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Article publié le 15 avril 2013. oOo « La culture, ce n’est pas ce qui reste quand on a tout oublié, mais bien ce qui dresse le squelette et le cortex humains » - S.P. L’histoire, souvent, se répète. Et nous n’avons pas fini de mesurer, par exemple, l’extraordinaire vitalité de l’Antiquité. Ce n’est pas l’Amérique ou l’Europe qui a inventé la société du spectacle, mais bien les Romains. A partir de l’Empire c’est-à-dire sous le règne d’Auguste – début du calendrier chrétien – , Rome est si riche qu’elle peut se permettre un certain relâchement. L’opulence va de pair avec la dépolitisation du peuple qui passe désormais la moitié de l’année aux spectacles. Oui, un jour sur deux, il se rend au cirque où l’attendent les courses de char, il se rend au théâtre où officient comédiens et pantomimes, il se rend, bien sûr, à l’amphithéâtre où les gladiateurs luttent pour la gloire et la survie. Au sein d’enceintes synonyme de monumentalisme, comme le cirque Maxime et ses 260 000 places. Et les matrones, qui s’emparent de leur propre liberté – la découverte et la reconnaissance du désir féminin sont les grandes nouveautés en matière de mœurs - , s’y rendent souvent, transformant l’arène en terrain de séduction. C’est la période des amants et de l’adultère affiché, c’est la période de la luxure. Et de l’implosion du mariage traditionnel. Mais les Romains, en individus pragmatiques, vont retomber sur leurs pieds en revenant à leurs valeurs traditionnelles – frugalité, courage, austérité - , en s’appuyant sur de nouvelles croyances orientales, ainsi que certaines philosophies telles que le stoïcisme. Et inventer le mariage moderne, la notion de conjugalité, avec aussi l’éclosion des sentiments envers l’enfant. Les chiffres des experts ne sont rien comparés à la conscience placide du cétacé dont la queue terminale déploie sa longue superficie isocèle qui tranche l’eau, dans un doux remous suivi d’une écume éparse bientôt dissoute... Les transactions fiduciaires pèsent peu face à la course du disque, ascendante ou descendante, face à l’aube ou au crépuscule qui diffuse ou absorbe les couleurs mobiles de l’espace-temps... L’éphéméride de la célébrité s’envole … ou s’écrase sous le poids du souvenir et de sa substance matérielle …et immatérielle... Et j’en reviens donc, tout naturellement, à mon aphorisme de départ. |
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