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Tombe
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 Article publié le 14 septembre 2008.

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TOMBE

---- A cet instant, le corps errait dans le monde.

Il se sentit soudain empoigné par l’autre. Ce dernier crucifia le corps : saisissement entraînant le dessaisissement de soi. Mais l’autre a lancé un poignard. Il atteignit le cœur du corps.

---- Affectivité meurtrie, meurtrier de l’affectivité.

Le corps assiste au ralentissement des pulsations de son cœur : refroidissement du sentiment où seule demeure la satisfaction de la conservation de soi, où le désir cède sa place au besoin.

---- Un jour, l’autre revint.

Visage méprisant qui engendre l’effroi, L’autre lança un second poignard. Il atteignit le cerveau du corps : s’éteignit alors la clarté de la conscience. Ainsi, le cerveau, à chaque instant, cède à la réflexion une inconscience de l’existence : la saisie de l’environnement s’écrase, la faculté des sens s’écrase pour faire place à un dépérissement de la perception de la conscience.

---- L’autre revint une fois encore.

Le corps frémit : serait- ce l’achèvement par le poignard de la mort ? Mais non. L’autre décrucifia le corps. Il pensa alors : Viendrait-il sauver cet existant sans existence ? Lorsque le visage du corps se tourna vers l’autre, il sentit l’horreur s’immiscer par sa vision. L’autre se ruait à présent sur le corps, saisissant les poignards, les enfonçant toujours plus profondément. Des plaies béantes surgissaient par le déchirement de la matière.

---- De ses mains, le corps creusa sa tombe, puis il roula dans sa fatale demeure. Il ferma les yeux et vit une image. Un étranger se baissait vers la tombe du corps. Doucement, il retirait les poignards blessants. Puis il souleva le corps et le tint dans ses bras : contre son sein, le corps buvait le lait de l’affectivité. Chaque parole était telle une berceuse où l’enfant sommeille paisiblement, gagne le monde du rêve charmant. Le cœur, jadis glacial retrouvait la chaleur de l’affectivité. Le cerveau, à moitié mort, redevenait cohérent et équilibré. Le monde, auparavant teinté de couleurs sombres et sales, apparaissait sous un jour nouveau où régnait la clarté aveuglante de couleurs vivantes et chatoyantes.

---- Le corps rouvrit les yeux, mais personne ne vint.

 

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