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 Article publié le 14 janvier 2008.

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Il est tard, la ville s’est endormie, tout est gris et pas de bruit. Au loin, quelques voitures et là, tout près sur le pavé, les pas des hommes et des femmes qui vont danser.Dans la rue, on se dépêche « il ne faut rien rater », vite on s’engouffre !!Çà y est la porte est franchie, j’y vais, je n’y vais pas ? Se demande ce monsieur, il respire un grand coup, puis, récupère une fragile assurance ……..viens ensuite une charmante dame, elle est seule ! Pour elle, c’est super dur, c’est la première fois…….Elle a laissé ses grands enfants, enfin si on veut ! Car çà fait bien longtemps, qu’ils sont partis……chez elle, il n’y a plus que le chat et le poisson rouge qui ont une histoire d’amour ! Elle va s’asseoir au bord de la piste, s’enfonce au maximum dans les canapés velours et ne ….les quittera pas de la soirée…..personne ne l’invitera à danser, malgré sa mise en plis toute fraîche, sa petite touche rose de rouge à lèvres, et sa jolie robe, personne ne la verra…..pourtant elle en a des choses à offrir !

Puis, entre Jean-Pierre très sûr de lui, il connaît tout le monde, fait la bise à toutes les gonzesses, a le carnet de bal bien rempli et ne quittera pas la piste .Il va dégouliné de sueur, toute la soirée, danse et semble s’amuser……………..Les autres gars l’envient, il a les plus jolies ! C’est décidé, se dit Michel, je vais prendre des cours, et cette fois je resterai au moins la première séance ; l’année dernière Michel a voulu apprendre, il est resté trente minutes, n’a rien compris, deux pas à droite, un à gauche, être souple c’est quoi ? A grimpé trois fois sur les pieds de sa cavalière

-Aie, mais vous me faites mal, monsieur, et en plus vos chaussures ! Qu’est ce qu’elles ont mes godasses ? Un peu lourdes peut-être ! ……….Sécu oblige, moches tout sûr…………………….

Edmond, lui est veuf, il aime danser et fréquente le dancing depuis six ans.Il est assis en retrait sur les chaises hautes, a l’allure sympathique, un bon et large sourire. Ca fait, six ans aussi, qu’il a rencontré Suzette, qui est assise presque à côté de la charmante dame ; Edmond invite Suzette, voulez-vous danser ? Elle accepte comme à chaque fois, ni un ni l’autre n’aura le courage d’échanger une parole, juste quelques sourires furtifs, quand les yeux vont forcément se rencontrer ! La série de rumba est finie, il la raccompagne, la raccompagnera toute sa vie, jamais, il n’osera lui dire qu’il la trouve jolie, et que la vie à deux c’est quand même mieux……………..

 

La série de slows

 

Bob, quant à lui, ne peut s’empêcher de draguer, il danse et serre jusqu’à l’étouffer la belle demoiselle, qui s’exclame : « mais, je meurs de chaud, en plus vous me faites mal »bon ben Bob, çà ne sera pas pour cette fois ! Et de toute façon, tu as déjà repéré la petite brune court vêtue qui vient d’arriver !....Pour le slow, il y a ceux qui font du surplace, un mètre carré suffit à trois couples. Sinon, il a Jeannine et Robert qui courent tout autour de la piste, elle tourne, virevolte, il la couche parterre, oh là là, alors eux ils savent danser !.....................

Sophie, elle, s’ennuie ferme avec Guy, elle reste polie, quand il lui demande, « et toi tu es divorcée ?mariée ?veuve ? »…….En fait, elle a accepté, sinon jamais elle ne danse .Elle cache sous des tee-shirts trop grands , des rondeurs, qui la font mourir de complexes, fuit le regard des mecs, et on devine sur ses maillots noirs et blancs plein d’inscriptions, « j’en ai mare de tous ces kilos ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; ; » elle voudrait que tout le monde l’excuse parce qu’elle est grosse…………….

Les slows continuent .Dans la foule serrée, il y a Bernard et Martine, alors eux, ils sont seuls au monde et ….amoureux !ah l’amour …Bernard passe les mains autour de la taille de Martine, puis caresse son dos, c’est chaud mais pas vulgaire ! Suzette se dit, « ah, si seulement c’était moi », Sophie ne comprend pas, « mais qu’est ce qu’il lui trouve, elle fait vieille, elle est moche, n’importe quoi ! » toujours est-il que nos amoureux sont heureux, et s’embrassent sur les lèvres, pas un bisou spectaculaire et cinématographique, non !

C’est tendrement beau et les copines n’en croient pas leurs yeux !............

 

Le bar,

 

Les rides sont installées, les longs cheveux ont grisés, Jacky passe ses week-ends au bar, il les connaît toutes de la Gilberte à la Martine en passant par la grande Gertrude.Elles lui ont tout raconté, leurs histoires d’amour, leurs déceptions, leurs mariages, les enfants, etc.……Ca fait trente ans, qu’il boit et qu’il écoute,, au fait Jacky, toi çà va ?........personne ne sait rien de lui !.Et pourtant, étant jeune, il avait une petite amie, une belle italienne, ses parents n’ont jamais voulu la rencontrer, il a préféré « ses parents » et vit seul !.....Mais au hasard de la vie, il a revu Daniéla, qui déjeunait dans un restaurant et faisait une formation de quelques jours dans la région, ils se sont parlés, puis rencontrés à nouveau…….Maintenant, peu importe l’avis de ses parents, il s’en moque !......et Jacky va mieux, au cas où quelqu’un s’en inquiéterait !

 

Et la soirée continue, la charmante dame est fatiguée, et se lève, personne ne la verra partir……………..Mais, alors que le vigile lui ouvre la porte,, arrive ,Fernand, la cinquantaine grisonnante, taille moyenne, propre sur lui, Fernand , non plus , ne l’a pas vu et ………………la bouscule……………….Confusions, excuses, premiers émois………….finalement la charmante dame reviendra………….et de toute façon , elle n’a plus que çà à faire !...................................

Il ne reste qu’une vingtaine de personnes, toujours les mêmes gens au bar qui parlent fort, se prennent à philosopher, c’est sûr, ils vont refaire le monde……

Et,….. dans un coin,….. affalée sur le canapé velours, il y a moi,………me suis-je amusée où ai-je fait semblant ?du haut de mes cinquante trois ans, je n’avais jamais pensé aller danser, c’est Laurence, une amie, qui me l’a proposé,……faut être bête tout de même !......alors, je suis là, et regarde, moi aussi, j’ai envié Martine et Bernard qui s’aimaient, j’ai bien dansé avec Jean-Pierre, me suis fait draguer par Bob, et malgré la maladresse de Michel, je ne lui en veux pas…..je vous laisse deviner mes rêves et mes émotions à écouter une jolie chanson

.La soirée est terminée, je me lève, moi aussi, je trébuche dans Fernand, tête en l’air ce mec, Dans ses yeux il a une nouvelle lueur, « la charmante dame »…………

 

A vingt ou à cinquante ans, j’entre et sors de la même façon de la discothèque !..............................................

 

A mes enfants D.X.B.O.

 

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