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Revue d'art et de littérature, musique
Revue en ligne

vendredi 29 mars 2024

Directeur: Patrick CINTAS
©Robert Mapplethorpe - Louise Bourgeois - Fillette

Le possible est seulement
un « mordant » physique [genre vitriol]
brûlant toute esthétique ou callistique.

Marcel Duchamp.

... la librairie Eighth Street. Avec le Gotham Mart Book et une poignée d'autres endroits du même genre, l'Eighth Street défendait le principe que les livres ont une durée de vie qui leur est propre et ne se désintègrent pas à l'arrivée des nouveautés de printemps. On ne s'y précipitait pas pour allonger les billets en échange de la dernière saga de 900 pages pondue par un ordinateur déguisé en romancière de Berverly Hills, on venait y faire son choix. Il y avait certains livres de poésie qui traînaient six ou sept ans sur les rayonnages avant qu'un acheteur ne se présente. L'idée générale, c'était que les bons livres parviennent à nous survivre. Le diable par la queue. Paul Auster.

Numéro 63 :

 Des news mises en ligne au quotidien ici.

 Les articles parus récemment - ICI

 Les nouvelles parutions du Chasseur abstrait: Pierre Vendel, Hugues Eta, Arnaud Delcorte, Stéphane Pucheu, Josaphat-Robert Large, Nadol's, Christiane Prioult, Ahcène Aït Saïdi, Carlos Barbarito et Pradip Chouduri - ICI

 Les news de quelques-uns de nos auteurs dynamiques : James Noël - Abel Bourguet - Gilbert Bourson - Pascal Leray - Jean-Claude Cintas - ICI

Des nouvelles du Gorille Urinant (pour ses nombreux lecteurs) - ICI

 Édito de Pascal Leray : Pas de printemps pour les poètes ? - ICI

 Et cette petite réflexion inspirée par le métier d'éditeur... Le chasseur abstrait secoue ses plumes :

Où en étions-nous il y a trois ans ? Notre activité éditoriale était presque exclusivement centrée sur l’Internet. Nous avions en plus publié quelques livres de Robert Vitton, Régis Nebout et Marta Cywinska, quelques Cahiers de la RAL,M aussi. Puis, de rencontre en rencontre, le catalogue s’est étoffé au point de faire du Chasseur abstrait un éditeur « papier » comme les autres. Ce n’est pas là une trahison, mais sans doute l’évolution normale d’une maison qui a démarré sur la Toile parce que c’était la seule manière de démarrer et qui continue dans les librairies parce que c’est l’endroit où le livre se vend et même quelquefois se discute, en attendant qu’elles s’équipent pour imprimer nos fichiers numériques, ce qui nous libèrera définitivement de cette "chaîne du livre" destructrice de la littérature et de ses auteurs.

Ainsi, le noyau initial s’est quelque peu dissout dans un catalogue plus large dont la ligne éditoriale est claire :

Que publions-nous ? Des écrivains, pourvu que, dans le « créneau » où ils ont choisi de s’exprimer, ils excellent : de la chanson à la poésie la plus difficile d’accès, du roman traditionnel aux compositions complexes de la modernité, de la réflexion pragmatique aux pensées les plus aventureuses – nous n’avons de limites que le talent et l’honnêteté intellectuelle.

 

Nous avons exprimé aussi clairement nos intentions et nos conseils dans un article qui demeure de loin le plus lu de tout le portail du Chasseur abstrait :

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Cependant, la tonalité du site semble, si j’en crois mes interlocuteurs critiques, plus intellectuelle que démocratique. C’est sans doute parce que les intellectuels, ou ceux perçus comme tels, sont plus pugnaces que les autres, ceux qui privilégient le divertissement bien légitime ici. Cela peut se corriger facilement : il suffit de s’y mettre, d’occuper la place un peu vacante que les hautes idées et les arts martiaux ne peuvent occuper par nature.

 

Patrick Cintas.

 

News
Jamais à court d'évènements.

Cette section peut évoluer dans le courant du mois.
Elle est réservée aux news des auteurs du Chasseur abstrait.
Pour les autres, utilisez notre outil gratuit "Communiqués de Presse".

 

En voilà des auteurs qui font (écrivent)
ce qu'il faut
pour approcher le lecteur autrement !

 

Retrouvons-les à la rentrée
sur le site
du Chasseur abstrait
indépendant de la RAL,M
.

 

 

ABEL BOURGUET

Le témoin amusé
et l'écriture qui s'ensuit.
Propos sur mon livre Rien du tout gascon, ainsi que sur d’autres petites choses.
Abel Bourguet

« C’est un vrai défi ce livre : un roman épistolaire quand plus personne n’écrit ! » m’e-mailait le journaliste de la Dépêche.

Evidemment, ce bouquin n’est pas main-stream. En guise de stream je ne connais que celui du golfe, le reste j’en ai rien à cirer. Je suis Français, et avant tout Gascon. Je préfère ma culture à celle amerloque. Pas le genre de type à suivre la mouvance branchouillarde artisto-intello qui passe dans les médias. J’aime ma Gascogne natale. Je suis très local voyez-vous.

 Ceci dit, ne vous y trompez pas, je n’ai rien contre les Américains. J’en ai plutôt contre les décervelés qui abandonnent leur culture pour épouser celle à la mode. Soi-disant qu’elle est plus super, plus cool, plus flash, plus glitter, plus trash ; plus trash-boum-boum, quoi ! M’ouais !...Moi, je ne bois pas de coca à table, je bois du vin. Je vois toujours les hamburgers comme une curiosité, et leur préfère un magret du Gers, une entrecôte à la bordelaise, un poulet jaune des Landes, un cassoulet toulousain, etc. Milo dioùs ! souy Gascoun !

Tout ça pour vous dire que ce bouquin est très local. Vous aviez deviné peut-être ? C’est un fait. Mais une chose qu’il faut que je dise, sans bomber le torse c’est entendu, il est aussi très universel. Je veux dire, dans le sens que les êtres humains, ici ou là, hier ou aujourd’hui, partagent les mêmes sentiments.

 

Or, une question vous brûle les lèvres : de quoi donc parle ce livre ?

Tout d’abord, laissez-moi vous applaudir à vous qui faites l’effort de lire ces lignes plutôt que de vous abrutir avec de la culture standardisée à la télé. C’est un choix qui mérite le respect. C’est même courageux dans le sens que plutôt de rouler tout confort sur les autoroutes du prêt-à-penser, vous vous aventurez en des chemins inconnus sur lesquels vous devez chercher par vous-même votre voie. Mais vous n’y pensez pas ! Et si un loup surgissait ?

Bien ! Ces considérations mises à part, venons-en au vrai sujet de cet opuscule : pourquoi ai-je écrit ce livre, et question subsidiaire, que raconte-t-il ? Tout d’abord, avant de commencer, maintenant qu’on met la psycho à toute les sauces, il vous faut mieux cerner ma personnalité afin de comprendre ce que j’ai voulu dire dans ce fichu bouquin. Encore deux mots sur moi alors.


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GILBERT BOURSON
À propos de
La tournée du barman
Gilbert Bourson présente son dermier livre.

Quant à « La tournée du barman », c’est en quelque sorte le come back de ce personnage qui apparaît deux fois dans « congrès  » où il raconte à ses clients, un passage de sa vie et cite Ovide en remplissant les verres.

Relisant ces deux poèmes, j’ai pensé que ce curieux bonhomme, avec son récit d’exil amoureux, méritait de réapparaître dans un livre. Il m’attirait, avec son mélange de culture et de vulgarité, son humanisme un tantinet romantique, sa prédilection pour la parole et son penchant pour la poésie, fût-elle de bistro. Il me semblait qu’avec lui, je pouvais en quelque sorte donner une suite plus romanesque à ma pérégrination dans « Voieries et autres ciels », pour en faire l’anabase du poète-barman à travers un Paris enneigé une veille de Noël.

Après sa journée au bar de la « sirène verte », où sa patronne et lui passent de bons moments dans les toilettes, il se rend à pieds jusqu’à la chambre de bonne de sa bien-aimée Nathalie qu’il idéalise au point que la rencontre se solde par un fiasco sexuel, hanté qu’il est par ses débordements avec la patronne, forte matrone experte en érotisme. Après la nuit passée avec la jeune secrétaire encore endormie, il retourne à la « sirène verte » en faisant à pieds le chemin inverse. Ce sont ces deux traversées à travers la ville qui sont la matière du poème-roman qu’est « la tournée du barman ». Le personnage au cours de ses deux parcours, enregistre ce qu’il voit et entend, les vitrines qu’on prépare pour Noël, les gens faisant leurs achats et les multiples activités plus ou moins fébriles de la vie urbaine avant les débordements festifs de la nuit de la Nativité, que le barman se promet de passer dans le lit de sa Natou chérie. On traverse tout ce remuement de foule, on croise des spécimens humains, on entend des bribes de conversations, des commentaires amorcés, cependant que le vent et la neige forment le fond sonore où volent les paroles. Tout cela est ponctué par le soliloque du barman, commentant ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il se promet de faire, ce qu’il se rappelle, au rythme de sa marche haletante dans le premier parcours, plus flanante dans le second. Au cours de son retour au petit matin, ses soliloques deviennent plus nombreux, plus serrés, le langage s’affole, les fantasmes pornographiques en forment le plus souvent le sujet. Il semble que sa virilité ressuscite au point que le discours devient de plus en plus masturbatoire. Son métier même lui inspire les cocktails les plus exotiques, l’image du shaker qu’on secoue et qu’il prononce (écrit à la française) tchéqueur, lui devient comme un graal. De plus un mystère plane sur une pièce de vêtement des plus intimes trouvé dans sa poche. Le barman tombe en pleine interrogation métaphysique.

Voila j’ai résumé la trame romanesque de ce qui est surtout un poème. Plusieurs petits récits viennent s’amorcer puis disparaissent en laissant toutefois quelques échos par ci par là dans le texte. Bien sûr la culture est présente, au même titre que les bigmac, le papier toilette, les affiches de cinéma, les titres des livres dans les librairies, les crottes de chiens dans les caniveaux, et la philosophie au ras des pâquerettes des chanteurs de variété portraiturés sur les colonnes Morrice avec l’air inspiré d’un prix Nobel de poésie. J’ai tenté de montrer ma vision de la ville non à travers un personnage, mais à travers un texte-personnage. Le barman n’est pas moi c’est le texte, lequel s’ouvre sur un passage du paradis de Dante et finit par une citation de la « ballade de la grosse Margot » de François Villon : « en ce bordeau ou tenons nostre estat » : D’un paradis l’autre.

Et entre les deux, l’enfer avec son train, qui suit l’étoile morte parmi les guirlandes, les murs de sapins et tous les mécanismes qui meuvent la foule affairée aux achats dans un monde perdu par la consommation, la technique avancée, le vide sidérant du plein écran HD, et bien évidemment la sainte moraline à ne pas prendre à jeun. Mon barman ne caresse pas dans sa poche un objet froid de communication au forfait, mais une étoffe d’un rose angélique qui ne sent ni l’or ni l’encens mais la chair désirante d’un être désiré, donc pleinement sauvé.

Les élans pétrifiés des ponts sur la ville
et la chemise du fleuve arrachée par le ciel
te couvre les épaules – « Anche soggiunse :
« il fiume e li topazi/
ch´entrano ed escono e´l rider de l´erbe
son di lor vero umbriferi prefazi » –,
dit la mauvaise vue des arches à branchies.
Et tandis qu´on attend le coucher du soleil
en compagnie du lynx et du tigre de Blake,
un Tirésias barbu se prépare à pisser,
ajoutant à l´odeur des éperons célestes
du fantôme équestre, et porte l´horoscope
où le temps hivernal épluche ses mamelles.
Les doigts branchus s´inclinent sur la berge humide,

et s´enlisent avec les ongles de la terre
lourdement plantée – Dans le café se chauffent
des mondes fédéraux, des frangines girondes
et certains ouvrages de damnations fines :
communiquer et s´arrêter voilà la loi ;
Mais la beauté se nippe d´italiques le
barman est dans le ciel de son torchon laïque
manuterge piqué d´étoiles écrasées
par l´énorme otarie de son rêve intraitable
au bord du Finisterre buté des pourboires.
— « Ell´me dit d´la traiter comm´un´chienne en chaleur
et de boire la moule ouverte de sa chatte
ah c´que j´me suis poilé : le fruit d´mer de sa chatt´
le miaou d´son mollusque ! J´en ai dégusté

Extrait

Les peintures qui parcourent le livre sont de Francine Sidou.

 

Page de Gilbert Bourson

 

 

PASCAL LERAY
Université de Marne-la-Vallée - Contrainte.
Pascal Leray y évoqua le sérialisme sans contrainte.

Une communication à la Journée d’étude « Contraintes, innovation, rénovation » organisée par le programme Jeunes chercheurs de LISAA (Littérature, savoirs et arts – EA 4120) de l’université Paris-Est.

Qu’une journée entière soit consacrée au thème de la contrainte, il y avait sans doute de quoi faire fantasmer plus d’un. La question de la contrainte dans la créa­tion – littéraire, artistique, musicale – est en effet une question majeure et qui néces­site une approche émancipée du « pour » et du « contre ». En posant la contrainte non comme un mode de régulation mé­trique mais comme une question ouverte, le programme Jeunes chercheurs de LISAA (Littératures, savoirs et arts) de l’université Paris-Est a permis à des chercheurs d’horizons très divers de se rencontrer et d’échanger dans une ambiance des plus conviviales pour traiter des « multiples facettes » de la notion de contrainte. Qu’on en juge par le menu.

Le classicisme était forcément à l’honneur. A-t-on jamais tant révéré la contrainte qu’au XVIIe siècle ? Céline Paringaux a ainsi montré toute l’ambiguïté du rapport à la règle dans le théâtre comique du XVIIe siècle, tandis que Marc Douguet montrait de son côté le contrôle croissant sur l’entrée en scène des personnages dans le théâtre classique. De son côté, Lise Forment a donné une belle lecture de ce qu’elle appelle le « classicisme moderne » d’André Gide, où elle voit bien autre chose qu’un conservatisme. Ces approches ont en commun le regard qu’elles portent sur la règle : évolutive, historique, dirait-on contingente ?

En poésie, la contrainte est l’objet d’une guerre perpétuelle. Qui dit poésie à contrainte dit Oulipo. Mais en fait d’Oulipo, il fut moins question du groupe et de son arsenal potentiel que de deux de ses figures majeures : Raymond Queneau, dont Anne-Sophie Bories a effectué une analyse statistique de l’œuvre versifiée, dont elle a constitué une base de donnée remarquable de précision. Jacques Roubaud également, évoqué cette fois par Nathalie Riou et mis en regard avec René Char, en un point où « le poème à contrainte et le poète lyrique se touchent en disant la disparition ». Peut-être, en effet, la contrainte dit-elle tout autre chose que la contrainte.

L’un des mérites de cette journée d’étude a résidé dans son ouverture à des champs extrêmement variés, à des ordres de contrainte distincts de la règle énoncée. Maja Saraczynska a ainsi examiné le pacte autobiographique sous cet angle. La nature de la « contrainte autobiographique » est bien différente de ce qu’imposent des formes régulières, elle implique une dimension extérieure au texte, la réalité. De même, le regard porté par Sybille Lesourd sur l’enfant personnage dans le théâtre contemporain pour la jeunesse combine-t-il deux ordres de contraintes : le choix d’un acteur adulte ou enfant d’un côté, de l’autre la nécessité de s’adresser à un public spécifique, les enfants. A ce point, les contraintes qui pèsent sur la création sont celles de la réa­lité qui pèse sur l’œuvre. C’est ce qu’a exa­miné Cécile Vergez, notamment à travers le travail d’Olivier Douzou qui a tiré parti au maximum des contraintes de la collection (dans le domaine de l’édition) pour produire de petits livres carrés qui n’ont pas laissé insensibles nos chercheurs.

S’il est des « contraintes externes » qui pèsent sur le texte, cependant, le domaine juridique est sans doute le premier concer­né. Sur cette question, Pascal Mbongo a proposé une analyse des scandales récents (en littérature comme en art) et de leur traitement devant les tribunaux, s’interro­geant sur la revendication des écrivains d’être exonérés du droit commun en ma­tière d’expression.

La journée s’est achevée avec une étude comparée des démarches « informelles » de Tapies et de Saura par Martine Here­dia. Une « lutte contre l’image » qui avait le mérite de rappeler que la création artis­tique est tout entière contrainte mais non au sens où elle suivrait un programme de règles préétablies : parce qu’il est combat, à la fois contre le réel et contre l’art, contre les autres et contre soi.

C’est dans ce cadre généreux et prospec­tif que j’ai pu présenter, de mon côté, l’au­jourd’hui d’une recherche sur le mot « série » et, par la même occasion, le Cahier de la Ral,m n°9, « Ceci n’est pas une série », publié voici déjà deux ans chez le Chasseur abstrait à l’occasion du tricentenaire du signifiant. Voici le texte intégral de cette communication.

Je tiens à remercier les organisateurs de cette journée pour leur travail, leur amabilité et leur hospitalité. Nous savons désormais qu’il existe un groupe de recherche, à Marne la Vallée, qui traite des problèmes de la littérature dans une perspective des plus fécondes. Et donc, transdisciplinaire.

 

Un sérialisme sans contrainte ?

 

- L’anniversaire (3)

- Le sérialisme (5)

- Le langage (7)

- le signifiant (10)

- l’absence (14)

 

L’anniversaire

Initialement, le signifiant « série » devait avoir trois siècles d’âge en 2015. L’année d’apparition du mot est établie en 1715 par tous les dictionnaires étymologiques que j’ai consultés. 2015 était donc l’échéance suprême, l’année d’un sacre.

Si les choses se sont précipitées, c’est par un effet de la technologie. Car il y avait bien peu de probabilté qu’on revienne un jour sur cette année de naissance ! Mais en expérimentant la recherche avancée de Google Books, j’ai dû me rendre à l’évidence. Le mot « série » a bel et bien été créé par Pierre Varignon en 1708 et non en 1715. Le mathématicien distinguait ainsi les suites du type de celle qui régit le paradoxe de Zénon d’Elée : le mouvement est impossible puisque pour aller d’un point A vers un point B, il faut que j’accomplisse la moitié du trajet, puis la moitié de la moitié, puis la moitié de la moitié de la moitié, ainsi de suite. Ce qui donne une série du type ½ + ¼ + 1/8 + 1/16 + 1/32 etc. A l’infini. Le tireur n’atteint jamais sa cible, dans le monde des séries.

Ce vocable spécialisé, appartenant au champ des mathématiques, est forgé à partir du latin « series ». Le mot latin ressort du langage commun. Il signifie « suite, succession, entrelacs », désigne la lignée et encore l’enchaînement des idées dans un discours. Horace écrivait : « Tantum series juncturacque pollet / Tantum de medio sumptis accedit honoris. – Plus l’enchaînement et les liens sont puissants, plus le vocable moyen acquiert d’honneur ». Vaugelas, puis Diderot reprendront à leur compte cette sentence.

Assez vite, le mot français « série » est employé à son tour comme simple synonyme du français « suite »,. Le lexicographe Jean-Baptiste Féraud s’irritera d’ailleurs de voir employé en ce sens un mot « inconnu au commun des lecteurs ». Dès 1767, pourtant, « série » est attesté avec cette valeur générique. C’est l’évocation, par Diderot, d’« une série de vieilles impressions ». Mais le sens mathématique, synonyme d’échelle graduée, restera longtemps premier dans la lexicographie.

Comme Pierre Varignon a fait entrer le mot « série » dans la langue en 1708 et non en 1715, il a fallu précipiter tout le projet de « tricentenaire du signifiant série ». Heureusement, il y avait la Ral,m – la Revue d’art et de littérature, musique, créée par Patrick Cintas et Valérie Constantin. Le projet d’un cahier consacré à la série était déjà lancé. Ce cahier est devenu un « cadeau offert à la série ». Offert par des artistes (George Ayvayan, Julien Gasco, Valérie Constantin), des auteurs (Patrick Cintas, Robert Vitton, Jean-Claude Cintas, Jean-Luc Vertut, Guillaume Balzarini, Kwizera), un musicien et musicologue (Jean-Yves Bosseur), une linguiste (Jacqueline Picoche)... Tous ont répondu, chacun à sa façon et dans son domaine, à la question de la série.


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J.-CLAUDE CINTAS
directeur artistique
du Fès Jazz In Riad Festival, 7ème édition (Maroc)
du 8 au 10 octobre 2010

Labellisé « DjangodOr » (Trophées Internationaux du Jazz), le festival aux couleurs méditerranéennes a rencontré et obtenu en 2009 un succès et une couverture médiatique sans précédent.

Le festival a maintenant ses lettres de noblesse et prend une position importante au Maroc, et voire internationale. Face à ce succès, en cette année 2010, je vous propose de positionner durablement ce festival en donnant d’avantage de place au jazz par une triple programmation, les conférences le matin, le festival « in » et le festival « off » l’après-midi et le soir et l’ouvrir ainsi à plus de concerts et au plus grand nombre :

1) 10 h : Conférences et projections sur le jazz, ainsi qu’une exposition permanente « L’arbre du Jazz ».

2) 16 h et 21h : Un « Festival in » pour les concerts qui se déroulent au Batha sous le chêne multi centenaire du jardin andalou de ce lieu mythique et mystique avec des artistes de tout premier plan tels que, Louis Winsberg Septet, Monica Passos Quartet, Le Golden Gate Quartet, Hadouk Trio et Ibrahim Maalouf Quintet.

3) 18h30 : Un « Festival off » pour les concerts gratuits qui se dérouleront à Bab Makina, dans l’une des magnifiques entrées du Palais Royal, lieu qui peut contenir à lui seul plusieurs milliers de personnes : Amar Sundy Sextet, Post Image Sextet et Hindi Zahra Sextet. La Médina vibrera également au son déambulatoire du Roller Brass Band.

En donnant cette place importante, au festival off, nous permettons au Fès Jazz In Riad Festival de prendre plus d’ampleur musicale et plus de poids en terme de visibilité et donc d’image. Un atout pour la ville de Fès, un argument de choc pour les sponsors et un cadeau pour qu’un large public puisse venir écouter gratuitement du jazz dans cette majestueuse ville.

Le programme de cette 7ème édition, tout aussi haut en couleurs et chaud que le précédent, aura en plus une saveur pluriethnique qui apportera d’avantage de diversité et d’ouverture musicale.

Fès Jazz in Riad Festival s’est imposé l’an dernier comme un vrai festival de jazz, il s’installe maintenant comme une valeur sûre tant au plan national et qu’international.

« Laisse brûler le jazz, à chacune de ses phrases, il nous embrase… ».

Jean-Claude Cintas
Directeur artistique


Espace de Jean-Claude Cintas pour plus d'nformations [...]

 

 

 

Des nouvelles de Gor Ur

Les six prochains épisodes de GOR UR seront livrés en bloc prochainement. L’auteur peaufine... il tient à son personnage. Roger Russel achèvera cette troisième partie du Tractatus ologicus. Il faut bien que ça s’arrête... Quel dommage...!

 

 

 

Le lecteur médusé s’est demandé pourquoi il n’y avait rien entre le premier tome du Tractatus ologicus, Anaïs K. (2 volumes), et Gor Ur (3 volumes)... Il a bien vu le titre de ce deuxième tome en feuilletant mon site perso : CICADA’S FICTIONS... Qu’il se rassure. C’est pour bientôt (1 volume). Une chasse aux coquilles et on y vient. Où ? Mais ici !

 

Cicada’s Fictions enfin publié ICI !

 

 

Cliquez pour télécharger

 

 

Le lecteur impatient n’a peut-être pas déjà lu un des pendants de Gor Ur, je veux dire CARABIN CARABAS... C’est ici :

Carabin Carabas - Tome premier.

Carabin Carabas - Tome II.

Sites de Patrick Cintas et de Gor Ur :

 patrickcintas.ral-m.com &  Gor Ur - Le Gorille Urinant

2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

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