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Article publié le 8 janvier 2006. oOo Le long de mes jambes ---------------NAISSANCE Roule un liquide chaud... C’est enfin le temps, en sursauts, De connaître cette contraction sauvage, Cet arrachement, formidable travail Qui fouille mes entrailles Pour libérer la vie nouvelle. De ce tunnel qui l’enserre D’un implacable étau de muscles, Qui vers la lumière l’expulse, Brutalement, la pousse à jaillir Sans même pouvoir choisir ! Elle ne sait que cette faille, fleur démente, pressante, Carnivore géante, Qui s’ouvre à son passage Pour la laisser glisser, enfin révélée... Et sur mon flan accueillant, Au creux de ce ventre déserté, Gît un petit être palpitant, Mouillé, qui se refuse à crier Jusqu’à l’ultime séparation, Quand on coupe le cordon. Le petit être à peine fripé, Lève vers moi sa bouille ronde, Son regard infini de vérité ; La nuit protège notre silence Petite enfant, ma fille Dont j’ai enfin connaissance, Je te caresse, te découvre fragile, Pourtant déjà forte à lutter ; L’instinct à mon sein te suspend Entre deux sommeils abandonnés, Tu es là, pleine d’innocence, Terre vierge, étrange personnage Qui d’un bloc donne sa confiance, Ou encore exprime sa rage, Profonde révélation d’un amour absolu De deux êtres inconnus Pourtant en symbiose... Et c’est ce lien de total abandon Qu’il faudra doucement rompre Jusqu’à l’inévitable autonomie De ta jeune vie, d’un avenir libre.
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