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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Le poète et sa bite
[E-mail] Article publié le 28 novembre 2021. oOo « Où c’était que tu l’as jeté ? Tu n’as pas les lieux repérés ? Voilà ce que c’est les gonzesses ! Elles reviennent de la messe mais sans le corps du Saint-Esprit. Le mec dit qu’il est incompris et parle de mort volontaire dans sa confession littéraire. Bien sûr elle ne comprend pas. Elle prépare le repas car aujourd’hui on est dimanche. Elle veut prendre sa revanche. Les crucifiés ça fait joli sur le mur au-dessus du lit, et même la Vierge a du charme, souriante malgré les larmes. Le vieux Joseph parle patois et les enfants des ayants droit font des cacas farcis au sucre. A la télé, chacun son lucre. Dans le jardin on joue au chien dont la baballe est le maintien. J’en ai soupé de ces familles au point d’en avoir mal aux quilles. Sans musique j’ai orchestré des fugues mais dans le sacré. La pourriture naît du père et la lâcheté de la mère. On devient flic ou ouvrier, voire esclave de leur chantier. Pas étonnant qu’à la lurette on se sent des airs de poète. Je ne veux pas non plus d’amis. Je fais les choses à demi sinon je perds le fil d’Ariane. Pour ce qui est de la banane rien que des cons et des rivaux. Et je les charcute in vivo. Ça fait du bien à ma patience et enrichit mon expérience sans la névrose me coûter. Je ne suis pas aussi pressé que j’en ai l’air quand je vais vite. Je sais me servir de ma bite. Moitié terrain, moitié bouquins. Je n’admire que les requins. Quand on ne manque pas de souffle, on ne porte pas de pantoufles. Les lèche-culs me font plaisir. Les délateurs sont des martyrs. Même les putes magistrates font d’excellentes bureaucrates qui manqueraient à nos essais si par quatre coups de balai, comme on le voit dans le spectacle des meilleurs remèdes miracles, du palais on les expulsait. Et puis je sais ce que je sais. Je recommence mon enfance autant de fois que je m’avance pour ne plus jamais reculer. Tout le poème est annoncé. Pas dans un esprit de revanche. Je laisse ça aux vieilles branches qui font la guerre à la Nation au lieu de s’armer en chanson contre l’État de leurs monarques. Avec le plaisir je m’embarque, moral ou pas et jusqu’au bout. La Connaissance n’est pas tout. Rien pour les autres si je crève et pour les uns je fais des rêves. Mais Armande ne comprend pas ! Elle prépare le repas. Je t’en foutrai des nappes rondes à la place des mappemondes ! »
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