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Philippe Jaccottet : une poésie habitée par le chant et l'image
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 Article publié le 14 janvier 2010.

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1- Le sujet lyrique chanté

La poésie de Philippe Jaccottet est un lyrisme romantique, complaisant à l’abandon et à l’effusion subjective. Le constat est que son lyrisme est porté à une intensité proche de celle de Rainer-Maria Rilke et la tonalité d’ensemble de ses poèmes renvoie à la détresse d’un être à la recherche d’un havre. Mais son lyrisme conserve toutefois une vocation à l’éloge et au chant. Le sentiment de la précarité de la beauté remonte au romantisme et cela se concrétise avec la période de l’Après-guerre. D’ailleurs, il est vrai que cette expression de la vie flottante, l’idée d’écroulement, le manque de repère et d’ordre se retrouvaient déjà dans le chant lyrique de Rainer-Maria Rilke qui est un élément non négligeable de la poésie de Philippe Jaccottet. Le chant se mue en discours plus réflexif même si le style est coulant et fluide. Il est très présent dans ses poèmes mais c’est un autre qui mène son « moi », ce qui montre bien que l’identité, « je » n’est pas oblitérée et le « tu » n’expulse pas son auteur. D’autant plus qu’il est en proie au vertige de l’immensité non identitaire du monde de la parole. Ces cascades de « je » dans le jardin de la prosodie classique jaillissent du plus profond de son âme, faisant surgir le « je » et créant ainsi un chant poétique. Philippe Jaccottet disait à propos de Semaison : « Je rêve d’écrire un poème qui serait aussi cristallin et aussi vivant qu’une œuvre musicale (…) une musique déchirante par sa beauté seule » [1]. On peut penser qu’une musique traverse ses poèmes à la recherche d’un pur et tranquille délice de mélodies pour le cœur, avec juste ce qu’il faut de mélancolie. Le paysage qu’il décrit mêle à la fois, une métaphore musicale et une métaphore picturale car dans l’indicible expression de sa toile, un chant poétique résonne clairement. Bien sur, il y a de l’abstrait dans sa peinture, mais il y a également une histoire. La charge émotionnelle, les concessions formelles, la configuration picturale sont tout aussi importantes que le chant poétique, ainsi le « je » est plus réel et assez joueur. La poésie de Philippe Jaccottet est un peu plus objective que subjective en ce sens que le « moi » n’est qu’un autre parmi les autres, un autrui aussi banalement semblable et différent de tous les « autrui ». Même s’il lui arrive parfois de dire « je » par respect pour l’expérience concrète. Surtout dans A travers le verger, le monologue intérieur se scinde en débat entre sa voix de fantôme irréelle et une autre voix plus sourde et profonde qui ranime le réel. Plus Philippe Jaccottet dit « je » plus, il se confond avec tous les « je » du monde et le « je » joue simultanément le jeu d’un moi consterné devant un paysage qui devrait pourtant l’enchanter. Le parcours de Philippe Jaccottet est une réminiscence, une remise en cause de tout ce qu’il avait vu, écrit, avant sa promenade à travers le verger. C’est comme s’il revisitait à rebours un verger, comparait, contemplait à nouveaux avec des yeux neufs, un verger qui avait été cultivé comme l’homme, les plantes, les fleurs avait changé d’aspect. Le poète est presqu’effrayé par ce qu’il constate, alors, il marque un temps d’arrêt afin de remettre ses idées au clair. Mais, il se rend compte qu’on ne peut échapper, ni se libérer de l’empreinte du temps, on ne peut reculer, on est contraint d’avancer malgré tout. Même ce qui a été dit ne peut être annihilé, nos paroles suivent leur cours, elles progressent, survivent au fil des jours tout comme notre réflexion. Tout le rythme de sa voix se retrouve dans le portrait musical qu’il brosse à visage découvert et à cœur ouvert avec une intensité lyrique. Le paysage provençal est assez révélateur dans l’œuvre de Philippe Jaccottet car il vit à Grignan et il le reconnaît dans un Entretien accordé à Mathilde Vischer le 27 septembre 2000, paru sur le site www.culturactif.ch: « Ce lieu (Grignan) a été de manière inattendue la source de beaucoup de livres, ou plutôt, car c’est ce qui importe, la source de l’expérience qui a nourri ces livres et qui a été tout à fait déterminante. Ce lieu-là est donc évidemment le lieu avant tous les autres ». Plusieurs voix accompagnent le chant poétique, dans le poème « La voix », mais une seule voix s’élève en cri et se tait en silence. Cette voix est celle de l’oiseau-poète, source sonore et parfois évanescente du poème. Ainsi, le poète ménage une articulation mélodique entre la protase et l’apodose aux septième et huitième vers, aux douzième et treizième vers, sans doute pour éviter les lourdeurs syntaxiques en établissant un rapport équilibré déterminant la cadence entre la partie montante et descendante de la mélodie. Le tableau est par là même, mélodique comme le souhaitait Baudelaire. Il ressort de ce poème qu’à chaque voix, il y a des tons colorés mais un unique timbre puisé à une source commune : un cœur « qui ne cherche ni la possession ni la victoire » [2] et comme le poète le souligne dans le dernier vers, un cœur qui ne demande qu’à écouter la voix du monde. Philippe Jaccottet veut se placer dans l’orbite d’une poésie plastique et musicale car il tente une percée vers l’image et le chant où regarder, respirer selon le rythme d’un double souffle convertit en une seule expiration. Force est donc de constater que la nature émet des voix (le bruit du vent, le chant des oiseaux, le tonnerre, la pluie…) et une singulière lumière auréole les paysages. Le poète est à l’écoute de la musique particulière que lui inspire la contemplation de la nature, une transaction secrète s’opère entre sa voix intérieure et la voix du monde. La poésie pour Philippe Jaccottet a toujours rimé avec cette interrogation de la prosatrice Virginia Woolf dans Orlando « La poésie n’est ce pas une transaction secrète, une voix qui répond à une autre voix ? » [3] L’organisation syntaxique et strophique du poème, « La voix » manifeste le système de l’exploration intérieure d’une demeure habitable par la musique. Les énoncés interrogatifs recensent les vies encloses et les énoncés hypothétiques à écarter, laissant augurer le pouvoir de célébration du paysage et d’interrogation du monde. La voix est valorisé par une poésie où le « je » surgit d’un territoire entièrement balisé par la parole commune, celle de tous, de personne. L’inconscient machiné collectif traverse tous les « je » anonymes. Le « je » coïncide avec un moi qui est au-dedans de soi, où se produit la réflexion. On croirait à la lecture du poème, « La voix » que chaque voix se couvre d’un même voile anonyme, celui d’un inconnu qui prendrait tour à tour différentes voix. Ces voix se multiplient en une gerbe diasporique où le moi vit plusieurs expériences réelles parce que le « je » traverse la pluralité des voix comme un territoire collectif. Sans l’opposition d’un « je », les coupures de vers font voir l’opacité de l’univers d’où l’introduction assez implicite du « nous ». Le corps et la graphie se mêlent pour faire chanter un paysage cher au poète inspiré. Le « je » occulté change ce poème lyrique en un instrument d’exploration où chaque voix s’exprime, où chacun se parle intimement à soi-même comme à tous. Certes, le « je » ne parle pas au nom des autres mais il ramifie et transforme les autres en se muant lui-même en élément de la nature qui parle dans le poème « Vœux » tiré du recueil Airs : « qu’est-ce donc que le chant ? Rien qu’une sorte de regard ». Philippe Jaccottet révèle la figuration de la pensée du moi lyrique mise à nu par des aspects du monde extérieur.

2- Le sujet lyrique figuré

Le poète, parfois, par l’intermédiaire de figures, de motifs, retranscrit son expérience personnelle et dans ces cas, le « je » lyrique est un mixage indécidable de figures autobiographiques et de figures fictionnelles. L’énoncé mettant à distance raisonnable l’autobiographie (le « je » énonciateur) et la fiction (le « je » acteur entièrement remplacé par des figures absentes). Les figures fréquentes dans ses poèmes sont le chant (matérialisé par l’oiseau), le jardin, la chambre, la cendre, le cœur, la porte ou la fenêtre, le regard et la lumière. Ces vocables renferment autant de détails d’une expérience que l’on retrouve à la fois dans L’effraie (1946-1950), L’ignorant (1952-1956) et Airs (1961-1964). Ils dévoilent la vie intime, ses secrets en certains lieux et temps font partie du langage, du réel du poète. A travers les éléments de la nature, des parfums de l’enfance sont restitués. Il y a dans le poème « L’ignorant », titre éponyme du recueil, des réminiscences, des récits qui invitent à un rapprochement autobiographique. « Comme le feu, l’amour n’établit sa clarté que sur la faute et la beauté des bois en cendres… » [4]. Pour un écrivain qui a vécu à Moudon, le feu de bois, la montagne, l’eau alpestre, l’image des lacs suisses ont une charge signifiante très forte. Ces éléments familiers constituent son corps, ses gestes, sa tête, en somme, c’est toute une intelligence mise en scène. Il impose les motifs suscités par l’écriture comme autant de marqueurs subjectifs où affleurent des souvenirs d’enfance. Ces marqueurs affectifs, par essence, font la peinture d’un pays, la Suisse où réside encore la famille et la plupart des amis de Philippe Jaccottet. « Toute couleur, toute vie naît d’où le regard s’arrête » [5]. Ce regard fait chanter un paysage familier, un lieu immense et toujours mystérieux, celui des Alpes dont il traduit la magie ainsi que son impression de ne pouvoir posséder et connaître vraiment. La mémoire du pays romand qui paraît absente dans certains de ses poèmes est plus présente que jamais dans L’ignorant :

« Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance, plus j’ai vécu moins je possède et moins je règne. Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour enneigé ou brillant mais jamais habité » [6].

Le paysage de Grignan où vit Philippe Jaccottet, englobe toutes les autres figures. L’image profonde des paysages décrits ouvrent sur un lieu intérieur. Les secrets de l’âme du poète, réveillent un rythme et surtout sont à la base d’une recherche de clarté. Dans l’étrange proximité des éléments de la nature se figure la troublante porosité du moi. A travers le verger débute avec un dessin de plume sur un support, le passage devant un verger d’amandier semble guider la réflexion de Philippe Jaccottet sur la vie. « Ce qui, à la réflexion s’imposait, c’était l’extrême légèreté, l’absence d’éclat, l’état de suspension au dessus du sol, une certaine confusion lente et vive ; à la limite du perceptible » [7]. Le « je » s’élève au-dessus des présupposés comme la plume au-dessus d’une feuille de papier blanc pour réécrire ce qu’il n’avait pas eu l’occasion de dire, soit parce qu’il n’avait pas pris le temps de le dire, soit parce qu’il n’avait pas assez observé les images qu’il va dessiner dans A travers le verger.

Ainsi, sans qu’on puisse identifier le narrateur à l’auteur dans « Intérieur », nous retrouvons l’image de la maison dans la montagne, la maison de son enfance qui est sans doute la source de ses inspirations. Il s’efforce mais n’arrive pas à retrouver la chaleur de cette maison qu’il a habité enfant et il se résout à imaginer malgré le froid qui l’habite qu’il fait doux dans cette formule : « J’accepte moi aussi de croire qu’il fait doux, que je suis chez moi, que la journée sera bonne » [8]. Nous devons comprendre, ici que des lieux familiers, des aspects de la nature ont pu faire surgir le chant et l’image poétiques. Ses poèmes sont des figures inconscientes, des images ranimées par ses souvenirs ou ses découvertes, elles suscitent spontanément des vers au poète. La poésie de Philippe Jaccottet doit se comprendre comme l’extériorité pacifique d’une hargne intérieure. Surtout, la lecture de Plotin l’amène à prendre en compte le corps comme une entité indispensable à la réalisation complète de l’homme. Le corporel est indissociable du spirituel dans la mesure où le corps et l’âme sont un tout garant de l’harmonie. C’est surtout dans cette optique que l’on peut constater que « la prise en compte du corporel dans l’itinéraire spirituel, voilà ce qui, en premier lieu, suscite l’intérêt de Jaccottet pour Plotin. Jaccottet affectionne particulièrement un paysage de la première Ennéade où Plotin affirme que le sage doit prendre soin de son corps comme le musicien prend soin de sa lyre » [9]. L’immatériel se fond dans la matériel pour faire briller l’Être. Ce qui est déconcertant, c’est cette autocensure, cette quête esthétique admettant la dimension éthique qui recentre le problème vers la pureté originelle de l’être. Cette déclinaison place la poésie de Philippe Jaccottet dans un registre de rallongement afin d’émanciper la vérité de l’être par le détour diligent d’une métaphore organique complexe. Au regard de cette approche, on peut définir les contours de la pensée de Philippe Jaccottet à travers la recherche de « quelque chose qu’il faut bien appeler (si prudent soi-on) l’Être, ce point central d’extrême densité où tous les contraires se fondent, ce foyer d’où rayonne une lumière inoubliable » [10]. Dans de cette assertion, l’être rejoint le blason du « moi » en tant qu’énoncé abstrait qui atténue les traits et les faits réels sur le sujet. La dilution du contenu latent est figurée par l’affaiblissement du cadre de la description du corps par la médiation de la lumière. « Je risque un mot, une image, une pensée, je les retire ou les abandonne, c’est tout, puis je m’en vais » [11]. Le dessin qui suit montre bien une courbe comme la fermeture d’une parenthèse et un long chemin tracé avec un bonhomme ? Un A, première lettre de l’alphabet, début d’une fin non définie ?

« Méfie-toi des images, méfie-toi des fleurs. Légères comme les paroles », plus loin, le poète précise : « On vieillit quand on commence à se retourner » [12] ; Les images sont considérées ici comme des idées fixes sur des choses. Mais lorsqu’on prend le temps d’observer, de reconsidérer certaines allégations, on se rend bien vite compte que la fleur ne conserve pas éternellement sa fraîcheur, que toute parole donnée peut être remise en cause. Quand Philippe Jaccottet revient au verger, après avoir interrompu la rédaction de son recueil, il s’interroge lui-même : « Cet agacement, l’abandon de ce texte à mi-chemin pendant des mois, signifient-il que ces images merveilleuses me sont devenues indifférentes ou même insupportables ? » [13]. En fait, il constate que les images parlent d’elles-mêmes, que ses paroles sembles vaines, inaptes à traduire et à faire voir ce qui saute aux yeux au détour d’un sentier parcouru. Il poursuit ses interrogations sur la ligne de rencontre entre l’azuré et le regard : « Qu’est ce qui naît à la rencontre du ciel et des yeux ? Les yeux sont choses faciles à éteindre, vite fermés, vite enfouis (dans la terre) ; le ciel semble demeurer un peu plus longtemps ouvert. Mais ne devrait pas non plus durer à jamais. Et ce qui naît de leur rencontre ? La question est en suspend mais peut-être est ce que cela échappe si définitivement à la compréhension » [14]. Entre ce qui nous est donné à voir, l’interprétation immédiate qu’on en fait, il y a un lot de questionnements qui nous ramène presque toujours vers l’étendu du mystère, l’incertitude, l’indicible et l’invisible. L’ardeur de la recherche de la vérité s’estompe peu à peu quand on se rend compte qu’au fur et à mesure de notre progression, on s’éloigne de plus en plus de la vérité. D’ailleurs, Un calme feu est le récit du poète en visite au Liban et Syrie en automne 2004, à travers ce qu’on appelle des « villes mortes » et les massifs calcaires qui avoisinent Alep. « Une journée à errer lieu où « il ne s’en est élevé aucune autre voix que celle, très âpre et rauque des pierres bâties » [15]. L’incompréhension de la guerre gagne le poète et l’amène à reconsidérer l’équilibre fragile de la vie. La vie, une montagne dont on n’atteint jamais totalement le sommet puisqu’on est toujours contraint, pour une raison ou pour une autre, d’en redescendre. L’homme reste à mi-chemin de ce qu’il vise, de la ligne d’arrivée qu’il se fixe. La maison dans laquelle il habite, celle qu’il a bâti, ne l’appartiendra jamais totalement « parce qu’il est sur le chemin qui l’éloigne de toutes les maisons » [16]. C’est la guerre qui traduit le mieux cette situation de précarité dans laquelle l’homme peut se trouver à tout moment. On serait tenté de dire que la guerre n’est que ruine de l’âme. Les ruines, les vastes étendues de terre aride, déserte alimente sa réflexion sur la perdition de l’homme. La perdition et la finitude de l’être ne font qu’un dans Ce peu de bruits, car la guerre n’engendre que des « Hommes perdues », de « longues files de fuyards sous la neige » [17]. Cette image est accablante parce qu’elle renvoie à la froideur des hommes, à l’errance, à la fuite vers l’inconnu, l’absence de confort et de chaleur qu’une habitation est censée procurer. On retrouve cette même froideur caractérisé par la pierre dans Un calme feu : « Il faudrait d’abord montrer un territoire qui n’est qu’un grand désordre de pierre, comme à la suite d’un lointain cataclysme, et où marcher n’est pas très aisé » [18]. Dans Ce peu de bruits, on n’avance pas, on court à sa perte parce qu’on est freiné, sans cesse, dans sa course par la « neige » et par les « pierres », somme toute, par la mort qui rôde et nous rappelle à l’ordre. « Si hauts qu’ils tracent leur signes dans le ciel d’été, les morts ne peuvent plus les lire ». [19]. L’écrivain se rend à l’évidence qu’il est au centre de la guerre, d’une lutte, il est limité par le temps, par la mort. Philippe Jaccottet nous dit A travers le verger que « La fête perpétuelle n’est pas pour demain », pour lui, le paradis à venir est une illusion, on doit « admettre que toute existence est guerre (…) qu’il n’y a pas d’harmonie durable » [20]. Dans le verger le poète a d’ailleurs remarqué : « ma vie s’écoulait lentement de moi sans que j’y pense » [21]. Le dessin de la fin du recueil est comme l’image qui parle mieux que les paroles, comme deux pentes, deux montagnes qui se surplombent, une vision des hauts et des bas de la vie.

Tout laisse penser que la manuscripture recèle une part de l’essence du dessin et insiste sur la dimension picturale. En tant qu’objet, éminemment prestigieux sans concession langagière sous-jacente, l’esquisse finale de Philippe Jaccottet accompagne l’écriture mécanique par l’écriture manuscrite qui apparaît alors comme le prolongement de l’instance énonciatrice et renvoie directement à une personne. Ainsi, à sa manière, l’écriture révèle une présence et s’apparente originellement à un dessin en traduisant des notes de musique, les voix hautes et basses, les mouvements du corps, les tremblements, les hésitations ou la détermination de la main alerte qui court sur le papier. In fine, Philippe Jaccottet, prend l’artiste japonais pour modèle, car celui-ci considérait qu’il serait parvenu au sommet de son art lorsqu’il montrerait qu’une ligne n’est jamais identique à une autre ligne.

Notes :

[1] Philippe Jaccottet, Semaison, une note de Janvier 1959, Paris, Gallimard, 1984, p.15. [2] Philippe Jaccottet, L’ignorant, « La voix » in Poésie 1946-1967, Gallimard, Nrf, 1995, p.60. [3] Virginia Woolf à la fin d’Orlando, Livre de poche, 1928. [4] Philippe Jaccottet, L’ignorant in Poésie 1946-1967, op.cit., p.63. [5] Philippe Jaccottet, Airs, Poésie 1961-1964, Paris, Gallimard, Nrf, 1967, p.24. [6] Philippe Jaccottet, L’ignorant in Poésie 1946-1967, op.cit., p.63 [7] Philippe Jaccottet, A travers le verger, Montpellier, Fata Morgana, 2005, p.11. [8] Philippe Jaccottet, Airs, « Intérieur » in Poésie 1961-1964, Paris, Gallimard, Nrf, 1967, p. 34. [9] Guiseppe Ungaretti, Europe, revue littéraire mensuelle, Philippe Jaccottet, n° 955-956, nov-dec 2008, p.129. [10] Philippe Jaccottet, L’entretien des muses, Essai, Paris, Gallimard, Nrf, 1968, p.305. [11] Philippe Jaccottet, A travers le verger, op.cit., p.16. [12] ibidem, p.21. [13] ibidem, p.31. [14] ibidem, p.42. [15] Philippe Jaccottet, Un calme feu, Montpellier, Fata Morgana, 2007, p. 69. [16] Philippe Jaccottet, Ce peu de bruits, Paris, Gallimard, Nrf, 2008, p. 30. [17] ibidem, p. 30. [18] Philippe Jaccottet, Un calme feu, op.cit., p. 68. [19] Philippe Jaccottet, Un calme feu, op.cit., pp. 67-68. [20] Philippe Jaccottet, A travers le verger, op.cit., p. 35. [21] ibidem, p. 42.

 

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