Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Forum] [Contact e-mail]
Navigation
Les textes publiés dans les Goruriennes sont souvent extraits des livres du catalogue : brochés et ebooks chez Amazon.fr + Lecture intégrale en ligne gratuite sur le site www.patrickcintas.fr
Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Dialogue de flic.que (à propos du poète)

[E-mail]
 Article publié le 1er mai 2022.

oOo

[...]
Ah ! Ce que tu peux être chiant
quand tu veux que la rigolade
prenne le pas dans la brigade !
Ce mec coupé est presque mort
et tu t’en secoues tout le corps !
Ah ! Les Français sont bien en France !
Ailleurs la morale dispense
qu’on se foute des grands malheurs.
On a le sens mais pas l’honneur !
Ou l’honneur sans la signifiance.
Il faut choisir sans assurance.
Dans les deux camps seul on se voit
et de l’homme on a tous les droits
sauf ceux qui font chier les ministres
et les courtisanes du cuistre.
L’Amerloque se fait petit
si le prévenu est d’ici.
On ne sait jamais, les voyages
en France ont bien des avantages
surtout que bien fait est le lit.
Sans bordel la France avilit.
Du coup on s’en prend à l’épouse
comme on fabrique les barbouzes
qui serviront de collabos
si le temps se remet au beau.

— Tu dis ça parce qu’on est chiche
et qu’on veut savoir où les miches
on pose avant de les user.
C’est qui ce mec ? Un vrai frisé
ou un faux qui fait le poète
dans une intention déshonnête ?

— C’est un humain dans le malheur !
Imagines-tu la douleur ?
Ce n’est pas de la rigolade !

— Mais j’ai trop peur de la noyade !
Les noyés c’est très dangereux.
Ils te noient dans le contagieux.
On peut choper leur maladie
rien qu’en jouant leur comédie.
J’ai un pote qui n’est plus là
pour raconter comment ça va
à cause d’un noyé miracle
qui se noyait pour le spectacle.

— Ah ! Si je n’avais rien promis
je te sucrerais le permis !
Mais en amour j’ai la parole
plus chère que tes deux babioles.
Il va se noyer sous nos yeux !

— Mais si tu prétends faire mieux,
saute là-dedans et la ferme !
Ah ! Il faut supporter les termes !
J’en ai marre de tes leçons !
Et puis je connais la chanson.
Une fois crevé on m’enterre
comme un vulgaire locataire.
Pour la médaille c’est tintin !
Et sans Milou pour le gratin.

— Mais pourquoi en faire un fromage !
Comment veux-tu que je partage
mon existence avec un mec
qui fait que me prendre le bec
pour que j’y dise comme il aime ?
Je ne sais pas nager moi-même !

— Parce que Madame a triché
à l’examen des policiers !
Ah ! J’en apprends et des bien belles !
Un flic ça vient quand on l’appelle
et ça met les pieds où on veut.
Quel citoyen peut dire mieux ?

— La citoyenne te dit crotte !
Les exceptions sans la culotte
c’est l’imposture au prix du gras.
Ah ! Tu me mets dans l’embarras !
Si j’y vais c’est que je me noie.
Et si je me noie tu nettoies ?
Tu te les frottes sans savon
parce que tu es le patron ?
Les mains sales ça me dégoûte.
Je ne serai plus ta louloutte.
Tu paieras comment ton loyer ?
Des mecs comme toi c’est payé.

— Ah ! Tu me fais mal où je pense
et pour penser j’ai l’apparence !
Je me noie ou bien c’est fini !
Ton QCM n’est pas joli.

— Mais puisque tu as fait le stage
où on apprend comment on nage !

— Mais c’est que je ne l’ai point fait…

— Toi aussi tu te l’es triché !

— Je ne triche jamais, ma poule !
Mais quelquefois fort bien je roule.

— Ainsi nous ne pouvons sauver
cet homme qui va se noyer ?

— Les poètes quand ça se noie,
ma chérie il faut qu’on y croie.
On peut regarder sans le voir.

— J’augmente beaucoup mon savoir…

— La vie de l’homme est ainsi faite.
Elle est quelquefois trop abstraite
pour qu’on décide par quel bout
il faut la prendre dans les clous.
Je ne suis pas fin philosophe,
mais quand ça sent la catastrophe
mieux vaut signer avec l’État,
qui met à l’abri des tracas
occasionnés par le chômage
qu’avec les boulots à la page
qu’on finit par tourner un jour.
La noyade du troubadour
est un spectacle pour adulte.
Mais moi, flic, je suis trop inculte
pour en apprécier le détail.
J’ai appris un autre travail
et je souhaite que ma compagne
ne me donne de la castagne
l’occasion ni surtout le prix.
J’espère que tu m’as compris.
Les demi-mots, en poésie,
valent mieux que leur fantaisie.
Laissons Virgile se noyer
ou qui que ce soit d’envoyé
pour me casser mes saintes couilles
d’autant que je suis en patrouille
et que ça me les gonfle à sec.
Courons nous remouiller le bec
et rejaillissons de cette onde
dont les degrés peuplent le monde,
en tout cas celui où je vis,
parce que l’autre, il est bien cuit.

 

De "La trilogie française"

Cliquer

 

Un commentaire, une critique...?
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides. Servez-vous de la barre d'outils ci-dessous pour la mise en forme.

Ajouter un document

 

www.patrickcintas.fr

Nouveau - La Trilogie de l'Oge - in progress >>

 

Retour à la RALM Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs [Contact e-mail]
2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

Copyrights: - Le site: © Patrick CINTAS (webmaster). - Textes, images, musiques: © Les auteurs

 

- Dépôt légal: ISSN 2274-0457 -

- Hébergement: infomaniak.ch -