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Article publié le 14 juillet 2013. oOo Est-il raisonnable de s’attarder sur le sens du mot trepalium ? Après lecture, concevra-t-on la tâche quotidienne qui nous attend, tous ou presque, de la même manière ? Je n’en suis pas certain. Et pourtant… Qui peut se targuer, aujourd’hui, non pas de maîtriser les différentes étapes de son travail, mais de donner forme, du début à la fin, à ces mêmes étapes ? De tout construire, de tout ériger, de tout bâtir, de A à Z ? Je ne vois que deux sortes d’individus : les artistes et les scientifiques. Pour les premiers comme les seconds, il s’agit de rechercher, il s’agit de faire, les deux verbes étant ici synonymes. L’inspiration et le projet sont des soeurs jumelles, oui, et leur développement conduit à l’élaboration de données et d’informations à remettre sans cesse en question, à la construction d’un sens qui suit la ligne continue du temps. Et dans ce quotidien sisyphéen, ce sont de nouvelles contraintes qui naissent, à partir de celles qui existent, déjà… Chacun a son rocher, chacun pousse son rocher, à sa façon, c’est-à-dire à son rythme. Paradoxalement, c’est en absorbant un certain nombre de contraintes que l’artiste devient capable de franchir les obstacles et de gagner en aisance, avant d’en rencontrer de nouveaux … et ainsi de suite. Puis, au bout d’un moment, il aura bien avancé, suffisamment pour se sentir libre, plus humblement reconnaître son appartenance au mouvement. A tel point qu’il incarnera la figure de l’affranchi et peut-être - qui sait ? - , de l’homme délivré de tout, seul face à lui-même, dans une sorte d’état de grâce… Ainsi, il sera au cœur de la dialectique indépassable entre l’ordre et la liberté, le véritable moteur de la création ou de la recherche … la matrice, aussi, du trepalium… |
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