Comme un délit d’initié
Mon
chagrin plie aux rires d’un factotum
Quand de cette venelle musarde mon ciel
Innocuité des rêves aux gueules de fiel
Et vibre, se torture au milieu d’un vacuum
Mon vent nodal sur mon visage désargenté
Lambeaux de ma nuit volée en toute équité
"Les frontons de ces boutiques qui puent la régence"
En avant la gloire soudain ressuscitée
Tempête ! terrasse ce havre de répugnance
Tellement j’ai cru percer à jour l’incandescence
Pourtant, moi qui ai cru aux factures
Célestes. Aux fadaises, et aux factums des dieux
J’oppose ma naïveté ancienne contre les fractures
Nouvelles. Fausses barbes, paradis dispendieux.
Vite le déluge pour mon coeur !
Ne jamais oublier ces visages trompeurs.
Me voici au mur de l’infortune adossé
Passe et repasse ce curieux temps qui me dépasse
J’attends. Longtemps depuis ma vie fut esquissée
D’espoir livré au caniveau, que je m’en fasse
L’aigle prit les allures d’un ange au Khôl
Satin. Prosélyte au téléphone portable
Gué-ment, il me parla ma langue à ras du sol
Qui désarma mon doute de son air affable.
Paroles acheteuses de pauvreté en sons de miel
Harangues hypnotiques, miettes divinement suées
Je me prosterne plus bas que mon mur conspué
Tuées mes amours, au diable courroux existentiel !
Maintenant ma liberté mes prêches mes mots-tombe
Du ciel tué fracassé où l’honneur est un enfant soldat
Jouer à la guerre ô petit dessine-moi donc une bombe
Mon cahier d’écolier en torche vivante qui se solda
Par un triomphe de mon arithémétique boursière
J’eus de quoi manger et même droit à mon nom
De quoi être digne car on est tous un jour poussière
Je crus à tous les paradis chantés par tous les violons
"Abyssal mon estomac faut-il le remplir de frontières."
Mon âme vendue achetée par tous les pauvres diables
Seigneur en son Saint ; roule le turban d’intelligence
Regard marbré pour faire fuir le Malin justiciable
"Verdict de cours des comptes, Très Haut mon opulence !"
Un matin je rêvai de marchands de rêves écourtés
Je me meurs pour toujours pour l’éternité
Moi le damné le voyou d’hier au sourire hypothéqué
Mon chagrin plie aux rires du factotum de satan
Dire que je paie ses additions au suc malodorant .
(Paris février 2004)
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À plus d’un titre
Te souvient-il de cette étoile ?
Qui tomba dans ma poche trop large
Qui s’est saisie de mon cœur
Dans un embrassement fabuleux
Te souvient-il de son rire
Tour à tour
Immortel puis boiteux ?
Qu’avais-je à lui répondre ?
Les miasmes habitaient mon ventre
Pourchassé jusqu’à perdre
Quel sens ?
Une vie disloquée
Pour que la nuit n’enfantât point
Désarroi au-dedans de l’édifice.
Mes yeux fatigués d’ouvrir,
Gelèrent quelque larme rebelle
Qui ne pouvait descendre les parois
D’une matière inconsolable.
Te souvient-il de cette étoile vacillante ?
Jetant une dernière pluie de lumière
Éteinte et de nouveau
Le jour enflammé
Sur ma face déjà caricaturée
O Merveille d’un cœur
Qui tire sa révérence !
Te souvient-il ?
La tête baissée
S’opposa au ciel
Emplie de fautes passées
Des manquements.
Des verdicts.
Je revis l’ombre de mon ombre
Dans ce buisson rieur
Ma silhouette flottait
Cette eau
Qui déformait mes puériles grimaces.
La nuit vint pour cette confidence
Altération
Mes humeurs exaltées
La houle de mes mots
Mes phrases finies par d’aucuns.
Je redis ma première
Prière
Qui ne connut de Première ?
Celle qui fut jadis la même
Dite une fois, puis mille.