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Revue en ligne

mardi 16 avril 2024

Revue d'art et de littérature, musique
Directeur: Patrick CINTAS
Serge Meitinger

Sommaire de ce numéro:

1. Serge Meitinger

Publications
    Chez Le chasseur abstrait
Introduction
    Autoscannographie
    Chrono-bio-bibliographie
Serge Meitinger à l'ouvrage
    sergemeitinger.ral-m.com

Le livre du guetteur, et son truchement, n'est-il pas un simple miroir ? Courant sur le désert, l'aveuglante lueur ricoche de tain en tain ; de sommet en sommet essaimant la nouvelle, elle éveille l'écho et fait du plein soleil messager et message.

C'est tout mon labeur patient que d'attendre : esseulé, de mon haut, je regarde la vie, je scrute les enjeux du minime et du reste, et je lis signe à signe, ce qui passe en mon cœur, ce château exhaustif où règne un soleil tendre, et pour tout réfléchir ne suis-je pas miroir ?

Serge Meitinger

2. suivi de

 Une nouvelle collection : L'imaginable.
...avec Frank Ferraty, Stéphane Pucheu, Patrice Guérin, Anétha Vete Congolo, Patrick Cintas, Arnaud Delcorte.

 Textes et prétextes - Le choix de la rédaction
...rencontrer ici même, dans la RAL,M, les auteurs qui s'y donnent le mieux. Avec, ce mois-ci: Waldemar Noz Tzec - Juan Carlos Etcheverry Cristi - Cristina Castello - Marta Cywinska - Samir Mestiri - Monsif Ouadai Saleh - Robert Vitton - Cécilia Ambu - Rolando Revagliatti - Sébastien Ayreault - Carmen Váscones - Oscar Portela - Jasmin Marcus - Niculina Oprea - Françoise Huppertz, Paul Aimé Ekoumbamaka et le poète et écrivain guadeloupéen Ernest Pépin.

 Publication libre
La publication libre est un bon moyen d'entrer dans la RAL,M par effraction. N'hésitez pas.

 Laisse brûler le jazz - Avec les DjangodOr
La page Spécial DjangodOr s'enrichit de nouveaux articles. - En édito, un nouvel interview de Christiane Hagège, directrice des DjangodOr, Trophées Internationaux du Jazz. Exceptionnel millésime DjangodOr 2008: On a refusé du monde! - Valérie Constantin répond à quelques questions à propos de ses Compressions et du projet "Laisse brûler le jazz".

Voici la généreuse et bien construite contribution de Serge Meitinger au site de la RAL,M suivie de ses publications dans les collections du Chasseur abstrait. "Bref, je me mets en condition pour devenir enfin « l'écrivain » que j'ai tenu, jusqu'ici, presque caché. C'est un peu affolant, car cela expose. Mais si le temps en est venu..." écrit- il. Définition :

Autoscannographie - Nous n'avons que notre corps, mais son monde - le nôtre - ne s'arrête pas à la surface de l'épiderme. Nous n'y sommes pas enfermés comme en une outre chaude et molle ou en une cuirasse bardée de muscles. Sans cesse nous rayonnons et recevons les impulsions de tout le dehors, proche et lointain, dans toutes les gammes sensibles, conscientes, inconscientes, préconscientes comme si notre peau était tambour et tamis, interface diaphane et protecteur à la fois. Nos sens sont des émetteurs, des vecteurs et des récepteurs ; notre esprit un convecteur, ordonnateur et disséminateur. De fait un halo nous entoure et forme notre avant-corps, une aura qui nous rend sensibles à ce qui est et à autrui. Ainsi nous pouvons appréhender le monde en ses qualités propres, les autres en leur singularité sans avoir à toucher ni à être touchés. En avant des corps, les avant-corps se connaissent et s'éprouvent ; si ces derniers ne se conviennent pas, les choses et les êtres, les corps et les esprits ne communieront jamais et iront même jusqu'au rejet. Socialement et culturellement, certaines lois dites de « proxémique » règlent une bonne part de ces rapports (possibles et souhaitables) et les tolérances sont variables selon les latitudes, les cultures et les groupes sociaux. Plus intimement l'on parlera d'aimantations et de « tropismes » : des polarisations, parfois infinitésimales et affectant tous les sens à la fois, nous situent par rapport à tel ou tel autre, telle ou telle réalité plus ou moins prochaine. Et si nous ne pouvons pas « les sentir » c'est que quelques-unes des particules sensibles et olfactives émises en leurs avant-corps nous répugnent particulièrement. [S.M.]

Chrono-bio-bibliographie
de Serge Meitinger

21 avril 1951 : Naissance à Coatsero en Ploujean (petite commune rattachée depuis à Morlaix (Finistère), et qui vit naître en 1845, le poète Tristan Corbière). Mon père, Robert, Serge, né à Paris et ma mère, Georgette, née à Saint-Quentin (Aisne), étaient venus s’installer en Bretagne quelques années auparavant parce que mon oncle qui travaillait avec mon père avait épousé une Morlaisienne (mon oncle, tôlier, et mon père, peintre, tenaient une petite carrosserie automobile). Le nom de « Meitinger » signifie « originaire de Meitingen », petite ville de Bavière peu éloignée d’Augsbourg. Je n’ai pas reconstitué le cheminement de Meitingen à Morlaix : mon grand-père (Maximilien, Alexandre) et son père (Louis, Firmin, Napoléon) sont nés en France, dans la région parisienne, au milieu et à la fin du XIXème siècle. Mon grand-père est mort, blessé de guerre (gazé), le 11 janvier 1919.

1951-1968 : enfance et adolescence à Morlaix ; quelques voyages à Paris et à Saint-Quentin avec ma mère dans ma petite enfance pour traiter par rayonnement dit « solaire », à l’Hôpital Saint-Louis (Paris), l’angiome plan de ma joue gauche. Grandes vacances au bord de la mer, non loin de Morlaix (Primel-Trégastel, Locquirec).

1961-1968 : de la 6e à la terminale, au Lycée Tristan Corbière de Morlaix, baccalauréat A en 1968, seul bac de l’histoire sans épreuves écrites !

1966-1968 : Premier journal et un « roman » intitulé : Père qui es-tu ? Quelques poèmes. Contacts épistolaires avec Armand Lanoux à qui j’envoie des nouvelles pour la revue « À la page » qu’il dirige. Été 1968, premier séjour en indépendant à Paris, en partie chez ma grand-mère.


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 L'ensemble des travaux entrepris par Serge Meitinger dans la RAL,M :

 

sergemeitinger.ral-m.com

 

 

 Serge Meitinger est éditeur chez Présence africaine:

 

EDITION DES CALEPINS BLEUS
(JOURNAL INTIME ET LITTERAIRE,  janvier 1933-juin 1937)
du poète malgache JEAN-JOSEPH RABEARIVELO (1903–1937)

Éditions Présence Africaine avec la collaboration de Serge MEITINGER, professeur à l’Université de La Réunion, chercheur à l’ITEM-CNRS et de Claire RIFFARD, chercheuse associée à l’ITEM-CNRS-.

 

Qui est Jean-Joseph RABEARIVELO (1903-1937) ? 

C’est sans conteste le plus grand poète malgache d’expression française du vingtième siècle. Son activité littéraire s’est déployée en pleine période coloniale et elle reflète les espérances et les difficultés d’un « intellectuel de couleur » pris dans les contradictions d’un système colonial, théoriquement ouvert à l’intégration mais, de fait, porté à exclure tout ce qui ne ressemblerait pas à une soumission pure et simple. Revendiquant à égalité avec son statut d’« acculturé » la richesse de son identité malgache il se trouva sans cesse en porte-à-faux par rapport aux « officiels » de la Colonie et à leurs affidés. Le refus par ces derniers de lui accorder le petit poste administratif qu’il sollicitait le plaça en 1937 dans une situation matérielle et morale insoluble qui le conduisit au suicide (le 22 juin 1937). L’œuvre est abondante et couvre tous les genres : le roman avec L’Aube rouge (écrit en 1925, paru en 1998) et L’interférence (écrit en 1928, paru en 1988) où il récrit l’histoire récente de son peuple en se dégageant de la vérité officielle imposée par le vainqueur ; la nouvelle, en français et en malgache ; le théâtre (dans les deux langues également) avec Imaitsoanala, Fille d’oiseau (1934) et Aux portes de la ville (1935) où il met en scène la vie populaire de Tananarive et le monde des légendes et contes malgaches ; la critique (dans les deux langues) dans des journaux et revues de Madagascar et d’Europe ; la poésie (d’abord en malgache puis en français et enfin dans un dialogue créateur entre les langues) qui est son plus beau fleuron : des recueils paraissent sur place comme La coupe de Cendres (1924), Sylves (1927), Volumes (1928), Presque-Songes (1934), Chants pour Abéone (1936) ou à l’étranger comme Traduit de la nuit (1935) ; il propose aussi des traductions-adaptations de poésies traditionnelles dans Vieilles chansons des pays d’Imerina (1939) qui ne sont autres que les hain-teny rendus célèbres par Jean Paulhan. Enfin il laisse un considérable journal toujours inédit dont nous nous proposons de réaliser la première édition.


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 Serge Meitinger publie chez Le chasseur abstrait:

 

Voir le catalogue du Chasseur abstrait

 

oOo

 

Nouvelle collection

...avec Frank Ferraty, Stéphane Pucheu, Patrice Guérin, Hanétha Vete Congolo, Patrick Cintas, Ahcène Aït Saïdi, Arnaud Delcorte.

À paraître prochainement:

Frank Ferraty - À fleur de mots (poésie).

Stéphane Pucheu - Le dernier homme (fiction) suivi de Étrange Éros (nouvelles érotiques).

Patrice Guérin - Sur ma vie (autobiographie).

Hanétha Vete Congolo - Avoir et être - Ce que j'ai, ce que je suis (poésie).

Ahcène Aït Saïdi - L'envers du désir (roman).

Arnaud Delcorte - Le goût de l'azur cru (poésie) - en supplément du Cahier de la RAL,M nº 10 "Homosexualité et Littérature" à paraître bientôt sous la direction de Benoît Pivert.

Déjà paru:

Patrick Cintas - Gor Ur - le Gorille Urinant (roman).

 

 

oOo

 

Textes et prétextes

La rédaction de la RAL,M est toujours heureuse de pouvoir mettre en ligne, en français et en espagnol, des textes de qualité appartenant à tous les genres: poésie, narration, essai, études... de l'art, de la musique. Je crois que nous tenons nos promesses.

Publier - Vous connaissez le travail du Chasseur abstrait: rencontrer ici même, dans la RAL,M, les auteurs qui s'y donnent le mieux et concevoir alors qu'ils sont publiables et que c'est par un juste retour qu'il faut fabriquer les livres, les diffuser et les donner à distribuer.

 

Bordado y Dedicatoria
Daniel de Culla

Bordado sobre el tejado
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Dedicatoria

¿Hasta cuándo, Nuria Nurita,
habéis de permanecer tan escondida ?
¿Cuando os manifestaréis
y dejaréis ver con toda claridad,
para que mis ojos se regalen
de vuestra soberana hermosura
que llenará mi alma de gozo
y mi carne de felicidad ?


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L’espace filmique comme dévoilement de la culture africaine dans Egg of life
Paul Aimé Ekoumbamaka

Le film est une création artistique au même titre qu’une chanson, qu’un masque sculpté ou qu’un roman. Alors qu’une chanson est l’aboutissement d’un mélange harmonieux de sons et de paroles, qu’une toile peinte résulte d’une savante combinaison des formes et des couleurs, un film quant à lui est le résultat d’une parfaite association d’éléments visuels et sonores. Dit autrement, le film est un discours c’est-à-dire mise en fonctionnement du langage qui recourt à divers matériaux tels les accessoires, les personnages, l’espace, la musique, les costumes etc. pour sa mise en forme.

Mais en tant que discours aussi, tout film reflète à un degré plus ou moins élevé, son milieu producteur. Christian Metz l’a bien vu quand il écrivait déjà : « Tout film est au fond un documentaire.[1] » Ailleurs, allant dans le même sens nous écrivions : « Toute production artistique est un phénomène communicationnel issu d’un milieu socio-culturel donné. [2] »

La tâche qui nous incombe dans cet article est justement de montrer comment la culture africaine est fortement représentée dans un film africain nigérian notamment, à travers l’usage de l’espace qui est l’une des composantes dans tout récit filmique. Seront à cet effet examinés le palais royal, la case de la prêtresse et la rivière sacrée.


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La lengua de Einstein
Waldemar NOZ TZEC

Te miro que me miras

veo que quizà jugò

el viento ebrio con los cabellos del henequèn en tu

cabeza

que quizà jugò tambièn

el conejo travieso con los ojos saltones en tu mirada

que quizà jugò tambièn

el hambriento tejòn hormiguero que realargò su lengua

en tu boca

 

 

el juego del viento en tu cabeza

me hace pensar

que te gustò mucho jugar

el juego del conejo en tu mirada

me hace pensar

que te gustò mucho jugar

el juego del tejòn en tu boca


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Viaje poético
Juan Carlos Etcheverry Cristi

Tengo en mis manos la reciente publicación del poeta mexicano Francisco Azuela, nieto del famoso novelista revolucionario Mariano Azuela. 

Antes de referirnos a esta publicación, que contempla tres libros en uno, me gustaría hablar un poco sobre el poeta Francisco Azuela, ya sea que he tenido la oportunidad de leer dos publicaciones anteriores (“El Maldicionero” publicado en México el año 1977 y “Son las Cien de la Tarde”, igualmente publicado en su país natal el año 1996). 

Azuela es un poeta que trae con si todo el surrealismo a cuestas, su forma de narrar es propia de ese movimiento literario lo cual enriquece mucho más la lectura de sus textos, como muchos sabrán el surrealismo fue uno de los movimientos que más duró y que lo encabezó el poeta André Bretón, entre otros, Bretón manifestó en una oportunidad : “El acto surrealista más simple consiste en bajar a la calle con el revólver en la mano y disparar al azar todo el tiempo que se pueda a la muchedumbre”. Cuando leí “El Maldicionero” pensé en Bretón y en su movimiento y sentí que la mayor fuerza poética de Azuela provenían de los manifiestos surrealistas dados a conocer en 1942 en la Universidad de Yale. 

La producción de Azuela es vasta, si bien comenzó con “El Maldicionero”, luego vinieron “El Tren de Fuego”, “La Parole Ardente”, el ya mencionado “Son las Cien de la Tarde”, “Ángel del Mar de mis Sueños” y para finalizar con esta reciente publicación que es una colección de libros donde se incluyen “Antología del Silencio”, “Cordillera Real de los Andes” y “Encuentro de Thunupa y Quetzalcoatl”. 


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Martti Ahtisaari
Prix Nobel de la Paix 2008
L’homme qui a appuyé l’invasion de l’Irak
Cristina Castello

Ils le nomment « Papa Mumin » à l’égal d’un personnage corpulent de la famille Moomins, de contes et bandes dessinées Scandinaves. Martti Ahtisaari recevra son prix constitué d’un diplôme et d’un chèque équivalent à 1,2 million d’euros aujourd’hui et demain, il jouira d’une fête qui réunira la Jet Set, en son honneur.

Ne serait-il pas temps de controverser ce trophée, le Prix Nobel de la Paix ? Les motifs abondent : Georges W Bush fut nommé, par exemple. Oui. Celui-là même qu’une grande partie des Américains veulent juger des crimes contre l’humanité… justement lui, le champion de la paix.

Et si nous commencions par penser à Alfred Nobel, le père du prix ? D’abord il a inventé la dynamite et d’autres explosifs qui servaient à des fins militaires. Il a peuplé l’humanité de munitions, et avec les revenus de ses inventions il a comblé sa vie : il en a fait une fortune colossale. Mais avant de mourir il a voulu laver sa faute, et a créé ce prix et d’autres encore, qui portent son nom : que ce soit littérature, médecine, physique et chimie. « Là l’artisan du mépris va, en implorant l’amour du méprisé » (Pablo Neruda).

Toutefois, le monde accepte la curieuse expiation d’Alfred Nobel, et applaudit ses prix.


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L'écriture poétique et romanesque n'en font qu'un chez cet écrivain qui est aussi essayiste et qui s'intéresse vivement à tout ce qui fait la réalité antillaise. Dans chacun de ses romans, nous retrouvons les paradigmes obsessionnels qui préoccupent les Antillais. D'abord, la réflexion (au double sens) sur la place et la fonction de la parole et de son écho scriptural, l'écriture, parole imprimée, livre édité. colère, l'indignation, le "mot étant d'abord son", comme l'a rappelé à plusieurs reprises Edouard Glissant dans Le Discours antillais. Ainsi, se traduit l'insécurité linguistique que se partagent de nombreux créolophones, toujours inquiets quant aux effets de sa parole, toujours incertains quant à la maîtrise de la parole dominante, le "Français de France". Ce qui saute aux yeux dans chacun des paratextes pépiniens, c'est effectivement la référence à une parole (ou son contraire: silence): Nancy Morejon opta pour Remolino de paroles libres, traduction impropre de "boucan" : tapage, vacarme, sème important puisque la parole poétique, comme l'écriture romanesque de Pépin sont l'épanchement d'une charge: Salve et Salive (1986) confirme cette détonation de paroles, cette décharge émotionnelle de celui qui prend la parole, tel l'enfant qui balbutie, babille, ayant peur de "déparler", comme l'exprime le préfacier dans Ti Jean L'horizon (1979, Simone Schwarz-Bart): "(Le nègre) parle et se retrouve vide avec sa langue intacte dans sa bouche et ses paroles sont allées rejoindre le vent". Kathleen Gyssels.

Bel arbre ruisselé aux lèvres de siguine
Debout en devinettes de lianes
Mains d’oiseau incendié
Et de grand brouillard vert
C’est ton élan qui m’appelle
Au rendez-vous des sèves


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Hommage au Gobe-Lune

On l’appelle le Gobe-Lune
C’est un nom qu’a pas une thune
Mais c’est notre puits de lumière
Quand il fait noir dans nos tanières
La boisson coule à flots
Les murs sont pleins de mots
On y vient entre artistes


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Paroles à chuchoter…

Tu feras de tes amours un bouquet de larmes à offrir à la vierge du temps. Le temps est toujours une vierge sans amant ni miroir.

Tu diras aux femmes que la pluie est l’aiguille du désir, que leurs yeux sont des cantiques et que leur simple présence ravive l’odeur des mots. Les mots sont des fruits mûris à leur toison. Des éventails somptueux qu’elles ouvrent seulement la nuit.


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Sylvia, ma soeur
Marta Cywinska
Toutes les deux, nous étions enfermées

dans le bracelet d’une princesse défunte

---qu’aucun Egyptien ne saurait graver

----sur le front d’une femme-cercueil

-----Des milliers d’années lumineuses

------fuyant du toucher d’une allumette

-------lles lèvres de Sylvia Plath se cavent

---------au-dessous d’un nouveau magma

----------Saute, me dit-elle, saute d’un roseau

-----------même son dernier étage n’est

------------qu’une boîte aux lettres

-------------jamais envoyées


— Saute...

 

Les fileuses
Vaguer
Samir Mestiri

Samir Mestiri nous offre ces deux recueils.

Samir Mestiri - Vaguer

Il marchait Le dos tourné matin Surgi du gris

Elle marchait Contre le vent Qui narguait Les vagues De l’oubli Je marchais Et les chevaux piaffaient Sous le palmier Tordu De sa chevelure.

Ce sont De longs cils de printemps Qui s’ouvrent Sur un doux soleil. Le jour se lève En tremblant Comme un esquif Volant Sur les vagues Tressées De la me. Un sourire d’enfant T’invite à partir Sur un linceul de musique. Et de liberté. Loin, loin d’ici. Le jour se lève. En tremblant …Ce soir, La mer frisonne en moi. Et La vague des lointains Comme une faux Découpe Mes rêves.
Ce soir, Ma vie est Comme une page En lambeaux.

 

Samir Mestiri - Les fileuses

Au café d’en face
Les hommes assis regardent.
Un je ne sais quoi.
Un je ne sais qui.
Une passante
Un voile noir passant
Un passant
Une voiture
Un vélo
Une poussette
Une calèche
Un chat
Une femme à la fenêtre
Une fenêtre sans femme
Une femme sans fenêtre
Un moineau sautillant sur le trottoir
Le port d’en face
Les barques amarrées
Les voiliers qui dansent
Les marins qui remaillent leurs filets
L’arbre qui frémit
La feuille qui survole la tête des passants
Le bus qui crache ses passants.

Samar diab : poétiques d’un avant-princeps
Monsif Ouadai Saleh

Le texte que je vous propose aujourd’hui s’inscrit dans une triple étymologie. Au commencement, il y avait la finalité sobre et économe d’une préface à la traduction complète de l’œuvre inédite de Samar Diab, celle qui divise le placement de mon discours entre traduction et étude et à laquelle je donne le titre provisoire de Poésies dialectiques. La seconde étymologie est celle qui résorbe la préface pour configurer et informer un but plus large et surtout plus ambitieux, à savoir, l’étude de la poétique de Samar Diab. Les frontières entre ces deux finalités, ces deux poétiques, la traduction et l’étude, ont eu un prolongement intermédiaire que j’ai développé en tant que présentation. La présentation intermédiaire assure la répartition inégale mais effectivement tripartite d’une lecture qui ne cesse d’invoquer des médiums d’abords et de débordements. Ces abords multiples se plaisent donc à suivre le fleuve implicite du débordement. Certes, le discours sur la poétique a toujours des manifestations de fragmentation tissulaire et frontalière à la fois. Aucune identité ne peut épuiser l’étrangeté de l’acte poétique quand sans raison le débordement tisse par la métaphore l’abord, ou par métonymie, sûrement de la partie pour le tout, déguisée en métaphore, l’abord éclaté devient, je ne sais par quel non-sens de régénération, de continuité et de transcendance, le restaurateur, le tisseur du débordement. Peu importe dans la création la blessure, l’abîme ou le pont puisque rien ne commence et ne finit comme unité et comme intégrité.


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L’enfance d’un troubadour
Robert Vitton

Derrière chez nous y a un étang,/Trois beaux canards s’y vont nageant… Derrière chez moi… Je n’avais pas dix ans. Trois beaux canards s’y vont nageant./ Y en a deux noirs, y en a un blanc… Non, je ne les avais pas, mes dix ans. Derrière chez moi… Une friche ronceuse et des pans de galandage, de muret, peut-être de rempart. Le Cirque. Les aînés avaient donné ce nom à ce lieu. Le Cirque ! Nous enfourchions des licornes, des coquecigrues, des chimères… Nous avalions des couteaux, des couleuvres, des charrettes ferrées… De nos manches et de nos chapeaux nous tirions des écureuils, des pigeons, des colombes… Chiens jaunes et chats tigrés traversaient des cercles de flammes. Entre chaque numéro, nous battions des tambours imaginaires. Mesdames et Messieurs… J’avais un pantalon en accordéon, une chemise flottante à carreaux multicolores, une longue cravate verte à pois noirs, les vieux Nebulonis1 de mon père, un haut-de-forme confectionné avec un tronçon de tuyau de poêle argenté et du carton, un nez rouge. Les guerres font giscler2 le raisiné, les après-guerre font giscler l’huile de reins. Le boudin des premières lignes et le foutre des pieux. Les pieux pieux des pioupious !


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Mistral

Maestro

Quel bon vent vous amène

 

 

Boute-feu boute-en-train

Flanqué de gens avides

Le Mistral

Nous laissse les mains vides

Et nous brise les reins


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Cécilia AMBU

Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas.
Je pense pourtant que le langage, cet outil si nécessaire, désirable et métaphysique, nous fera nous rejoindre dans la pensée et surtout dans l'émotion.
Je dirais que ce qui me pousse à agir, c'est l'expression de l'émotion, du sentiment. L'Art est l'expression d'une valeur bercé par l'objet qu'est le livre. Ce qui me fait dire avec Spinoza : "Nous sommes conscients de nos actes mais ignorants des causes qui nous font agir". Par contre, tout ce que je sais, c'est qu'il faut que je brise le mur qui me sépare de vous et de moi-même. Peut-être par l'activité artistique car l'Art est tout simplement l'incarnation de la beauté et le Beau puise ses ressources au sein du sujet, du moi ; il se fonde par l'âme humaine et surtout par sa souffrance. La souffrance d'exister, la souffrance de respirer même, je ne recherche pourtant que la reconnaissance de l'altérité : pourriez-vous regarder, peut-être même apprécier mon art, ce qui vous ferez dire : "Elle n'était pas de ce monde".

UNE DISSOCIATION

J’ai perdu mon âme même si je n’en ai jamais eu.

Il ne restait qu’un corps, vide de toutes émotions, de tous sentiments.

Cette chair, si solitaire dans la disparition de son amie intime, cette chair malade d’avoir perdu ce qui la tenait en vie, cette chair qui crie à la mort, qui souffre de l’absence de sa compagne.


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UNE PRESENCE

Un jour que je sillonnais un chemin rocailleux et abrupt

Je l’aperçus. Elle était là, si grande, si belle

Elle m’attendait.


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UNE PROTECTION

Brouillard, toi seul sais m’abriter des intempéries

Tu couvres mon front d’une douceur charmante

Tu enveloppes mon corps de ta pluie bienfaisante

Car, elle seule, sait rafraîchir mes membres tremblants


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LE DÉCLIN

Mon âme est malade de tant de tourments existentiels.

L’incompréhension de l’altérité, de l’extériorité, me brise le peu de substance vitale qu’il me reste encore.

Comment faire comprendre au monde entier que l’existence que nous menons ne vaut pas la peine d’être vécue ? Il est impossible de le faire comprendre.


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LA BÊTE

Face à ce miroir, j’observais mon visage.

Une fois de plus, je ne me reconnaissais pas : cette chair me semblait bizarre, comme étrangère à moi-même.

Ce visage n’était décidemment pas le mien : y avait-il un masque sur ce que j’étais réellement ? Je tirais sur ma peau pour l’enlever mais tous mes efforts étaient vains.


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Antología del Empedrado
Rolando Revagliatti

A Jean Genet

Si porque
le extenúan la sombra
en el sueño sus propios albergados
 
 
Si porque
se la afilan en las estaciones


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1 - La voiture de mes rêves
Sébastien Ayreault

J’ai toujours rêvé d’avoir une voiture

 Téléguidée. Un truc d’enfer. Qui foncerait à toute bombe à travers les rues de mon village. Crachant le feu, bondissant sur les trottoirs, dérapant dans un nuage de poussière. Debout devant la maison de mes vieux, je voyais ce truc plus vrai que nature et je téléguidais comme un halluciné. Tous terrains ou simple routière, elle se transformait au gré de mes humeurs, elle pouvait même changer de forme en plein virage. Ouais, comme ça. Elle descendait la rue version ras le sol et la remontait en 4x4 hurlant. Putain ! Elle était redoutable. Sauf que, noëls, anniversaires, passage en classes supérieures, arrêts de but…

 RIEN. JAMAIS.

 

 Elle était rouge et noir, elle avait des grosses roues à crampons, et surtout, elle ne coûtait que 200 balles : je l’ai foutue dans le chariot.

 -Euh ?? C’est quoi ? a dit ma femme.

 -Une voiture téléguidée...


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La fisura de la eternidad en la rúbrica del deseo
Carmen Váscones

La escritura de mujeres es un andar más allá de la cartografía corporal, geográfica y psíquica. La mujer mira, habla de ella y de las otras, lo dice como dando a develar una desnudez que no se deja atrapar en el placer textual de los poros ni de la sensación de la conquista luego víctima o desprecio ; ella, desmadeja los cables del lenguaje donde está la tensión de la historia de la humanidad, deja a un lado la manzana y la serpiente. El deseo aflora en la lengua que deja notar los nudos en la garganta, más abajo del ombligo o la sensación de la nada cuando esta acecha, y, la angustia se agota en el agobio de un placer derrotado por los intersticios de los sexos. El cuerpo siente pero a veces ignora qué historia se escribe en su piel. La mujer intenta decir, se enferma, se constituye, plantea, habla por otras, se escucha el sufrimiento humano. Es un reto y riesgo destapar el rostro cubierto sin temor a ser lapidada. América no vive eso, pero la violencia se precipita y pide a gritos un llamado de atención de intervención.

Qué hacemos las escritoras en este espacio social, donde lo humano sangra el golpe sin palabras. Escribimos, ¿para quién, para deleitar, denunciar, mediar, enlazar o qué ? Las escritoras nos invitan a que demos sus lecturas, a que veamos cómo el pensamiento femenino se ha quitado el himen, la ignorancia no nos hace buenas. Saber tampoco, pero como que este se lo relaciona con la hoguera y el pecado, irónico, aún en estos tiempos de destapes.


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Dos ensayos filosóficos sobre la modernidad
Oscar Portela

Fundamentalmente las catástrofes mundiales tipo la segunda guerra "mundial" no "decidieron" nada acerca del futuro de una humanidad que confía en la razón "instrumental" y los actos emanados de la libertad volitiva, para poner en orden lo que aquí a salido de gozne. Oscar Portela.

Arcaísmo e hiperracionalidad

a Cris Yozia y Joaquin Meabe

Todo nos retrotrae a una cosmología arcáica - los arcaísmos no han sido superados por el logos griego ni por los trucos de los magos de la teología católica .

Aún en el mundo no se cumplido aquello expuesto ya en "De la verdad y la mentira en sentido extramoral", y no vivimos en un más allá del bien y del mal, sino un más acá del bien y del mal.

Toda antropología como afirma Heidegger, no puede decirnos que es el hombre porque dicha pregunta nace ya de una respuesta dada por Aristoteles hace más de 2500 años : "animal racional" sin dejar de ser animales - y hoy podríamos decir- sin las virtudes que trae aparejado el serlo, el hombre como animal por lo tanto no fijado metafísicamente, (Nietzsche), es aquel transeunte que aún "podía prometer) poéticamente dibujado por Euripides de manera insuperada presentado como el ser que en su esencia se muestra desde siempre como señor del ente.


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Nous avons aussi mis en ligne:

Cristina CASTELLO - La parole
Cristina CASTELLO - Me rendre compte
Jasmin MARCUS - un Castera au printemps de décembre
Niculina OPREA - Poemas traducidos al castellano
Rolando REVAGLIATTI - El deceso
Carmen VASCONES - Salango flor de monte
Françoise HUPPERTZ - Espace infini

 

 


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Nouvelle RAL,M

Chaque mois, une page éditoriale

Octobre 2010. La nouvelle RAL,M est née. Qu'est-ce qui a changé? Et bien le Chasseur abstrait a maintenant son propre site. Les catalogues et les nouvelles des auteurs publiés sont donc transférés dans ce nouveau site. La RAL,M revient a sa vocation première : la publication en ligne et les revues "papier". Et redevient entièrement le chantier littéraire et artistique dont les auteurs, quels qu'ils soient, ont besoin. Et c'est aussi l'endroit où Le chasseur abstrait rencontre ses futurs auteurs. Pour plus d'informations, consulter la nouvelle ligne éditoriale de la RAL,M :

Ligne éditoriale : 

 

2004/2024 Revue d'art et de littérature, musique

publiée par Patrick Cintas - pcintas@ral-m.com - 06 62 37 88 76

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