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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Dignité d’un instant fatal

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 Article publié le 6 septembre 2012.

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Tout se passe comme si c’était vrai — ces enfants au jeu — ces femmes qui les chouchoutent — des types jouaient eux aussi — fumant comme des pompiers — Mescal n’aimait pas ça ! — il se recroquevilla sur le banc — découvrit un sens au passage des nerfs — il se retenait de crier — pour l’instant il avait l’air normal — il n’inquiétait pas encore — il pouvait passer pour un pauvre type — mais certainement pas pour un idiot. — Deux oiseaux s’envolèrent — quittant les arbres — au-dessus d’eux le ciel était fendu par deux façades grises — un flic réfléchissait — le portail vert couinait dans la brise d’été — tout avait l’air si calme ! — Pourtant, dans la cendre noire de ses pas il avait deviné un orage — et en effet un éclair claqua — son dard éblouissant fit jaillir l’eau du bassin — tout le monde recula. — Le flic accourut — main sur la crosse — quelqu’un était mort — mais personne ne l’avait assassiné — Mescal trouva la force de s’asseoir comme tout le monde — il referma son livre — ayant inséré son index entre deux pages — au hasard — pensant que le flic ne savait pas lire à ce point — qu’il ne lirait jamais dans le grand livre de la nature — Mescal avait consacré une grande partie de son enfance à explorer les jardins secrets — même quand il n’en avait pas l’air — et que tout le monde s’en fichait éperdument. — « C’est rien ! » couina le flic — les dames n’étaient pas rassurées — elles couvaient. — Les enfants ayant laissé le champ libre — Mescal en profita pour l’occuper — ce qui le rendit suspect — mais personne n’en dit rien — chacun donna une explication — le portail était ouvert et un homme le maintenait contre le vent — car maintenant c’était du vent — et Mescal joua avec le vent — il avait tout le temps de jouer — il n’avait plus rien à faire — il ne ferait plus rien — « autant jouer » se dit-il — il y avait longtemps qu’il ne jouait plus — en tout cas pas de cette manière — jouer pour jouer — comme on boit — ou comme il se piquait. — « Ce ballon est à mon enfant ! » dit une mère — Mescal l’enfermait dans ses grandes mains — il avait des mains de plus en plus grandes — il devenait menaçant — mais il n’y avait plus de danger en lui — et il renvoya la balle avec un sourire qui fit oublier la taille impressionnante de ses mains.

 

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