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conte africain LES QUATRE ORPHELINS
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 Article publié le 11 septembre 2008.

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CONTE AFRICAIN

LES QUATRE ORPHELINS

Il y eut une fois une calamité dans le village de WOMCITY. On retrouva par miracle quatre rescapés, de tout ce village. Quatre orphelins très mal en point, particulièrement un garçon dont on donna le nom de ATACOCO. Ce nom lui était donné de par sa maigreur et de sa tête en forme d’une noix de coco. Ensuite on donna les noms de MARIE-marie, MARIE women et MARIE madeleine aux trois filles prodigues. On les mit en quarantaine dans une clairière à la frontière du village d’accueil, où venait-on les nourrir. La femme chargée de les nourrir prit une préférence pour les trois filles et maltraita ATACOCO. Lorsque celle-ci leur apportait chaque fois à manger, elle utilisait le formulaire suivant : MARIE-marie, come here, (vient ici) MARIE women, come here. MARIE madeleine come here, ATACOCO stop there (reste là). Les trois filles venaient prendre de la nourriture et le malheureux garçon subissait une famine et une désolation totale. Il maigrissait et maigrissait encore. Un éléphant qui suivait la scène chaque jour avec beaucoup d’intérêt décida d’avaler les quatre orphelins. Il mit donc sur pied une stratégie qui consistait à les leurrer en imitant la voix de leur nourrice ou de leurs mères décédées. Le lendemain, avant l’arrivée de leur nourrice, l’éléphant se dissimula dans le feuillage et récita la formule, selon la voix de la nourrice. Sa voix fut si rauque et si forte que les orphelins reconnurent d’abord (tout d’un coup) l’ astuce et dirent : « Là n’est pas la voix de notre mère ». L’éléphant affina chaque jour son astuce de nouveau et à nouveau jusqu’à ce qu’un jour, les trois orphelines se méprirent et c’est alors que l’éléphant les emporta et les avala. La nourrice arriva et, à force d’appels elle ne vit aucune filles arriver. Avec trop d’insistance ATACOCO arriva timidement et rapporta la scène à celle-ci. Elle s’indigna et rentra au village avec tout le repas. ATACOCO regagna sa cachette, regagné par la famine et la solitude qui entama plus encore son moral. C’est alors qu’il se mit à pleurer et finit par s’endormir. Dans son rêve il vit ses parents qui lui parlèrent sur ces termes : « MARIE –marie est morte, MARIE women est morte. MARIE madeleine est morte, ATACOCO, tient bon. » A sont éveil il vit les fruits disposés devant lui. Il n’osa pas les toucher, poussé par la peur. Un colibri perché sur une branche lui rassura sur cette citation : « Souvient-toi bien que c’est l’oiseau qui cueille les noix pour l’orphelin. » ATACOCO dégusta ces fruits à sa faim. Au crépuscule il eut très froid, s’assoupit et fit un rêve. Dans le rêve il vit que feu sa mère l’avait recouvert d’un drap. Aussitôt s’éveilla-t-il, enlacé dans les bras d’un gorille. Pris de surprise et de peur, il tenta de s’échapper. Le gorille lui conta cette petite histoire : « Au commencement il y eut une querelle entre deux gorilles. L’un partit vers la forêt, souche dont j’en fais suite. Le second partit vers les grottes et inventa le feu, souche dont tu en fais suite. Tu n’as pas à t’inquiéter car malgré la physiologie tu restes mon neveu. Le lendemain quand le soleil fut au zénith ATACOCO eut si chaud et si soif qu’il finit par s’endormir. Dans un rêve, il vit que feu sa mère le lavait et lui donnait de l’eau à boire. A son éveil, il se trouva bercé par des gouttes de pluie qui lui chantaient ceci : « ô fils du village de WOMCITY, relaxe-toi car la pluie est une mère qui lave tous les enfants, même les orphelins. Au crépuscule le gorille lui ramena des fruits sauvages très succulents. ATACOCO s’en gava et dormit dans ses bras. Avant le lever du jour le gorille repartit dans la forêt, non sans avoir dit ceci : « Il faut que je m’échappe dans la forêt avant que les hommes ne découvrent ma présence car depuis notre séparation historique les hommes sont restés belliqueux envers ma descendance. » Des jours et des mois passèrent. La compagnie du gorille apporta à ATACOCO un réconfort moral et une bonne mine. Un crépuscule, pendant qu’il ramenait des fruits à ATACOCO, le gorille fut atteint par une balle de fusil de l’un des chasseurs du village. Poussé par l’affection portée à ATACOCO, le pauvre gorille fit tous les efforts, arriva à leur cachette, lui donna les fruits et dit : « Résolument les hommes tiennent à exterminer les gorilles, qui pourtant sont leurs consanguins ! Je suis grièvement atteint d’une balle de fusil d’un chasseur. Voici à coup sûr le dernier repas que je t’ai ramené. Déguste-le en mémoire de moi et… A peine avait-il rendu l’âme, que le chasseur arriva en courant, suivant la trace de sang du gorille. Il leva les yeux dans les arbres et fut très surpris de voir que ATACOCO étai en train de vénérer la dépouille du gorille qu’il venait de tuer. Le chasseur courut alerter les autres villageois de sa découverte. On ramena ATACOCO et la dépouille du gorille devant le chef. Le chef fut tout aussi surpris car la nourricière des orphelins lui avait rapporté que tous avaient été avalés par l’éléphant. On cuisina la chair du gorille pour organiser une petite fête de retrouvailles avec l’orphelin prodige. ATACOCO fut élevé au palais royal. Il fut très sage. A l’âge adulte le chef alla réinstaller ATACOCO dans le village de WOMCITY. On lui donna des bœufs, des chèvres, des porcs, des poules, des jeunes gens, et une cinquantaine de femmes pour lui, afin qu’il refonde la chefferie de WOMCITY. Quelques années, mue par le dynamisme des jeunes gens mis sous l’administration de ATACOCO, WOMCITY retrouva une prospérité fabuleuse.

 

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