A travers le pare-brise, la verticalité des arbres défile, comme infiniment, une succession qui mélange les couleurs des écorces, le soleil, lui, déchirant les cimes …
Les yeux sur le pare-brise, les yeux sur le tableau de bord, les mains sur la portière ouverte, maintenant, et dans le silence soudain, les éclats de lumière se sont succédé, pénétrant chaque matériau – verre, carbone, métal - , glissant sur le regard, ricochant sur la peau apparente, celle des mains et du visage …
Des éclats de lumière en plein jour …
Des éclats de voix, aussi, là, à travers le combiné, des éclats féminins traversés par le déclaratif, l’interrogatif, l’affirmatif … et à nouveau l’interrogatif, la mémoire, elle, agissant telle une chambre d’écho ou un réceptacle sans contours …
De la voix à l’image, maintenant, par des agrégations plus ou moins mobiles dont se nourrit la rétine, oui, des couleurs plurielles et des mouvements divers qui déjà se terminent, pour laisser place à d’autres.
L’odeur de l’agrume jaillit, là, sous la pression conjuguée des mains, une odeur dissoute dans l’air, une odeur, aussi, dissoute dans la mémoire, et en interaction avec ses différents matériaux, ses différents temps, passé, futur, présent …
La vitesse de la lumière se propage toujours, se propage tout le temps.
L’un de ses points explose, maintenant, provoquant sans doute le jaillissement de la narration qui se mue en flot, en flux ininterrompu … continu et discontinu … un flux ... en mouvement.