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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Comment mordre un juge avec un chien...

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 Article publié le 12 juin 2022.

oOo

Allez... encore un petit morceau arraché à la Trilogie française. Vous y reconnaîtrez les personnages...


[...] Pour en finir avec l’oukase
que vous imposez à mes nerfs,
disons qu’aucune mise en vers
à ce récit se superpose.
Nous ne sommes point virtuose,
mais écrivons comme ça vient,
tout comme le fait Trissotin.
Quant au récit on a beau faire,
et tout tenter pour s’en défaire,
de digressions en faux-fuyants
et d’abouts en embrèvements,
il suit le fil de sa chronique,
linéaire et anthologique
comme hélas ses contemporains,
dans un autre wagon du train,
s’efforcent de le voir paraître.
Suivons les pieds de notre mètre :
mais Kolos lui tient le mollet,
écrivions-nous pour bricoler.
C’est le fin mollet de Bébère.
La chique d’un bas y adhère.
Au-dessus le jarret est plat,
plutôt maigre que délicat.
En bas la cheville est d’un vioque,
augmentée des éconocroques
qu’il a gagnées en se foulant,
varices que dans un élan
de son siège aux rostres contraires
il exhibe pour se distraire
du morose de ses procès
intentés aux mauvais Français.
Le chien a une grosse gueule,
mais ici ce n’est pas la seule,
car les acteurs de ce mélo
en manigancent le complot.
Aussi n’ouvre-t-il pas la sienne
et d’un fort coup de pied dans l’aine
il se casse l’os de l’orteil.
Un deuxième cri tout pareil
au fond de sa gorge se coince.
Il s’en croque les badigoinces.
Le sang coule sur son menton
et comme l’un de ses talons,
tandis que l’autre s’y accroche
comme une furie on chevauche,
avec le sol n’a plus de lien,
sur un seul pied il se soutient.
On admire la performance,
oubliant qu’avec de la chance
il a perdu sur deux jarrets
celui qu’il n’a pas déclaré.
Une poignée de vieilles pièces
roule dans les pieds de l’hôtesse,
Justine qui pousse le cri
que dehors les deux roussins gris
analysent selon la norme
qui distingue le cri qu’on forme,
au Parc des Princes ou ailleurs,
de celui qui s’en prend au cœur
tellement il nous fout la trouille.
Nicolas sent que ses deux couilles
(on l’avait deviné un peu,
l’un des deux flics est celui que
nous avons rencontré en lice,
gardien du palais de justice)
prennent d’étranges proportions
et même angoissent la fonction.
Il en avale sa salive
et se met dans l’expectative,
ayant reculé d’un bon pas
comme le faisait son papa
qui avait l’art et la manière
dans cette impériale matière.
On sait des choses chez les flics,
qu’on les sait mieux avec un bic
si le papa savait écrire.
Les stages c’est fait pour le dire
des fois qu’on n’aurait pas compris.
Pas tant que ça on est pourri.
Et donc d’un pas il se recule.
On voit bien comment il calcule.
Il en a l’œil tout à l’envers
et la chemise de travers.
Mais à son poignet les menottes
tiennent bon un compatriote
que le cri n’a pas fait bouger.
Il est toujours sur ses deux pieds,
froid comme le sont les statues.
Le mythe seul il restitue
du héros qui ne s’en fait pas
quand d’autres craignent le trépas.
Cependant son autre paluche
tient dans celle d’une greluche
qui son autre main sur le trou
presse comme on serre un écrou.
Voilà bien comment se compose
des trois personnages la pose
provoquée par le cri dedans.
De ce curieux agencement,
on peut sans effort en déduire,
afin peut-être de s’instruire,
qu’une seule main ne fait rien.
C’est en y réfléchissant bien
qu’on en conclut que la sixième
qui tendue s’agite à l’extrême
de ce ready-made de chair,
de Nicolas, quoi de plus clair,
est le bien le plus légitime,
car la main droite qui s’escrime
sert mieux l’homme que son cerveau.
On en peut conclure sans trop
s’écarter de notre partie
que c’est celle, sans modestie,
qui frappa l’huis tout au début
de ce volet qui a connu
comme on l’a lu maints épisodes
dont un entretien net de fraude
sur ce qu’est ou n’est pas roman
quand adapté du castillan
il ne se sent vraiment à l’aise
que dans la tradition française
de l’emprunt fait au souverain,
à l’indétrônable, au fait main
dont la preuve n’est plus à faire
tant la République en est fière.

 

De "La trilogie française"

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