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"Marc-Aurele, L' empereur paradoxal" de Yves Roman, Rivages-Payot
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 Article publié le 22 janvier 2023.

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LU ET... APPROUVE

 

 

 Le temps n’est plus aux conquêtes. Depuis longtemps.

 Il est à la défense.

 A la préservation du limes.

 De la forteresse.

 La particularité de Rome, c’est la professionnalisation du pouvoir au travers d’un laboratoire de subjectivités. Toutes plus distinctes les unes que les autres.

 La galerie des julio-claudiens est totémique : César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron. Trajan et Hadrien, plus tard, reprennent la verticalité du pouvoir avec envergure.

 Pour la première fois de l’histoire de Rome, un philosophe devient empereur.

 En cette fin de IIe siècle après J.C, Marc-Aurèle est en grande partie sur le front du Danube pour renforcer les défenses et repousser l’envahisseur. La plus grande partie de son règne est consacrée à la défense de l’Empire ( 161-180 ).

 Il incarne plus que tout autre le sens du devoir à son paroxysme.

 L’enfant-roi qui voulait être philosophe appliqua toute l’énergie du stoïcisme à l’action politique. Essentiellement militaire.

 C’est un minimalisme comportemental et une puissance morale qui œuvrent à chaque instant afin de maintenir Rome dans la plus haute dignité.

 Une mère droite et simple, de nombreux précepteurs, un sens du devoir surdimensionné, la foi inébranlable dans le stoïcisme... Marc-Aurèle se trace ainsi une ligne directrice dont il ne déviera jamais. Le dépouillement spartiate lui convient à merveille. Et les spectacles ne sont que perte de temps.

 Paradoxe de l’engagement philosophique au moment où l’action est la plus importante. Paradoxe encore que l’application de la pensée philosophique à l’action.

 Le contraste avec Jules César est monumental, l’homme du Rubicon étant tout à la fois souple, rigoureux, puissant, stratège, sensible, sensuel, ambitieux, prométhéen, audacieux. Sa plume ample contraste avec les aphorismes de Marc-Aurèle. " La guerre des Gaules " versus " Pensées pour moi-même " . Mais les deux empereurs se retrouvent sans doute sur l’essentiel : la conscience historique et une haute idée du devoir. Leur force morale étant sans égale.

 César, c’est l’innovation. Marc-Aurèle, la conservation.

 Dans un style minimaliste, aride - loin de son chef d’oeuvre cognitif et stylistique " Empereurs et sénateurs, une histoire politique de l’empire romain " ( 2001, Fayard ) - , Yves Roman nous plonge dans les temps précaires de Rome qui précèderont pour longtemps encore sa chute. Comme si, au bout du compte, il adaptait son écriture d’historien à la figure évoquée. A moins que ce ne soit l’inverse...

 

 

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