Lire James Noël relève du plaisir d’entrer en relation avec des colères, des cris, des versets, des miroirs volés en éclats, des portes violentées par de grands matins de poésie.

James a déjà forcé l’issue principale de la poésie contemporaine haïtienne avec son recueil Le sang visible du vitrier, salué par la critique nationale et internationale. Inventeur de nouvelles dynamites explosives et surtout attentif à la grande misère humaine, notre poète est sommé de se dire à haute voix comme deux des plus célèbres saints maudits de la poésie vivante d’Haïti : Davertige et Saint-Aude.

Arpenteur, agent multiple des volcans et des déluges du Nouveau monde, Noël nous livre sa parole d’homme à travers ce texte tiré de livre Le sang visible du vitrier.

Le monde bouleversant de Noël détonne aussi bien que ses semelles d’arpenteur. Ses deux titres empreints de délits de voyance l’attestent : "Bon nouvèl" et "Kabòn 47" publiés par les Editions L’action sociale.

Le poète livre ici une ses vérités :

" Vwa lavyèj/ se pa gout san/ vwal lamarye/ se pa lajwa"

Les trois recueils de poèmes cités plus haut montrent qu’on a affaire à un casseur extralucide, avant tout poète.

Dominique Batraville