Je demande à la mort
de déposer des faux.
Je demande à la mort
d’être plus nid que la vie
pour ceux qui meurent avec un regard d’horreur
Je demande aux diables créateurs de monstres,
qui éteignent des vies, en épouvante de missiles le Pouvoir
Je demande à la mort qu’elle fasse renaître
Picasso, Lorca, Chopin
et que Guernica et poésie et piano,
à cinq heures de l’après-midi
à cinq heures sans ombre de l’après-midi,
soient le J’accuse d’ Émile Zola
Je demande aux cieux de hisser des innocences
Je demande du courage et de l’urgence
À la paix
J’ invoque Eluard, ma mère et Celan,
les étoiles, les arcs-en-ciel et le soleil,
Humberto et Robert Desnos,
mon père, León Felipe et Yeats.
Je réclame qu’ils embrassent et allument,
comme ils m’embrassent et allument sans fin,
chaque vie massacrée en épouvante,
Chaque rêve qui attend être veille.
Et toutes les hirondelles d’ Irak.
Yo demando
Yo demando a la muerte
a deponer guadañas.
Yo demando a la muerte
a ser más nido que la vida
para quienes mueren con mirada horror.
Yo demando a los demonios paridores de monstruos,
quienes apagan vidas, en espanto de misiles Poder
Yo demando a la muerte que
renazca a Picasso, a Lorca, a Chopin
Y que Guernica y poesía y piano,
a las cinco de la tarde
a las cinco sin sombra de la tarde,
sean el J’accuse de Émile Zola
Yo demando a los cielos a izar inocencias
Yo demando coraje y premura
A la paz
Yo invoco a Eluard, a mi madre y a Celan,
a estrellas, arco iris y sol,
a Humberto y a Robert Desnos,
a mi padre, a León Felipe y a Yeats.
Yo les clamo que abracen y alumbren,
como me abrazan y alumbran sin fin,
a cada vida masacrada en pavor
A cada sueño que espera ser víspera.
Y a todas las golondrinas de Irak.
I demand
I demand for death
to lay down its scythes.
I demand for death
to be more nest than life is
for those who die with horror in their eyes.
I demand the demons that give birth to monsters,
who turn off lives, in horror of Power missiles
I demand for death to
revive Picasso, Lorca, Chopin
And that Guernica and poetry and piano,
At five o’clock in the afternoon
At five in the afternoon without shadows,
to be the J’accuse of Émile Zola
I demand the skies to rise innocence
I demand courage and urgency, to peace
I invoke Eluard, my mother and Celan,
The stars, rainbow and sun,
Humberto and Robert Desnos,
My father, León Felipe and Yeats.
I claim for them to embrace and shine,
like they embrace and shine endlessly over me,
To each life massacred in fear
To each dream waiting to be eve.
And to every swallow in Iraq
©2004 Cristina Castello
Extrait, extracto, excerpt de, de, from : Soif
Publié chez, publicado por, published by L ’Harmattan - Paris, 2004