Mardi soir.
Seule. Encore un soir dans une chambre d’hôtel à penser à toi. Toi qui m’a accompagné toute la journée alors que notre guide nous faisait visiter la ville pour les repérages de demain. Toi que j’imaginais me sourire au détour d’une rue. Toi que je reconnaissais parfois dans la foule. Je suis si heureuse de faire ce reportage, d’incruster sur pellicule ces traces de toi que je suis seule à deviner. Toi que je voudrais encore sentir blotti contre moi. Abandonné, tout à moi. Ce soir, c’est moi qui me sens abandonnée, seule, désespérément seule. Avec cette absence au creux de mon ventre qui me poignarde et m’empêche de trouver le repos. Je ne peux pas dormir. Je vais prendre un cachet. Ou plutôt deux car un seul ne me fait plus d’effet. Je vais fermer les yeux et penser à nous. Si fort que tu vas me rejoindre, t’étendre à mes côtés, rapprocher tes lèvres de mon oreille, tendrement de ton index dégager les cheveux qui la couvrent et me murmurer nos moments heureux.
DIDIER DAGUE
Rêves de femmes
- Extrait