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I - ante meridiem
Jehan Babelin sort - Chapitre VII

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 Article publié le 22 mai 2022.

oOo

tiens yavait longtemps qu’on l’avait pas vu çui-là rencontré bavardé tout et n’importe quoi croyais qu’il souffrait mais je sais plus de quoi Balzac est mort pourri passe devant ma vitrine jésuites babas croquants la vie est dure mais pas aussi que le de mon quand et alors je monte mais je vais pas raconter ça parce que je suppose que votre heu roman c’est ce sera quelque chose à mettre dans toutes les langues il paraît qu’il écrit lui aussi mais quant à savoir ce qu’il pense de vous de nous de moi d’elle vous la connaissez pas il y en a deux comme il y a deux Lazare un truc à vous compliquer l’existence et je suis sûre que c’est pas ce que vous cherchez pas facile de réinventer quand c’est déjà inventé ah trop d’idées et de sentiments de sensations et d’approximations des fois ça me revient et je pense à vous elle se tortillait une mèche sur le cou la dentelle amidonnée comme on le faisait du temps de ma mais vous avez deviné que j’ai besoin de ça avant de plus pouvoir comme on dit longtemps qu’il n’était pas sorti de chez lui entre l’ancien moulin et le château d’eau ce sentier que mon père a tracé sur son engin j’étais si petite que j’avais peur d’y passer moi aussi comme la broussaille de genets les boules de neige les lézards et plus bas le ruisseau l’Aulnier où elle fut violée par le futur magistrat du village aujourd’hui ville avec police nationale et une vue imprenable sur les Pyrénées qu’on vient de loin pour la nostalgie et ce besoin de retrouver ce qui n’existe plus nous avons tous un nom tous enfants je ne savais pas qu’il était encore vivant coupez (j’ai envie j’en ai pour trois minutes pas plus et elle revient avec le tube du rouleau oublié d’en acheter j’en ai eu tout juste assez et il pense : ) c’est dingue que je sois venu ici pour prendre de ses nouvelles alors que j’aurais pu /à cette dame /fort aimable /deux jésuites /non pas ma femme /collègue de travail /c’est elle qui conduit /je souffre de /de quoi souffrez-vous, belle dame qui sentez la vanille la fraise et l’amande (plus loin des enfants se jetaient par terre pour voir sous les jupes un même souleva un coin de chemisier et un petit sein apparut tressautant oh encore elle ! toujours elle ! ne regardez pas ! elle n’est même pas jolie) moi aussi j’étais nombelle quand j’étais mais on a la peau si douce à cet âge alors vous savez à l’endroit même où elle fut violée où le genet a poussé des feuilles mortes toute l’année ya p’us d’saison allez !

— Tu en mets du temps !

— Il paraît qu’il est sorti de chez lui…

— On l’attendra devant… Je suppose que le portail est fermé. On ferme tout à la campagne.

— Tu en sais quelque chose…

— Moque-toi !

(un temps puis)

Vous avez parlé de quoi, là, derrière la vitrine, le soleil empêchait de voir plus loin que l’étalage je l’ai vu passer mais sans le reconnaître maintenant que tu le dis tu en sais plus que moi les gens tu les connais mieux que moi ils aiment ton regard de petit garçon qui n’a jamais fait de mal à personne sauf à moi non je ne m’arrêterai pas de belle boulangère

— pâtissière

— encore faite pour

— il est sorti ce matin le jour à peine portail grince son chien le suit la dernière fois qu’il est sorti il est entré chez Barman et n’en est ressorti qu’à midi pas un mot sur tout ce temps passé à

— quoi

— personne ne peut le dire /il a écrit un tas de cochonneries à propos de

— je sais nous savons ils savent

— je pensais lui demander

— mais ce n’était pas la bonne question

— qui veut savoir

— nous le saurons bien assez tôt

— approchons-nous

Le film cliquetait sur l’écran. Les clôtures se succédaient, personnalisées. Portails en effet clos. Des dos courbés et la terre retournée. Des plants. Des merles en quête de printemps. Elle gara la voiture sous un platane dont le feuillage éparpillait ses insectes alentours, poudrant les bancs et les trottoirs.

— Sans doute parce qu’il n’y a que toi qui sais, dit-elle, répondant à une question qu’il n’avait pas posée. Si on se caressait en attendant… ?

Il la caressa. Mais elle ne connaissait pas le désir. Seule la volupté. Sans doute que de l’extérieur on lui trouvait une mine de bonne sœur prise en flagrant délit de mortification. Ses cheveux ternes. Ses lèvres sans trace d’humidité. Le menton frémissant, poilu à l’endroit d’une verrue.

— On ne le verra pas avant midi si on reste là à

— Laissons la bagnole et retournons sur la place

— Tu entreras chez Barman et

— S’il y est

— Tu aurais dû le suivre

— Elle ne se souvenait plus de quel côté il est allé

— La boul… la pâtissière

— Pour aller où

— Elle ne savait pas non plus

— La dernière fois

— C’était il y a quelques années personne

Chemin faisant il avait rouvert le dossier. Feuilles agrafées sinon le vent. Il l’ébouriffait. Elle chercha son foulard dans une poche, puis dans l’autre. Il lui assura qu’il resterait réaliste. Pas comme la dernière fois. Il s’en tiendrait aux. Même si c’était une vacherie. Faire ça à un poète. Mais le temps n’est plus à nous demander de. Au passage salua la boul… pâti… Elle salua aussi. Vit les enfants. Les gamines en jupette. La fille aux pantalons qui tombaient sur ses sandales crasseuses. Il zyeuta les petits orteils noir et rose. Elle le dévisagea. Il eut une érection.

— Là, dit-elle, faut tourner là. Barman fait l’angle avec l’autre rue.

— Tu te souviens…

— J’étais petite fille quand nous…

— Barman ne te reconnaîtra pas.

Il la reconnut. On reconnaît toujours les rousses. Octave Cérastin n’était pas d’ici. Il était arrivé en même temps que la prison. Il avait pris du galon. Il cessa de secouer le cornet, mettant ainsi fin au crépitement qui avait attiré son attention (elle) dès leur entrée dans le. Le rideau semblait ne pas pouvoir retenir le tremblement que l’ouverture de la porte venait de lui imprimer. Octave remit sa casquette de travers. Barman torchonna en vitesse le marbre fêlé d’un guéridon jouxtant la vitrine jaune tabac. Il savait que Jehan Babelin était sorti de chez lui ce matin. On savait qu’il allait tenter de frapper à la porte de la prison.

— Tenez… Pas plus tard que tout à l’heure, monsieur le Comte est sorti d’ici

— Peut-être avec la même idée

— C’est pas réaliste ça

— Déconne pas avec ça

Elle le pinça aux fesses juste au moment où il les posait sur le tabouret capitonné noir fendillé trou de braise en son milieu et en bordure des griffures. Il couina. Barman se frottait les mains dans son torchon.

— Vous êtes venus pour

— Ça fait longtemps qu’on n’est pas venu

— Toujours aussi rousse la Rouquine

— Entre autres traces oui

Bref Jehan Babelin était sorti et la moitié de la ville (au moins) était au courant. On allait surveiller de près l’entrée de. Il allait à pied. On ne lui connaissait pas de voiture. Mais quand elle avait l’âge de montrer sa culotte elle partageait avec lui le vélo de. C’était l’été alors. Jehan était blond comme les. Yeux bleus de mer. Elle était loin de se douter qu’il préférait les. Il avait fallu le procès de Ben Balada pour que cette histoire refît surface. Sans conséquence pour sa liberté. Il avait osé écrire des choses dans son blog. Au sujet de Ben Balada. De Lazare. Et le comte, en pleine audience, lui avait demandé de la fermer sinon. Un gendarme avait bondi. Mais à peine avait-il atteint la hauteur voulue qu’il s’était reposé comme un cerf-volant à qui le vent vient soudain à manquer. Le comte avait fait un signe de paix. Dans le box, Ben Balada n’avait pas bougé d’un poil. Et les hermines et autres peluches ont repris leur dialogue de surface bien patinée par l’usage et les stylismes en vigueur. Me souviens. Des jours soleil pluie intermittences de la pensée puis l’effort de comprendre que ça peut arriver à tout le monde. Mais n’en dites mot. Il écrivait de la poésie libre de toute contrainte.

— Qui

— Jehan il écrivait à haute voix sa fenêtre ouverte à tous vents hiver comme été pourquoi voulait-il qu’on sache ce qu’il pensait alors que l’affaire était jugée une bonne fois pour toutes quoiqu’il ne soit pas interdit de penser ce qu’on veut à condition de ne pas s’en prendre à l’institution ni à ses tâcherons zélés

— On aimerait bien comprendre

dit Octave Cérastin qui savait des choses qu’ils ignoraient mais qu’il n’était pas prêt à leur révéler car il éprouvait de l’affection (attention pas de l’estime confondez pas) pour le vieux Ben Balada qui pensait maintenant à la mort comme si elle n’avait jamais existé pour lui avant

— Avant quoi

— Il s’est passé des choses entretemps

— Entre quoi et quoi

— Hé bé entre le jour où il est entré et celui (que je vois venir) où Jehan Babelin se décide enfin à sortir de sa maison

— Tu nous caches des choses Octave

— Madame désire-t-elle que je pèle un œuf

— Madame préfère les cacahuètes

La question était de savoir si Jehan Babelin était encore en chemin ou s’il se posait la question non moins prégnante de savoir si le moment était bien choisi de se présenter à la porte pour solliciter une entrée qui lui serait refusée si monsieur le directeur était mal luné on ne sait jamais comment il a dormi ni pourquoi il s’est réveillé ce matin au lieu de

— On ne peut tout de même pas aller le surveiller

— Jadis on se planquait dans le jardin public mais il a disparu depuis le temps et puis on était gosse c’est pas la même chose

— Si ça se fait monsieur de Vermort y est déjà avant lui /qu’il avait l’air pressé tout à l’heure /et qu’il en a avalé plus d’un avant de sortir

— Manquerait plus qu’ils se battent

— Ça vous fera matière à dire

— Je ne lis pas le journal

— Poète !

Barman paraissait fasciné par les effets métalliques qui se reflétaient dans l’acajou vernissé. Elle n’avait pas perdu son profil de ballerine. Et ses mains, soigneusement onglées, était posées à plat pour figurer la colombe que l’amour lui inspirait. Ancien signe. Son cœur fibrillait. Il abaissa une manette et s’employa à remplir la chope selon les règles de l’Art. Rien que l’odeur le saoulait déjà. Jamais il n’avait eu l’idée de faire ça avec un enfant. Un garçon en plus. Jusqu’au procès. Qu’est-ce que ça fait ? Hé bé comment veux-tu que je le sache (susse) ? Ubu recocu.

— On le saura tôt ou tard, dit Barman au moment où la mousse lui coule sur le poignet. Vous devriez y aller. Vous pouvez pas rater ça. Si jamais il se passe quelque chose. Cérastin vous accompagnera…

— Oh ! moi… la Presse… je sais pas… Et puis ça va être bientôt l’heure. (il explique, mousse verte aux lèvres) : nous le personnel on passe pas par là

— Et par où vous passez donc hu je savais pas ho

— Ils ont leurs entrées té

— Ça vous servirait à rien que je vous fasse passer par où je passe

— C’est à voir qu’il nous faut !

Barman serra à peine la menotte qu’elle lui tendait. Il sentit la dureté adamantine et relâcha encore sa timide étreinte. Elle cligna des yeux comme si elle s’était attendue à une poigne d’homme et non pas. Mais il ne parvenait pas à convaincre son cerveau. La main glissa comme une caresse, mais à l’envers. L’homme qui l’accompagnait ne proposa pas sa poigne. Il se servit de cette main pour vider son verre et essuyer ses lèvres en même temps que sa langue les humidifiait. Octave Cérastin s’excusa de nouveau, debout entre deux tabourets dont celui qu’elle venait de quitter, se recevant alors sur la pointe de ses souliers puis les talons martelèrent le carrelage rouge et or jusqu’à la porte dont le rideau n’avait pas cessé de s’agiter tout le temps de la conversation. Ils sortirent. Octave Cérastin reprit sa place, les coudes sur le comptoir, un pied sur le barreau d’un tabouret et l’autre perpendiculaire à ce qu’on voudra si c’est réaliste qu’on a voulu se montrer en écrivant ce qu’on vient de relire pour en parfaire un tant soit peu à la fois l’expression et la profondeur.

— On n’avait pas prévu que Jehan Babelin sortirait ce matin

— C’est quand qu’il sort Ben Balada

— Jamais

— C’est dur pour Lazare

— Dur

Les deux hommes se faisaient face de chaque côté du comptoir aux reflets de rouille automnale. Barman éprouvait une saine envie de parler, même pour ne rien dire, mais l’autre avait choisi de se taire, passablement embrumé. Il n’y avait plus qu’à attendre. Si Jehan Babelin obtenait l’autorisation de visiter Ben Balada, ce qui était improbable selon Octave Cérastin, même si l’humeur du directeur était au beau, car le règlement ne prévoit pas ce cas de figure, de toute façon les journaux n’en sauraient rien de plus que ce que leurs journalistes pourraient imaginer, sans talent de romancier qu’ils sont, ni même de conteur comme on en a des tas dans nos théâtres municipaux que s’ils étaient pas municipaux ils ne seraient rien. Et si Jehan Babelin rentrait chez lui, comme c’était joué d’avance (on pouvait faire confiance à Octave Cérastin qui savait ce qui était jouable et ce qui ne l’était pas) hé bé on assisterait à une nouvelle fermeture de sa porte et à l’enfermement, pour une durée indéterminée, qui s’en déduit sans trop d’effort pour ne pas passer pour un.

— Moi, s’écria enfin Octave, si j’étais journaliste et que j’avais une collègue aussi rouquine que coquine, je sais bien comment je conclurais le récit de ma journée.

— Raconte-moi ça, Octave…

— Je raconte rien si j’ai pas touché mes droits d’auteur…

— Oh ! Putain ! C’est pas demain la veille !

Pendant ce temps Jehan Babelin nourrissait son chien dans l’ancien jardin public qui n’en était plus un. Le banc public, ancien et presque moussu, avait était épargné ou oublié. Jehan Babelin s’y posa et le chien, docile comme on peut l’être quand on n’a pas le choix, se coucha à ses pieds qu’il avait nus et qu’il glissa sous la fourrure tiède, ce qui lui provoqua une petite érection de rien du tout, pas désirée mais propre à lui procurer du plaisir. Lazare passa. Le fils d’Anaïs. Anaïs Cérastin, pas la Vermort. C’était un homme mûr à présent, mais Jehan Babelin s’en souvenait comme du petit morveux qui avait jalousé Lazare (de Vermort) en plein procès et ça avait mis la Justice sur les dents comme si c’était pas assez compliqué comme ça mais le temps avait passé et même si rien n’était effacé définitivement parce que personne n’était mort depuis on n’y pensait que si l’occasion se présentait et ce matin-là Jehan Babelin n’était pas sorti de chez lui pour autre chose, croyez-moi. Il salua Lazare qui lui rendit la politesse en touchant le bord de son béret avec l’index de sa main droite, la gauche demeurant obstinément dans la poche qui lui était destinée à la fois par son orientation et par son contenu que d’ailleurs il extirpa (le passé simple du verbe extraire ayant disparu des manuels de conjugaison) et c’était un papier légalement timbré (ou quelque chose comme ça) qui portait clairement en son langage que Lazare était autorisé à visiter Ben Balada dans sa prison ce jour-même et à l’heure qui n’allait pas tarder à arriver car

— Je suis visiteur de prison, dit Lazare.

— Depuis quand ? s’étonna douloureusement Jehan Babelin.

— Depuis que je suis plus au chômedu.

— C’est que j’y suis pas, moi, au chômedu !

— Hé non, monsieur Babelin, car vous êtes rentier. On n’a jamais considéré la rente comme du chômage.

— Si j’avais su…

Lazare parut décontenancé par cet aveu, lequel transpirait par tous les pores visibles, et exagérément expansés, que Jehan Babelin ne s’efforça même pas de dissimuler, tant la honte d’être surpris en flagrant délit de malheur ne lui était même pas venue à l’idée. Quoique l’idée de changer le nom de Lazare Cérastin par celui de Jehan Babelin, à l’aide de son PC et de sa fidèle imprimante, n’en était pas une si mauvaise que ça.

— Mauvaise elle l’est ! s’écria Lazare. Pour deux raisons dont l’une est que ce serait malhonnête…

— Et la deuxième… ?

— C’est papa qui vise…

— Et il vise bien, je suppose.

Lazare se frotta le cul pour situer avec précision et sans ambigüité la cible de ce que son papa visait quand il visait.

— C’est bien dommage, regretta Jehan Babelin, parce que justement je m’apprête, du mieux que je peux, à entrer dans la prison…

— Et pour quoi faire, ô nom d’Allah !

— Car je veux dire deux mots à cette andouille de Ben Balada qui…

— Qui quoi ? Par ʿĪsā !

Il avait l’air bien chahuté, le Lazare, comme le constata Jehan Babelin en se frottant le menton. Mais par quel moyen entrer dans la prison, premier facteur de l’équation, pour rendre une visite intéressée à un prisonnier qui, précisa Lazare, ne recevait aucune visite, ni même n’en reçut jamais ?

— Refuse-t-il de voir du monde… ?

— Il voit papa…

— Et puis c’est tout… ?

— Il ne me voit pas, si c’est ce que vous voulez savoir…

Lazare rougit, par référence à son comportement pendant le procès, lui qui avait prétendu être le seul Lazare. Il s’épongea le front d’une main non moins humide.

— C’est pas que je veuille pas vous aider, monsieur Babelin, mais avec ce papier, même si papa se laisse berner (ce qui est impensable), vous ne verrez pas votre ami…

— Ce n’est pas mon ami !

— Je croyais… Au procès…

— Je ne veux plus entendre parler de ce procès, nom de Dieu (pas le même) ! Je ne me suis pas tenu enfermé pendant toutes ces sinistres années pour me l’entendre dire !

Jehan Babelin était furax. Le chien se mit aussi à grogner. Lazare prit peur. Il recula. Mouilla le papier dont l’encre officielle dégoulina sur la jambe de son pantalon. Le vieil homme (car Jehan Babelin était vieux même si on ne l’a pas encore dit) se laissa mordre par le chien, à l’endroit de son poing qu’il ne voulait pas envoyer directement ou par-dessous ou de quelque autre manière que ce fût, dans la gueule maintenant enfarinée de Lazare qui, bien que n’étant plus depuis longtemps un enfant, pleurait comme s’il l’était redevenu pour les besoins de la cause.

— C’est une… cause… ? fit-il entre deux hoquets.

— Que je sois foudroyé à l’instant si c’en est pas une, ô Myriam !

— C’est que j’y peux vraiment rien… papa… monsieur Balada… mon honnêteté… Tout se ligue contre nous !

Jehan Babelin sourit en entendant ce propos, ou plus exactement ce nous. Avait-il le temps de réfléchir ? Ce papier timbré le lui laissait-il ? Il s’en empara sans permission ni ménagement. La date. L’heure. Les heures, car il y en avait deux. Pendant qu’il réfléchissait, Lazare pleurait, à petits hoquets de fillette, et sa poitrine se soulevait comme s’il s’agissait pour elle d’en agiter les seins qui, ne rêvons pas, ne valaient pas, même ensemble, une petite bite bien droite et bien tendue entre le fini et l’infini qu’on s’imagine que c’est comme c’est comme ça que ça finit… et qu’on s’achève.

 

 

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