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Article publié le 14 juin 2008. oOo
Les mains du Che
Francisco AZUELA Extrait du livre inédit : « Cordillera real de Los Andes »
Chant Premier
Je ne suis pas arrivé en retard, commandant, Pour saluer ton nom, Ton nom appartenant à la grande histoire d’Amérique Dans laquelle entrons nous tous.
J’habite la maison voisine à celle Où, en Bolivie, on a caché tes mains, Tous les matins Je pose mes mains sur son mur de pierre et de briques Pour te dire bonjour.
Je vois, dans la nuit étoilée d’octobre, Je vois le vol lumineux d’un condor rouge Au-dessus de la cordillère tangible des Andes, Au-dessous de la Croix andine, Oui, je vois voler au-delà du temps Tes mains et ton masque.
Tes combattants et tes commandants T’accompagnent depuis le canon de Ñancahuazú ! Ils sont là, avec toi, Ceux qui entendirent le cri de la terre De la sierra d’Incahuasi, Ceux qui burent l’eau du fleuve du défilé de Yacunday Blotti dans la dense épaisseur de la forêt.
Ils te suivent les enterrés Dans les fours de brique de Choret, Les perdus du Haut Seco, Les égarés du Río Saint Lorenzo où, Solitaire, se promène Tania.
A 13h30 de ce dimanche noir Du 8 octobre 1967, A retenti ta voix : « Je me rends ! Ne me tuez pas ! C’est moi, Che ! Je vaux mieux vivant que mort ! »
Chant Deuxième
Ceux qui t’ont assassiné, Ceux qui t’on mis en morceaux, Ceux qui errent dans les vastes ténèbres De l’histoire des hommes Méritent d’être oubliés à jamais !
Ils ont semé dans Valle Grande Et dans la Quebrada du Yuro Le sang des héros qui couvrirent de lumière Notre triste histoire.
Chant Troisième
Commandant d’Amérique, Aile libre qui flotte tristement dans les vents de l’aube, Le soleil croise ton horizon, Non, ton sang n’a pas été versé en vain, Mais je ne puis m’empêcher de penser à ce pot de formol Que transcend la pluie pleine de tant d’espérance.
Ils firent de toi un héros, Ils firent de toi une patrie, Tu as parsemé le chemin d’étoiles, Tu es devenu notre patrie, Notre grande patrie américaine !
Terre recouverte d’épines, Terre de ravins et d’obscurs sentiers, Terre où naquirent à la vie Tes souvenirs !
Commandant, Je te donne aujourd’hui mon salut Et mon embrassade fraternelle ! Tu as déjà triomphé Et, avec toi, nous tous Avons triomphé.
Tes mains ont voyagé à la rencontre Des autres membres De ton corps endolori, Ton corps blessé dans ses veines !
Monument vivant d’Amérique, "Che" ! Commandant ! Compagnon du temps et de l’aurore Où brille, toute recouverte de cicatrices, Ton âme.
La Paz, Bolivia, 14 de mayo de 2006. Traduction française : A t h a n a s e V a n t c h e v d e T h r a c y |
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