelqu’un : Et comme j’ai de la chance, ce sera n’importe qui ! »
« Qu’est-ce qu’on a pu se marrer à cette époque ! On en buvait pas trop, mais on connaissait tous les refrains : même que j’ai fini par en épouser un, de refrain / et sans avoir bonne mémoire, je m’en souviens bien assez ! / » Au café du coin, Les yeux sur le tapis vert lui aussi, mais moins Loquace / et les dés n’avait pas d’autre signification Que ce que ça voulait dire de jouer à perdre son Temps avec des bons à rien qui avaient appris À écrire pour se faire une place dans la société. « Des mecs au fond méchants comme la teigne : Quand on a rien dans le crâne on l’a pas ailleurs. J’avais jamais vu autant de mouches sur le papier. Et ça bourdonnait comme au fond de la mine. J’aime pas les gens qui viennent parce qu’ils Se plaisent pas dans leurs pays : j’en connais, Bien sûr, mais pas des tas comme vous pourriez Croire / chez eux on joue (paraît-il) aux dominos.
Qui ne joue pas à quelque chose Histoire de se priver d’en penser Quelque chose : de ce qu’on fait Pour avoir quelque chose à vivre.
« On n’aime pas autant Si on a pas bien baisé. »
Dans l’éclairage économique Sous un plafond qui a connu Toute l’ascendance et même Plus si on compte les femmes.
En allant chercher Un linge envolé J’ai vu un oiseau Caché sous l’boisseau.
Que croyez-vous qu’il fit ?
Il se cacha aussi Pour éviter les gouttes. Et trouva la chemise Cachée sous le boisseau.
« J’ai la cuite amère, mec. La violence. J’ai toujours eu ça. Et je revenais avec Un trophée. Toujours. J’aime gagner. »
Le malheur qu’on fait payer aux autres : Qui croira que la femme a un jour dominé le monde ? Rien qu’un jour pour donner à rêvasser dans les cuisines. « Mais voyons ! Ce n’est pas logique ! » Ça l’était au début. Puis on finit par se perdre. Et on raconte n’importe quoi À des types qui sont censés être vos amis.
Qui a inventé le jeu de cartes ? Selon quel principe mathématique ? Ils n’en savaient rien à l’époque. Et les gens continuent de compter Leurs sous / papa et maman dans La cuisine les mains l’une dans l’autre / le cornet ne contenait pas de dés.
Personne ne joue s’il n’y a rien à gagner. Mais on peut devenir méchant Si on n’a rien à perdre. Voyez ce que vous avez fait Aux habitants de vos colonies : Et ne vous étonnez pas s’ils ont De la mémoire / plus que vos Propres enfants : confessions Des réseaux / l’écran sans tain Pour expliquer sans violence.
« Tous ces types qui reviennent cramés Quand moi je rentre avec mon désespoir ! Et l’esprit assez clair pour en souffrir / » Dieu a laissé tomber une goutte de son Sperme après une sacrée excitation À propos de son double : mais il n’y A pas eu orgasme divin / juste une goutte Comme ça arrive quand on s’excite / « Il a fallu que ça tombe sur moi ! »
Ensuite il redescendit : pour écrire. (Quelle information ! Quelle ode !)
La pluie tombait toujours Comme elle tombe en ce moment. « Ce que je peux avoir froid avec toi ! »
De quelle nature était la semence divine ? (Je pose la question maintenant / la pluie tombait / Que Dieu n’existe plus / Disparu dans l’Histoire Comme tant de soldats Qui ont voulu sauver Leur terre pauvre mais C’est tout ce qu’on possède) C’est la question qui explique tout / Sauf qu’on ne sait rien du langage Qu’elle destine à l’oreille ou à autre Chose : répondez par un clignement De l’œil si vous pensez que oui Ou de l’autre œil si c’est non / La pluie tombe encore Pas de repos depuis ce matin J’ai vu passer une conversation Sans en déchiffrer le contenu (mais j’en connais le sujet :) Le prix des prochaines vacances.
Dieu qui finit par tromper l’homme Qui avait le plus confiance en lui Et qui n’avait pas encore défloré L’enfant reçu pour ne pas en avoir.
« Nous irons le plus loin possible. Mais attention : ça tourne ! »
« Tiens ! Vous revoilà ! »
« On en a des histoires à raconter ! »
La pluie n’inspire pas autre chose : Mourir la fenêtre ouverte Sur un soleil éclatant.
Ce qu’une simple parole peut contenir D’histoire personnelle comme d’idées / « car sans au moins une idée de ce qu’on fout ici / mon fils / tu ne vivras pas longtemps entre les bras d’une femme. »
ou l’inverse si le fils est une fille.
« reconnaissez que le monde est justement partagé : Les uns vivent des autres / l’inverse est aussi vrai : On ne peut pas mieux faire en matière d’Histoire. »
Il eut un accès de fièvre Dû à une idée fausse : Celle qu’elle lui inspirait Chaque fois qu’elle passait En robe printanière : quelle Information ! Quelle ode !
« Il n’y a rien comme le sexe pour vous perdre un homme : Je n’en connais pas un qui bande encore / dans mon lit je veux dire : j’ai écrit de beaux romans érotiques si ça vous intéresse / vous avez une page Facebook ? »
De l’information. Et de l’ode. On n’en demande pas plus. Nous paierons le prix annoncé. Pas de marchandages en vacances. Vous vous y connaissez en trigo ?
Non pas n’importe quoi, mais n’importe qui. Écrasé comme une punaise sur le carreau. Derrière la pluie, le vent, le soleil et tout Ce que vous pouvez imaginer maintenant Que votre existence réclame un sens : il Était temps ! Demandez à Dieu d’éjaculer.
Dieu n’a jamais éjaculé. Il ne s’apprêtait même pas à le faire. (de sa puissante main) Il était seulement excité. Et…
Je n’écrirai jamais plus sous votre influence, Ô bigotes de mon quartier (je n’ai pas dit : de ma paroisse) / vos jupes sont les ailes Des sirènes : vous les avez héritées de Dieu. Mais vos corps que n’emporte pas le vent, Vos corps que le clystère empoisonne au soir, Ces corps aux brassées de fleurs et de bruyères : je n’en ai pas connu d’autres / même en enfer D’où je viens (moi chien) en docte compagnie, Même charmante si vous me laissez dire / Ah cessez de flatter ma fourrure d’hiver ! Celui que j’accompagne (ou qui m’accompagne : comme vous voulez) ne cherche plus l’amour Parmi les femmes de ce monde : il sait que Vous n’existez pas / cagotes aux lèpres si Anciennes que même l’enfant s’en souvient / je n’irai plus en votre compagnie tâter La queue de Dieu pour savoir où il en est De sa Création : je devrais dire : de Sa Sainte Création : Mais je ne suis qu’un chien Et je reviens de loin !
Laissez parler la multitude. Et archivez tous ses propos.
Ô que la chandelle ne meure Jamais d’attendre le sommeil !
La création, ma mie, C’est la sainteté !
Ah que j’en perde la raison Si des histoires je vous ai Raconté après le curé !
Merci de m’avoir écouté !
Si l’oreille vous est de quelque utilité En ce domaine particulier Du langage.
À moins qu’il n’y en ait pas d’autres. « C’est bien possible, ma bonne dame pipi… J’en ai vu d’autres, mais pas à ce point difficile à déchiffrer sans y mettre du sien : si vous voyez ce que je veux dire, moi : » tombé d’un ventre Qui courait le 100 mètres en moins de temps Qu’il n’en faut pour le dire /
Chantez que ce n’est jamais arrivé. Égorgez cet agneau qu’on appelle Enfant et revenez dimanche prochain.
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