"Le silence, c’est la matérialité par excellence". S.P

Parler de ce qui n’existe pas, ou plutôt de ce qui est prodigieusement présent de par son immatérialité, c’est en quelque sorte consacrer les noces entre le silence et la littérature. Celle-ci étant sans doute ou sûrement son seul et véritable rival.
Le silence, c’est la matérialité invisible qui peut provoquer l’extension de l’affect, à l’image de ce qui est organique ou vivant : l’humain, l’animal, le végétal.
C’est aussi la dilatation des sens à travers l’ouïe, la vision, la psyché.
Les souvenirs, les fantasmes, les spéculations, l’affect prennent alors des formes pleines, démesurées, des formes en mutation.
La prise de conscience surgit de manière d’autant plus irruptive qu’elle est enveloppée par la texture du silence.

Mon œuvre s’accomplit essentiellement dans le silence.

Le silence, c’est la pleine conscience de soi, le silence, c’est la densité de soi-même dans le monde. Le silence, c’est encore la puissance de la sensorialité qui peut donner un sentiment d’éternité, un accès au continuum, à l’infini.
Le silence, c’est la compacité exponentielle du relief, des différents éléments qui façonnent le monde.
Le silence ? Sujet omniscient qui s’arroge toujours le dernier mot, après la chute ou désagrégation de l’agitation du monde.
Le silence, c’est l’architecture mathématique du monde reposant sur une mosaïque de lois qui échappent encore à la connaissance humaine.
A l’entendement...