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Revue en ligne

jeudi 28 mars 2024

Revue d'art et de littérature, musique
Directeur: Patrick CINTAS

Entretien avec Jean-Claude CINTAS

8 textes de Hiboux 68 à écouter gratuitement.
Musique de Patrick CINTAS.

Galerie de tableaux de Valérie CONSTANTIN.

Hiboux68 est une lecture, ta lecture de textes de Robert Vitton sur une musique de Patrick Cintas. La première question qui vient à l’esprit  : un poème ne se suffit-il pas lui-même ?

Aux Journées Poésies de Rodez, en mai 2008, sur le stand du Chasseur Abstrait Editeur, où j’étais présent pour présenter mon recueil "50 chantpoèmes", une jeune fille, guitare dans le dos, élève de l’école de musique, avec laquelle nous parlions, finit par couper court à la discussion qui se tenait entre poètes et visiteurs et d’un ton péremptoire asséna du haut de ses 18 ans : « L’écrit se suffit à lui-même !  » Point final. La messe était dite ! Plions bagages et rentrons au bercail. En fait, j’étais en train de leur présenter le Cahier de la RAL,M n°7 « Dire le texte » (qui s’arrachait comme des petits pains) et qui justement était accompagné d’un CD comportant 8 heures de lecture de textes et de musique que les auteurs du Chasseur Abstrait Editeur avaient enregistrés. Interloqué, j’ai pensé un instant lui rétorquer : « Une musique ne se suffit alors que dans son écriture, dans sa partition ?  ».


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Photo ©Valérie Constantin: Jean-Claude Cintas et Robert Vitton

 

Le prochain chapeau sera consacré à un entretien avec l'écrivain François RICHARD, auteur d'un livre publié par Le chasseur abstrait: LOIRE SUR TOURS.

Loire sur Tours

Deux passions illuminent l’oeuvre de François RICHARD : la langue et le texte. Ses livres proposent toujours un parcours à la fois lyrique, — don de la langue, et narratif, — art de l’expérience. LOIRE SUR TOURS est étrangement fluide, vrai et faux, facile et complexe, phlogistique de l’égarement et de l’équilibre, mais aussi solide qu’un métier arraché à l’existence. Les photographies de Christophe LAURENTIN s’appliquent avec non moins d’étrangeté romanesque à cet itinéraire soigneusement mis en page.

 

François RICHARD
©christophe laurentin
François RICHARD publie chez nous Loire sur Tours, beau récit poétique illustré par les photographies de Christophe LAURENTIN. Il a publié chez Voix éditions Vie sans mort et chez Le Grand-Souffle à Paris Esteria.

François Richard est éditeur chez Caméras animales. On lira avec intérêt l’entretien que lui et son frère Matthias m’ont accordé.

Il faut absolument lire ses trois livres comme un ensemble en constante respiration. C’est un inventeur, ce qui le distingue nettement du commun des mortels.

Christophe LAURENTIN
©christophe laurentin

Christophe LAURENTIN a publié avec succès (3000 exemplaires vendus) un livre de photographies J’ai une âme à Paris avec l’écrivain Sun Axelsson (Fischer & Co -Stockholm- 1990).

Il est aussi, plus que l’illustrateur, le compagnon de voyage de François Richard dans Loire sur Tours où ses photographies jalonnent un itinéraire précis.

Son blog chrislaurentin.blogspot.com/"> est un hommage à la photographie.


LETTRES VAGABONDES

de
Benoît PIVERT

Benoit Pivert


 

Voici un espace d'auteur qui a atteint sa maturité. C'est un livre. Le projet est en tout cas sur la table.

"Confiné cet été par un ciel inclément dans une demeure qui n'était pas mienne et condamné à explorer les rayonnages d'une bibliothèque qui m'était étrangère, je me vis - la chose n'était pas advenue depuis l'époque des pensums scolaires et universitaires - dans la nécessité de me plonger dans des livres que je n'avais pas choisis," écrit Benoît PIVERT.

Il est temps de montrer le travail accompli dans les "espaces d'auteurs". Ainsi de Serge MEITINGER, de Nacer KHELOUZ, de Robert VITTON, de Pascal LERAY. D'autres espaces continuent de se développer au fil des mois.

Si vous souhaitez participer à ce travail en ligne, n'hésitez pas à contacter la rédaction. Écrivez pour empêcher les autres d'écrire.

Voici donc pour commencer "Les Lettres vagabondes" de Benoît PIVERT et l'édito qui marqua d'abord cette recherche intense.

 

JOUIR DE SA DOULEUR
par Benoît PIVERT

Confiné cet été par un ciel inclément dans une demeure qui n’était pas mienne et condamné à explorer les rayonnages d’une bibliothèque qui m’était étrangère, je me vis - la chose n’était pas advenue depuis l’époque des pensums scolaires et universitaires - dans la nécessité de me plonger dans des livres que je n’avais pas choisis.

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, je partis à la découverte d’une bibliothèque qui faisait honneur à son propriétaire car y étaient représentés à peu près tous les continents et tous les siècles.


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Voilà les Lettres vagabondes de Benoît PIVERT. Un beau livre en perspective. Le chasseur abstrait est bien sûr sur les rangs.

Le mois prochain, nous présenterons Side effects de Nacer KHELOUZ, autre esprit remarquable.


FORUMS

Nouvelle rubrique


 

Voici quelques sujets de discussion essentiels. Pour participer, il suffit de nous envoyer vos débats. Le livre, l'auteur, les droits moraux et patrimoniaux, les éditeurs, les nouvelles pratiques, etc., les thèmes ne manquent pas. Soyez virulents.

Voir les conditions d'utilisation.

 

Le livre d’artiste
avec le CRL de Midi-Pyrénées
Patrick CINTAS
On peut raisonnablement penser qu’avec l’accumulation infinie des pages sur le réseau internet, les gens auront de plus en plus la tentation de payer leurs mots clés. Nous aurons alors le choix entre deux mondes, celui dont tout le monde parle, très cliqué, très lu, très cher, et celui - pas cliqué, pas lu et gratuit - qui n’intéresse personne. Sauf nous. Éric WATIER auteur de (cliquez)

- zedele.net/bloc.htm

Le 29 mai dernier, comme nous l’avions annoncé par communiqué de Presse, le Centre régional des Lettres de Midi-Pyrénées a organisé une Journée d’étude sur le thème du livre d’artiste. Le musée des Abattoirs de Toulouse a accueilli plus de soixante participants dans son auditorium Jean Cassou. Beau succès. Le livre d’artiste est à la mode, mais la mode n’est pas au livre d’artiste. Voyons voir.

 

Tire-lignes nº 1

La vie du livre en Midi-Pyrénées

Le CRL en profite pour lancer le numéro 1 de sa nouvelle revue : Tire-lignes qui remplace le navrant Mots de Cocagne. Design, format, rédaction, tout est nouveau et bien pensé. Le niveau aussi s’est élevé à la hauteur de l’attente des lecteurs. Les acteurs du livre s’y retrouvent pour former la trame du livre en Midi-Pyrénées. Hervé Ferrage, directeur du CRL, en est le rédacteur en chef. Directeur de la publication, Danielle Buys qui préside le CRL. À noter la présence de rédacteurs de qualité et l’accent mis sur les Lettres. En un temps où la Société des gens de Lettres ne compte plus dans ses rangs que de rarissimes femmes et hommes de Lettres, la place étant occupée par de trop nombreux auteurs de livres, et où le Centre national du livre s’éloigne fermement des Lettres sous la houlette des producteurs de livres un peu rapidement dénommés éditeurs, ce qu’ils ne sont évidemment pas, pas plus que leurs auteurs sont des écrivains, cet encouragement n’est pas à négliger.

« Quelques principes simples nous ont guidés, écrit Hervé Ferrage. Côté contenu, nous souhaitions donner plus de place à la vie et à la création littéraire en Midi-Pyrénées sans bien sûr négliger l’ensemble des métiers du livre et leur actualité. Nous souhaitions aussi lancer des passerelles vers d’autres arts. Côté forme, nous rêvions d’une revue plus aérée, plus sobre aussi et plus cohérente dans son graphisme, avec quelques partis pris originaux qui retiennent l’attention et invitent à la lecture. »


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FORUMS

en perspective


 

Le Centre régional des Lettres de Midi-Pyrénées ne s’en va pas t’en guerre, mais voici que depuis quelques temps il multiplie les rencontres sur les thèmes clés du livre comme le livre d’artiste, ci-dessus, qui ouvre les portes de l’Art et enfonce celle des bibliothèques et autres institutions obsolètes.

 

Le 9 juin, c’est sur le thème du "livre sans les écrivains" que s’est ouvert un débat franchement gâté par le président de la SGDL, en tournée électorale (à trois jours de l’AG, me semble-t-il), qui n’a pas attiré grand monde. Nous rendrons compte le mois prochain de son discours dépassé, déphasé, limite aussi question respect des autres, empreint de mauvaise foi ou d’ignorance, dénué de professionnalisme, démagogue aux grosses ficelles, - discours destiné à des adhérents certes auteurs de livres, mais rarement écrivains, - livres qui ne touchent ni au commercial, d’où le mépris de leurs auteurs à l’égard des oeuvres à succès, ni à la littérature. Mais il faut dire que cette piétaille écrivante est celle qui rapporte aux éditeurs, non pas en marge des best-sellers, mais au coeur même d’un système qui sait les manoeuvrer. Hélas, le discours de la SGDL ne leur rend pas service, tout tourné qu’il est vers la recherche d’un pouvoir à la fois sur le livre et l’auteur, petit combat électoraliste, racoleur, dépensier, corporatiste, d’une corporation limitée à ces petits producteurs de textes consommables, collectionneurs de points de retraite qui n’ont aucune idée des véritables enjeux et qui vivent dans l’imaginaire résiduel d’une forme d’assistanat parfaitement contraire à la créativité.

La SGDL serait "un organisme de réflexion, d’initiative et de surveillance au service de la création intellectuelle", mais à entendre Alain Absire, elle souhaiterait plutôt devenir une "organisation professionnelle de réflexion, d’initiative et de surveillance de la création intellectuelle". Ordre et pouvoir. Brrr...

Le 14 juin - nous en reparlerons aussi - c’est Éric VIGNE, écrivain et éditeur, qui a présenté sa pensée et son fil dans le cadre d’une collaboration entre le CRL et la librairie Ombres blanches. Son livre : Le Livre et l’Editeur. Intéressant, mais le niveau baisse.

Dans Le livre et l’éditeur, Eric Vigne nous livre en cinquante questions-réponses sa réflexion sur l’état actuel de l’édition et sur la pente universelle à la marchandisation qui compromet les règles et les équilibres de ce commerce fragile. Y a-t-il aujourd’hui une crise du livre qui serait différente des précédentes ? En quoi la mutation de la presse écrite et la concentration de la distribution affectent-elles l’univers du livre et, par là, de la pensée ? Quelle place la communication et ses valeurs prennent-elles désormais dans le travail de l’éditeur ? Que pèse désormais le livre face au bouleversement de la lecture par le numérique ? Qu’est-ce que la « marchandisation » ? Comment peut-elle aussi facilement dicter jusqu’au contenu de la littérature contemporaine, et notamment de « la littérature de proximité » ? Telles sont quelques-unes des questions abordées et débattues à l’occasion de cette rencontre où sont aussi esquissées les lignes de résistance à partir desquelles peut continuer à se construire un travail intellectuel et éditorial exigeant. Hum...

Le 3 juillet, toujours dans le même cadre, Philippe JACCOTTET viendra lire des extraits de ses oeuvres. On passe d’un coup de la grogne des écrivants et des éditants à une des plus belles poésies de notre temps. On frissonne déjà en pensant qu’Hervé FERRAGE, directeur du CRL, est l’auteur d’un "amazon.fr/s/ref=nb_ss_w/402-0434566-7240924 ?__mk_fr_FR=%C5M%C5Z%D5%D1&url=search-alias%3Daps&field-keywords=herve+ferrage&x=14&y=16">Philippe Jaccottet, le pari de l’inactuel" (je ne l’ai pas encore lu, mais ça viendra). J’attends beaucoup de cette rencontre qui ne sera gâtée par aucun représentant dépassé et éligible du SNE, de la SGDL ou du SLF. La librairie Ombres blanches est un des trésors de Toulouse. On y rencontre souvent les véritables créateurs de notre temps, mais il faut aussi y fouler l’infanterie écrivante et éditante, commerce oblige. On n’a rien sans rien.

Philippe Jaccottet m’a fait savoir qu’il était malheureusement trop fatigué et trop faible ces temps-ci pour venir comme prévu à Toulouse. J’en suis très triste, mais nous devons annuler la soirée du 3 juillet. Je ne sais si nous pourrons la reprogrammer. Cordialement, Hervé Ferrage - Directeur du CRL Midi-Pyrénées.

Voici une page éloquente sur la poésie "inactuelle" de Philippe Jaccottet, maulpoix.net/Jaccottetcours.htm">site de Jean-Michel Maulpoix.

Et le ombres-blanches.fr site de la librairie Ombres blanches.

Du 3 juin au 12 juillet, Pierre Lecuire, architecte du livre, à la bibliothèque de Toulouse. Le 12 juin, nous assistons à l’inauguration de l’exposition. Pierre Lecuire est présent. Présentation de son œuvre par Dominique Mazel, conservateur en chef à la Bibliothèque Méjanes, à Aix en Provence. Pierre Lecuire prend ensuite la parole pour situer son oeuvre dans le temps auquel elle appartient désormais : le XXe siècle, celui qui commence avec le cubisme et s’achève dans un flot d’incertitudes. En cela, Pierre Lecuire est un homme de son temps. Poète, il a élaboré son oeuvre dans le dialogue avec quelques-uns des grands artistes de sa contemporanéité : Nicolas de Staël, Serge Charchoune, Geneviève Asse, Vieira da Silva, Raoul Ubac, Pierre Tal Coat, Zao Wou-Ki... Une quarantaine d’ouvrages de poésie façonnés au fil d’oeuvres plastiques dans les riches matériaux et les reliures de ce qu’il convient d’appeler de beaux livres.

L’oeuvre poétique, son contenu textuel, s’y perd un peu au profit des graphismes et des compositions. Certes, elle est ainsi publiée, de la plus noble manière, s’inscrivant d’office, comme le rappelle Dominique Mazel, dans l’éternité, mais ce sera celle des conservatoires et des collections : on retiendra beaucoup de Nicolas de Staël, qui fut un génie, et peu d’autres artistes pour qui la chance, à défaut de véritable génie, ne sourira pas. Pierre Lecuire présente enfin l’architecture proprement dite de son oeuvre, affirmant son originalité et sa profondeur. Mais la question reste posée : l’oeuvre poétique peut-elle à ce point être tributaire, sur le plan éditorial comme littéraire, de ses paysages plastiques, voire architecturaux ? Le fait est que Pierre Lecuire a à peine évoqué cette poésie qu’il faut ensuite lire par morceaux tronqués sur de magnifiques compositions ourlées d’estampes non moins exceptionnelles.

Derrière les vilaines vitrines de la Bibliothèque municipale de Toulouse, la beauté même, mallarméenne parfois.

L’exposition a été conçue par Ann-Sarah Laroche qui, reconnaît Pierre Lecuire, a réalisé la prouesse de faire entrer cette oeuvre monumentale dans les "recoins" d’une bibliothèque municipale, siège de la Bibliothèque d’Etude et du Patrimoine, qui a besoin de revoir ses concepts en matière de découverte : étroitesse du lieu optimisée par l’habileté de madame Laroche, pas de dossier de Presse, pas de catalogue, rien, pas même une petite clé usb à 50 centimes qui serait si utile au moment de répandre la nouvelle. Mais cette exposition est un bijou, tout comme la Bibliothèque d’Etude et du Patrimoine est un des trésors de Toulouse.

Visites commentées de l´exposition :
Vendredis 13 et 27 juin à 12h30
Mardis 17 juin et 2 juillet à 18h

Quelques bonnes adresses :

bibliothequedetoulouse.fr Bibliothèque municipale de Toulouse.

bibliothequedetoulouse.fr Bibliothèque d’Etude et du Patrimoine

 


Cahiers de la RAL,M

Chantiers


 

CAHIERS DE LA RAL,M nº 8
HAÏTI

Le Cahier "HAÏTI", préfacé par Jean METELLUS, sera présenté au 18e Salon de la revue à Paris les 11-12 octobre 2008. Un monument de plus de 600 pages de littérature et d’art avec trois générations de poètes et d’artistes haïtiens, dont Alex Laguerre, André Fouad, Angie Fontaine, Anthony Phelps, Armoce Duge, François Avin, Chay Nanm, Coutechève Lavoie Aupont, Damas Porcena, Doc Wor, Dominique Batraville, Duccha, Duckens Charitable, Elsie Suréna, Emilie Franz, Emmelie Prophete, Ferol Hugues Berthin, Frankétienne, Fred Edson Lafortune, Fritzner Lamour, Gary Klang, Jacques Ravix, Jean Dany Joachim, Jean Davidson Gilot, Jean-Emmanuel Jacquet, Jean-Francois Toussaint, Jean-Louis Sénatus, Jean Métellus, Jean-Pierre Jacques Adler, Jean-Marc Voltaire, Josaphat-Robert Large, Josenti Larochelle, Joseph Casseus, Joseph Edgard celestin, Juste Jonel, Kanga, Keven Prevaris, L’atelier Le vide, Makenzy Orcel, Marc Exavier, Marie-Alice Théard, Mario Benjamin, Mathurin Rodolphe, Pierre-Max Freesney, Michèle Voltaire Marcelin, Nadol’s, James Noël, Pascale Monnin, Pierre James, Pierre-Moïse Célestin, Pierre-Pascal Merisier, René Dépestre, Rodney Saint-Eloi, Romilly Emmanuel Saint-Hilaire, Sergine André, Sterlin Ulysse, Stivenson Magloire, Syto Cavé, Walner O’Registre, Tomy M.Day…

CAHIERS DE LA RAL,M nº 9

Ceci n’est pas une série !
Appel à contribution
« Le hasard crée ce qui deviendra significatif. » Ferdinand de Saussure.

Georges AYVAYAN - Série 2005


Dans le cadre des préparations du tricentenaire du signifiant « série », la RAL,M prépare un cahier de mélanges qui nécessite l’implication de tous ceux qui, quel que soit leur domaine d’activité, ont fait, à un titre ou un autre, l’expérience de la série.

Rappelons quels cahots ont traversé l’histoire de ce mot, apparu dans la langue à l’aube d’un âge qui allait devenir industriel, au risque de se faire miroir d’une vision de plus en plus déchirante de l’humanité.

1715 : le mot est traduit du latin pour décrire, en mathématiques, les suites infinies de Leibniz.

1767 : Denis Diderot évoque une « vieille série d’impressions », rendant au mot une acception plus large, plus ouverte et ambiguë du mot : « suite, série, succession ».

1809 : Lamarck veut voir dans la classification des espèces naturelles une « véritable série ».

1828 : Charles Fourier, convaincu que la série définit la structure de l’univers, veut doter la société d’une organisation de même nature.

1840 : Gérard de Nerval, en marge d’Aurélia, note : « Les ordres ont le secret — transmis des pères aux fils. C’est la sympathie humaine. Les esprits sont étagés dans les mondes et se correspondent. La l (oi) inv (isible) qui s’occupe des destinées des h (ommes) à différents degrés — sur le rapport de chaque série et sans rien changer. »

1862 : Proudhon se définit comme « un simple observateur et chercheur de séries »

1909 : Claude Monet présente « Les Nymphéas, série de paysage d’eau ».

1946 : René Leibowitz introduit en France les principes de la « composition avec douze sons », autrement appelée « musique sérielle ».

1963 : Pierre Boulez publie « Penser la musique aujourd’hui », rendant les conclusions d’une expérience radicale de la série, dite « généralisée ».

1984 : Henri Meschonnic formule une première proposition relative à un principe opaque, la « sémantique sérielle ».

1997 : Paul Bleton expose les principes d’une « lecture sérielle ».

Philosophie, art, littérature, musique, industrie, administration, sport, télévision, électricité, informatique, archivistique, crime. Aucun secteur n’est épargné par le principe de la série, principe aveugle et sans a priori. 

Or, trop longtemps, la série est restée un oeil conceptuel posée sur la réalité. Le projet de la RAL,M, à travers ce cahier, n’est pas d’accumuler des témoignages épars sur un thème soumis, plus que tout autre, à l’alea et l’accident, mais de produire une critique de la série, en la mettant à l’épreuve des faits, du réel, des pratiques.

Vos contributions sont sollicitées. Votre expérience de la série nous est précieuse.

Pascal LERAY

CAHIERS DE LA RAL,M nº 10
Homosexualité(s) et littérature
Appel à contribution
Image de Valérie Constantin Corps

De même que les auteurs de la Renaissance ironisaient volontiers sur les ténèbres du Moyen-Âge , nombreux sont les jeunes homosexuel(le)s, en ce début du vingt-et-unième siècle, qui, lorsqu’ils ou elles ne sont pas familiers de l’histoire littéraire, ont tendance à considérer le passé comme un énorme trou noir et à situer au XXème siècle l’émergence de l’homosexualité[1] en littérature, le XXème siècle devenant à sa manière leur « siècle des Lumières ».

A y regarder de plus près pourtant, bien que passée obstinément sous silence par tous les manuels scolaires se targuant de présenter la littérature des classiques grecs à nos jours, l’homosexualité est présente dans les textes dès l’Antiquité. Si Le Banquet de Platon et le Satyricon de Pétrone comptent parmi les œuvres les plus connues, il conviendrait, certes au mépris des frontières entre genres littéraires, de faire figurer à leurs côtés les Epigrammes érotiques de Martial. Plus tard, en Occident, il faudrait ajouter, entre autres, les poèmes homosexuels de François Villon (1431-1463). Ce que l’on ignore souvent, c’est la multitude de poètes du domaine juif et arabo-musulman inspirés par la beauté des garçons. Abou Nawas au IXème siècle (Le vin, le vent, la vie) est sans doute le nom le plus connu mais c’est surtout au XIème siècle que l’on assiste dans la poésie galante andalouse de langue arabe à une éclosion du genre et au XIIème siècle que les poètes juifs dans l’Espagne chrétienne puisent aux mêmes sources esthétiques, le plus célèbre d’entre eux étant peut-être Abraham ibn Ezra Judas Halévy. Il était difficile d’être exhaustif pour le Moyen-Âge, cela devient parfaitement impossible pour les siècles suivants. On peut citer parmi les écrivains homosexuels l’Anglais Christopher Marlowe (Edouard II) (XVIème siècle), le Français Théophile de Viau (XVIIème siècle), forcé de se convertir au catholicisme et de vivre caché en raison de ses mœurs. Au XVIIIème siècle, le libertinage n’est pas l’apanage des hétérosexuels. La revendication de la liberté de la chair ignore souvent la différence des sexes, ce qui se reflète à la fois chez Sade mais aussi dans les écrits anonymes réunis par Patrick Cardon (Bordel apostolique, 1790[2] et Les Enfans de Sodome à l’Assemblée Nationale, 1790[3]). Au XIXème siècle, les personnages littéraires homosexuels – encore rares – ne sont pas l’apanage d’écrivains homosexuels, que l’on songe à Vautrin chez Balzac ou aux lesbiennes de Baudelaire, toutefois les penchants homosexuels d’écrivains comme Oscar Wilde ou Verlaine ne sont un mystère pour personne. Si les écrivains homosexuels masculins du XXème siècle sont suffisamment connus pour que nous n’ayons pas à les énumérer, profitons-en pour souligner ici le développement durant ce siècle d’une littérature lesbienne avec Natalie Barney, Radclyffe Hall, Vita Sackville West et plus tard Violette Leduc, Geneviève Pastre, Jocelyne François et bien d’autres encore.

Ce qui est nouveau au XXème siècle, ce n’est donc pas la présence de l’homosexualité dans la littérature mais l’évolution du regard porté dans la littérature sur l’homosexualité.


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oOo

 

Humainisme
Nizar MOUAKHAR
Université de Provence (Aix-Marseille I)

 « La main court le fuseau, sur le métier, autour des aiguilles, crée le fil, le tord, le passe, le plie, le noue, la main se hâte dans les épissures et les brêlages, trouvant à coup sûr le couloir en dessous que l’œil ne voit pas, elle erre à travers le dépoli du verre, arasant les grains ensemencés par le hasard, piquants qu’elle seule sait élire, elle trace sur la plage boucles en ganses, heureuse parmi ses rinceaux et guirlandes, la main danse, jouissant de ses degrés de liberté ».  - M. Serres [1], Les cinq sens -

 

L’homme a recours à la locomotion qui fait de lui le pèlerin par excellence, à la vision par laquelle il parcourt l’horizon et le fouille, à la phonicité qui lance un appel aux présences proches ou lointaines, et enfin à la technicité - en l’espèce à la main - qui se tend pour saisir ou toucher tout ce qui n’est pas elle. Si on crédite tant d’importance à cette dernière, tant dans nos actes que dans nos écrits, c’est en vertu, certes et non moins à insister, de ses capacités propres [2] à agir efficacement sur le monde extérieur, mais aussi à subordonner ses compétences à la manifestation d’une expression quelconque. Mieux encore, elle est même de nature ubiquiste dans notre vie. Elle est : organe du faire  ; lien hiératique avec le « tout autre » [3] - pour employer le terme de Rudolf Otto - ; instrument de gnôsis et de communication, etc.

Pour autant, un regard philosophique porté sur la main n’est paru que tardivement. Jadis privilège de la pensée (Aristote), théorie de la conscience réflexive (R. Descartes), puis de la conscience explosante (E. Husserl) (« Psyche l’intouchable, écrit Derrida, Psyche l’intacte : toute corporelle, elle a un corps, certes, elle est un corps, mais intangible » [4]), la main se doit l’attente de Maurice Merleau-Ponty pour que son faire - qui la présuppose comme organe - apparaisse dans le champ phénoménal, révélateur de la spatialité propre du corps [5]

Non seulement il y a deux mains (la gauche et la droite), deux taxinomies de mains (main intime contre celle pragmatique, la bonne et la mauvaise main, etc.), il y a, en outre, deux conceptions de faire-œuvrer la main : la main cognitive - donc forcément dématérialisante (celle qui index-e, mime, accompagne la parole) - ; et la main empirique (celle qui fait : peint, écrit, joue, etc.). L’un des champs propice à l’étude de cette dernière est sans conteste le domaine pictural. Néanmoins, ce qui suit ne prétend aucunement retracer un inventaire historique ou socio-anthropologique de la main. Autant, il souhaite jeter quelques lueurs sur les éminentes aptitudes de celle-ci en tant qu’un instrument multi-fonctionnel jouant un rôle déterminant en amont de la genesis de l’œuvre plastique. 


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Otra vuelta de tuerca
Silvia como enigma y gólem de palabras
Lilia DAPAZ STROUT
Universidad de Puerto Rico - Mayagüez

En una entrevista, al hablar de su relación con lo lúdico, Cortázar expresa : “...El juego, como lo juegan los niños o como trato de jugarlo yo como escritor, corresponde a un arquetipo, viene desde muy adentro, del inconsciente colectivo, de la memoria de la especie. Yo creo que el juego es la forma desacralizada de todo lo que para la humanidad esencial son ceremonias sagradas.” (1) SILVIA (2) oculta un episodio de la memoria colectiva : el rescate del abismo de la Kore, la doncella prisionera del Hades. Comparte la simbología asociada con el bosque y la fertilidad y el nombre evoca a la mítica virgen vestal (violada por Marte) Rhea Silvia, la Reina Silvia, diosa menor del bosque, madre de Rómulo y Remo, los mellizos amamantados por una loba.

Hombre solo, Fernando, protagonista y narrador, no sabe cómo contar algo de lo que no está seguro de si ocurrió. Algo que “me obliga a escribir lo que escribo con una absurda esperanza de conjuro, de dulce gólem de palabras.” (3) Como a un gólem, Fernando, doble del autor, da vida a Silvia, cuya invisibilidad emerge en un asado entre amigos. El cuento se vincula con el proceso de la elaboración del texto que es creación literaria y testimonio del renacimiento del autor/narrador/personaje, que experimenta, con la tarea de escribir, una iniciación a un estado más alto de conciencia. La confusión de lo que desea transmitir se expresa con palabras como humo, sombra, niebla, absurdo, pesadilla, fantasma, esfumándose y términos de incertidumbre y vaguedad. Empieza con una situación a la vez simbólica y real, una comida entre amigos alrededor de una mesa redonda, una celebración. El ambiente es un patio rodeado de árboles en medio de la noche y de la naturaleza. El nombre de alguien, presente pero invisible, es arrojado al espacio familiar. Silvia se repite en el campo de los niños pero se escamotea su aparición, como si fuera algo disociado y elusivo que desea contacto con el mundo de los mayores. Embrujado y fascinado por esa presencia fragmentada que creyó ver, Fernando, un intelectual destacado, insiste en la caza de esa imagen huidiza. Intrusa inasible y apenas vislumbrada en medio del fuego del asado y la oscuridad, será la obsesión que lo moverá a resolver el enigma de su furtiva aparición. Empieza para él un pasaje que cambiará su modo de ser. Se embarca en un viaje que lo enfrentará con los fantasmas y monstruos en su interior. La iniciación se continuará en un asado en su propia casa, también en el Luberon, zona mágica de la Provenza.


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L’ingénierie lexicale au service de la poésie vocale : propositions, problèmes et solutions
Jean Nicolas DE SURMONT
Université Libre de Bruxelles

Là où les Anglo-Saxons utilisent popular music, les Francophones n’utilisent pas forcément musique populaire. Si d’un côté on choisit considérer au sein d’un même objet d’étude Léonard Bernstein et Michael Jackson en les considérant tout les deux comme des médiateurs de la musique populaire c’est que l’on s’intéresse à la fois au public qu’ils visent (réception) et aux stratégies de diffusion de leurs œuvres (aspect commercial). Mais ce regroupement est-il abusif si l’on considère que co-existent en milieu francophone des sensibilités esthétiques différentes (la place de la musique et du texte dans une chanson) et des traditions historiques fort différentes des pays anglo-saxons. Dans le cadre de cette communication nous présenterons une partie du vocabulaire opératoire que nous avons créé en partie pour résoudre ce genre de problème épistémologique. Nous cherchons à donner à la poésie vocale[1] de tout style ses lettres de noblesse en évitant de l’assimiler à l’étiquette anglo-saxonne « popular music », syntagme qui, en définitive, évacue la dimension textuelle de l’objet. En outre nous expliquerons pourquoi nous ne considérons pas davantage la poésie vocale que ce que les Anglais nomment la popular music comme des disciplines mais comme des objets d’études.

La reconnaissance académique d’un corpus permet de valider son existence comme objet d’étude. Dans les pays anglo-saxons, la musicologie a progressivement prise en compte la musique populaire notamment par le travail bibliographique de The Music Index (1949- ) et de l’index International Index to Music Periodicals en cédérom. Le développement des études sur les musiques populaires dans les années 1970 au sein d’un mouvement plus vaste que l’on a baptisé les cultural studies. A preuve les nombreuses revues comme Popular Music and Society (1971), Popular Music (1981), Journal of Popular Music and Society (1988) et la revue Australienne Perfect Beat (1992). Les magazines, aussi plus nombreux, permettent de mieux assimiler les pratiques à un ensemble cohérent.


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Les mains du Che
Francisco AZUELA

Extrait du livre inédit : « Cordillera real de Los Andes »

 

Musique de Patrick CINTAS

 

Chant Premier

 

Je ne suis pas arrivé en retard, commandant,

Pour saluer ton nom,

Ton nom appartenant à la grande histoire d’Amérique

Dans laquelle entrons nous tous.

 

J’habite la maison voisine à celle

Où, en Bolivie, on a caché tes mains, 

Tous les matins

Je pose mes mains sur son mur de pierre et de briques

Pour te dire bonjour.

 

Je vois, dans la nuit étoilée d’octobre,

Je vois le vol lumineux d’un condor rouge

Au-dessus de la cordillère tangible des Andes,

Au-dessous de la Croix andine,

Oui, je vois voler au-delà du temps

Tes mains et ton masque.


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Sudamérica herida
Francisco AZUELA
Musique de Patrick CINTAS

 

I

Ayer el sol quemó tus alas

en la sombra oscura de la selva,

se oyó el último canto de aves agonizando,

la herida se hizo honda

profunda como la desesperanza

donde se oye el quejido de los guerrilleros

que han perdido la vida en la desolación de la noche.

 

El sueño atrapó sus sueños

perdió la patria sudamericana

una luz ya conquistada.


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Hommage aux Silencieux : Toi, ma mère
Nacer KHELOUZ

 

Musique de Patrick CINTAS

 

Œil en Souffrance

En cette nuit

Du Vendredi

Pour écrire ton nom

Toi

Ma mère

Entendre encore

Encore une autre fois

Juste une seule

Le chant de ta voix

Courbée par les ans

 

Tes aphorismes apeurés

Tes rires innocents

Tes proverbes

Tout cela

Qui t’a bâti

Un Refuge

Dans mon corps

Qui est le tien


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La maison de mon père
Gabriel ARESTI

LE CHEF (guardia civil) - Toi tu parles trop de la maison de ton père.

OCHOA -

La maison de mon père
je la défendrai.
Contre les loups,
contre la sécheresse,
contre le lucre,
contre la justice,
je la défendrai,
la maison de mon père.

Je perdrai
mon bétail,
mes prairies,
mes pinèdes ;
je perdrai
mes intérêts,
les rentes,
les dividendes
mais je la défendrai la maison
de mon père.

On m’ôtera les armes
et je la défendrai avec mes mains
la maison de mon père.
On me coupera les mains
et je la défendrai avec mes bras
la maison de mon père.
On me laissera
sans bras,
sans poitrine
et je la défendrai avec mon âme
la maison de mon père.
Moi je mourrai,
mon âme se perdra,
ma famille se perdra,
mais la maison de mon père
demeurera debout.

LE CHEF - Gabriel Aresti.

OCHOA - Vous êtes cultivé, Chef.

Extrait de Gisèle - Patrick Cintas - Chanson d’Omero.

La maison de mon père © Gabriel Aresti © Traduction : Jean Haritschelhar / Mattin Larzabal (adaptée)

Entrevista con Carlos Ernesto García
Christian Zárate

Miro el reloj que está en lo alto de la esquina de lo que antes fue la sede del Banco Central, un edificio emblemático de la ciudad que a principios de los años ochenta se volvió famoso tras un espectacular asalto a mano armada, que finalmente desembocaría en un estrepitoso fracaso. Por lo poco que sé, aquel que ahora alberga la firma de unos grandes almacenes, durante la Guerra Civil Española sirvió de cuartel general del bando republicano. Son pues, cerca de las tres de la tarde y me encuentro reunido en la terraza del café Zurich con el poeta, escritor y corresponsal de prensa salvadoreño Carlos Ernesto García. La entrevista para la que nos hemos dado cita en el centro de Barcelona, aún no ha comenzando y mi interlocutor, ajeno a todo lo que pasa a su alrededor, está absorto en las noticias del diario que compró en uno de los muchos estancos de revistas y periódicos diseminados a lo largo del famoso paseo de Las Ramblas y que según sé, permanecen abiertos todo el año las 24 horas del día. Mientras, yo preparo mis notas, pues en unos minutos abordaremos algunos de los más interesantes aspectos que rodean a la exposición Escuelas de Otros Mundos del fotoperiodista catalán Kim Manresa, que fuera producida por la productora cultural C&Duke. Muestra de la que Carlos Ernesto García es su comisario y que espero, con suerte, algún día viaje a El Salvador.

Sobre la mesa del concurrido local, junto a un vaso de agua sin soda reposan un par de cafés cortados, dos cajetillas de cigarros, un encendedor, mi libreta de apuntes, una pluma marca Sharpie, una cinta sellada y la grabadora que registrará, con la implacabilidad de las máquinas, hasta el último comentario de mi entrevistado, quien fijando su mirada en su reloj de pulsera se lleva un cigarrillo Camel a los labios y apagando su teléfono móvil, que no ha parado de sonar ni un momento, me sugiere que comencemos. El fotógrafo Vicente Holgado, viajero infatigable que ha realizado reportajes en situaciones tan extremas, como las vividas en los glaciares de la zona andina o Groenlandia y que en unos días partirá con rumbo a Siberia, se incorpora a la mesa y comienza a disparar con su cámara. Cuento hasta tres e inclinándome un poco, me cercioro de que la grabadora cumple con su cometido y sin más preámbulo comenzamos este breve diálogo.


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L’espace méditerranéen de la Poésie
Entretien de Rodica Draghincescu avec Béatrice Bonhomme

RD : Poète et professeur à lUniversité de Nice, vous avez fondé avec Hervé Bosio la revue Nu(e), qui publie de la poésie. Après une thèse sur Pierre Jean Jouve, vous vous êtes spécialisée dans le domaine de la recherche sur la littérature contemporaine. Auteure dune cinquantaine douvrages de critique littéraire et de création, vous assurez des cursus sur la poésie et vous êtes la responsable d’un axe de recherches « Poièma ». Béatrice Bonhomme, pourrions-nous affirmer que la culture poétique na rien dune panacée ?

BB : Une « panacée » voudrait dire que la culture poétique constitue un remède universel, une formule, par laquelle on prétend tout résoudre. Ce n’est pas le cas de la poésie. Quelquefois, loin d’être une panacée, la poésie m’agace, je comprends qu’on puisse la haïr et la déclarer « inadmissible »... Elle semble parfois tellement en décalage avec le réel, mais c’est finalement une fausse impression, car elle est le réel.

RD : Cela signifierait…

BB : La « poésie », cela signifie, pour moi, le fait d’aimer les mots, d’avoir envie de créer avec ce matériau, mais aussi le désir de faire aimer les mots à d’autres personnes, à des étudiants ou à des lecteurs, et tenter de leur faire découvrir des univers à travers ces mots. Mais ce n’est pas pour cela que la poésie résout tout... On en est bien loin. La poésie, c’est plutôt un doute et une question perpétuelle, une souffrance ou un bonheur à vif dans la vie, une intensité. Aucunement un remède, mais plutôt une sursensibilité à la vie et à la mort, ce qui, sans doute, est aussi bien chance que possibilité accrue de douleur. C’est une façon d’être au monde, toujours dans l’intensité. C’est une expérience à la portée de tous, du premier venu, de nous tous.


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Point barre
Nº 4 - revue des antipoètes
La revue semestrielle de poésie mauricienne Point Barre vient de publier ce 16 avril 2008 au Centre Charles Baudelaire à Maurice son quatrième numéro, thématisé « Anti-poèmes ».

Sous ce titre provocateur et intriguant, souligne Catherine Servan-Schreiber, de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, le quatrième numéro de la revue interpelle : «  Impertinence ? Insolence ? Dandysme ? Un rythme de comptines, la sagesse des proverbes, le goût des formules anciennes, quelque chose de Prévert, de Boris Vian, de Francis Ponge, et en même temps, à l’autre bout de chacun, cette force rebelle, déjà à la source du tout premier numéro  », nous dit-elle dans sa préface.

Point Barre est née de la volonté d’un petit groupe de poètes mauriciens d’offrir une plateforme d’expression aux poètes de Maurice, de l’océan Indien et d’ailleurs. La revue, éditée par Cygnature Publications et gérée par les poètes Yusuf Kadel, Gillian Geneviève et Alex Ng (Île Maurice) et Catherine Boudet (La Réunion) ne publie que des textes de création (pas d’articles critiques ni d’analyses).

La revue se distingue par son projet collectif d’écriture, par la façon dont elle découpe son espace dans la poésie contemporaine (Week-End du 20 avril 2008). Dans ses colonnes, les célébrités (Ananda Devi, Abdellatif Laâbi, Tahar Bekri, Daniel Maximin, Richard Rognet, Edouard Maunick…) côtoient les talents à découvrir.

Parmi les « anti-poètes » de ce numéro 4, nous retrouvons les contributeurs mauriciens réguliers dont la réputation n’est plus à faire : Anil Gopal, Michel Ducasse, Jean-Claud Andou, Umar Timol, Gillian Geneviève, Alex Ng, Yusuf Kadel, ainsi qu’Ananda Devi. Nous faisont également connaissance avec les textes de poètes de dix pays différents, parmi lesquels la France, la Belgique, le Québec, Haïti, La Réunion, Madagascar ou encore le Liban.


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Nous avons aussi mis en ligne:

Adriana SERLIK - Decidió cerrar la puerta
Aldo Luis NOVELLI - Antes del final
Carmen VASCONES - Mona Ramona
Catherine BOUDET - Résîliences
Françoise HUPPERTZ - Un noeud au coeur
Gilles GOURC - Corps au travail
Harmonie BOTELLA - Y me desnudo lentamente
Joachim ZEMMOUR - Ode à Champagne
Jorge BOUSOÑO - Prontuario cuántico
Leo LOBOS - Gaspar
Jean-Paul GAVARD-PERRET - Hantise de l'air, essence de la poésie
Mariano FLORES CASTRO - Le problème
Oswaldo ROSES - Poemas
Pablo MORA - Se prendió la macaquera
Parviz ABOLGASSEMI - Pour le poète Aimée Césaire
Pascal TRUCHET - De Terres et d'Ecumes - Extraits
Patrick JOQUEL - 15 poèmes
Pere BESSÓ - Cuento de navidad/ Conte de nadal
Pierre VENDEL - Poèmes
Oscar PORTELA - Carta a Pedro M. Martínez
Oscar PORTELA - La celada
Richard CARVAJAL - Cuadros
Paul BELLIVIER - Encres
Rolando REVAGLIATTI - Autres MP3, textes dits par l'auteur
Rolando REVAGLIATTI - Livres (pdf)

 


COMMUNIQUÉS
DE PRESSE


 

 

Nouvelle RAL,M

Chaque mois, une page éditoriale

Octobre 2010. La nouvelle RAL,M est née. Qu'est-ce qui a changé? Et bien le Chasseur abstrait a maintenant son propre site. Les catalogues et les nouvelles des auteurs publiés sont donc transférés dans ce nouveau site. La RAL,M revient a sa vocation première : la publication en ligne et les revues "papier". Et redevient entièrement le chantier littéraire et artistique dont les auteurs, quels qu'ils soient, ont besoin. Et c'est aussi l'endroit où Le chasseur abstrait rencontre ses futurs auteurs. Pour plus d'informations, consulter la nouvelle ligne éditoriale de la RAL,M :

Ligne éditoriale : 

 

2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

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