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Le commencement de la fin
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 Article publié le 26 janvier 2014.

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Non qu’il faille y revenir sans cesse, y revenir pour ne pas faillir faute d’avoir défailli la première fois dans les parages douteux de la mort servile ou héroïque.

A ce non sans appel répondre par la présente.

Ecrire, parfois, nous lie donc à ceux qui ne sont plus.

*

Du pain et du vin pour les moulins, de l’eau et du sel, pour mouliner les farines humides du ciel qui perce sous la fine couche de glace du regard.Tout sourire, voilà qu’il s’abîme en lui-même.

Le ciel jaune comme un citron qu’un nuage seul - un seul nuage - déplie à l’envi, déployant ainsi les ailes amères de l’oubli.

Sur terre nul contour n’approche la perfection de la sphère.

De creux en creux, elle fait son nid dans les êtres. Gonflées de la sève des jours, les nuits de pleine dune abondent dans les rêves.

Et que le sable est fin dans la roche abrupte ! Elle suinte par tous les pores, elle respire. Entends-la qui te murmure à l’oreille le lent dédain qui la pousse à épouser la cause du temps.

De qui en qui, tu quittes le chemin trop simple pour ne faire plus qu’un avec le sable à venir.

Dans le jardin d’Hélène, les pommes jouent à la balle qui ne rebondit qu’une seule fois. Il s’agit de la loger dans la bouche du vent. Mais comment viser juste lors donc qu’il s’agit de la lancer au loin ? Ce n’est que chutant, s’abîmant dans l’ultime rebond qu’elle vit sa raison d’être qui est de n’être que chute sèche et sans appel.

Durant les heures creuses, Max n’a qu’un souci : achever ce qui n’a jamais fait que commencer. A lui de siffler la fin de la partie : commence alors le lent déclin de la fin annoncée. Que cette dernière traîne en longueur ne retient pas Max de siffler la fin. Max n’est pas la dupe du temps qui s’écroule en lui.

La fin commencerait au moment même où finit ce qui n’a jamais fait que commencer. Eschatologie, la fin de l’histoire, l’impossible.

Le commencement de la fin, rétrospectivement constaté, c’est affaire d’historien.

La bataille de Stalingrad marque le commencement de la fin de la domination nazie, le commencement du sursaut russe, mais l’histoire récente fait fi de ce nom : Staline n’est plus, la ville, symbole de la résistance acharnée et victorieuse au nazisme, a changé de nom. Le vainqueur n’est plus, mais la victoire du peuple russe reste dans toutes les mémoires. Nazisme et communismes, ces frères ennemis, ne sont plus.

Une ère nouvelle n’en finit pas de commencer.

Soubresauts, chute des empires et montée en puissance de puissances émergentes. Semblables aux plus beaux icebergs qui fondent lentement pour se perdre dans la mer houleuse.

Jean-Michel Guyot

7 janvier 2014

 

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