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Alpine
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 Article publié le 7 septembre 2014.

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Les plus hauts sommets ne sont jamais que sous le ciel toujours plus haut qu’eux.

C’est les gravir qui importe le plus, l’effort qu’il en coûte et la satisfaction de contempler d’en haut le chemin parcouru jusqu’à eux.

Les montagnes se posent là, plus ou moins difficiles, plus ou moins dangereuses. L’homme, quant à lui, se repose, s’endort, reprend sa marche harassante, puis entame l’ascension, avance vers le haut à coups de reins et de piolet, encordé, rattaché à ses compagnons d’ascension.

Tous unis dans l’effort, les hommes et les femmes de cordée dépendent les uns des autres. Ils forment une chaîne humaine venue défier la chaîne de montagnes. Le premier de cordée ouvre la voie.

La redescente dans la vallée, pour périlleuse qu’elle soit, est avant tout glorieuse.

La montagne vaincue est encore là, elle sourit. Au montagnard qui se retourne sur elle, une fois la redescente achevée, il semble qu’une douce ironie anime ses flancs.

Les hommes n’ont pas vaincu la montagne.

Elle s’est laissé faire, tout en leur donnant l’occasion de se prouver à eux-mêmes leur courage, leur endurance et leur technicité.

La montagne est femme.

La femme, montagne de marbre, pain de sucre, chair palpitante et pensée-émotion en acte dans la geste érotique, la pensée analytique, le souffle au long cours de l’observation minutieuse, la femme, elle aussi, gravit les montagnes, s’adonne aux frissons de l’escalade, de la varappe, de l’alpinisme de haut vol.

Alpine, alpine, la femme jusqu’en ses tréfonds.

Comme si elle était tout le ciel plus grand que toutes les montagnes réunies et cette montagne-ci, cette montagne-là qui appelle le défi, fouette le désir d’en découdre amicalement avec elle pour atteindre des sommets.

Des sommets de contrôle de soi, des sommets d’abandon, des sommets de jouissance, c’est selon, selon le temps et le lieu, suivant la pente douce ou amère de son inclination pour l’homme, pour les hommes qui se présentent à elle et qui bientôt saigneront le long de ses flancs, à coups de reins se hisseront vers ses sommets, jusqu’à peut-être tomber dans la hauteur.

Jean-Michel Guyot

28 juillet 2014

 

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