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RALM no 102 - Catalogue du sériographe de Pascal Leray | [Ecrire à Pascal Leray] |
Chantier n°10 - Doctrine sérielle |
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[Ecrire à Pascal Leray]
Article publié le 19 septembre 2017. oOo
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INDEXMémoire sur Le marteau sans maître – Lecture d’Aurélia – Episode du Stade - Article du Trésor de la langue française – Ce que dit la série – Hector, Icare et Joe - Poème de l’abat-jour - Montée sérielle continue – Nerval et le fouriésime – Essais d’écriture dodécaphonique pour la basse électrique – Le magnétophone dont la courroie s’est détendue - Grande collecte des séries – épisode de Derrick en bande dessinées WEBOGRAPHIEJeu concours "Avec l’arc noir" - Espace d’auteur, Revue d’art et de littérature, musique, 2006. BIBLIOGRAPHIE« Icare roi » (poème) - Lascaux rasé, n° 12, 1998 DICTIONNAIRE CRITIQUEBoucle *** Marteau sans maître (le -) *** Naturalisme HISTOIRE DE JOE ET DU SOLEILMême si l’on a une brassée de "Joe" dans les expériences passées, ce n’est qu’au printemps 1998 qu’on peut véritablement attester de l’existence de Joe en tant que personnage d’une séquence dramatique à jamais irrésolue. On pourrait faire tout un inventaire de ce qui a convergé à travers l’avènement de ce personnage grossier, déjà de par le trait. Joe Dalle s’incarne dans une série de bandes dessinées intempestives, dénuées d’art, qui forment de brèves séquences cycliques et rejouent la lutte absurde de ce mauvais homme - car il est vraiment mauvais, Joe - et du soleil, impassible mais pas plus victorieux que Joe, au fait. Il y a eu toute une réflexion autour de la notion de personnage dont Youri Tynianov rejetait la validité scientifique : le personnage n’est qu’une notion statique, inapte à restituer la réalité de ce que, des décennies plus tard, Jean-Claude Coquet a appelé "actants". Joe Dalle est une force brute, le résidu d’un tiers-actant. A côté de ça, j’ai fait un dessin qui s’appelle "Série de personnages ensemble". La série devenait pilote de la notion de personnage. Les poèmes relatifs aux mésaventures de Joe Dalle figuraient un autre épisode, où Joe luttait contre la mer dans une barque de bois vermoulu. Sa situation était critique mais le soleil ne semblait pas en cause, contrairement à la série de strips et aux chansons. Car il y a eu un paquet de chansons - et ça n’a pas cessé par la suite. En tout, il y a peut-être cent chansons ou plus qui narrent les avanies d’un personnage qui devrait être mort à l’heure qu’il est mais qui a eu le toupet, quelques années après ces premières esquisses, de prétendre écrire mon "autobiographie de mort". Je l’ai sèchement remis à sa place. Je ne suis qu’un morceau de bois, moi-même. Et puis l’émergence de cette épopée sans gloire coïncide avec l’établissement d’une première série sur laquelle je voulais expérimenter en m’appuyant sur mon instrument de prédilection, la guitare basse. Cette série n’était pas destinée à couvrir les errements du personnage sans âme à l’origine. Mais il n’a pas fallu longtemps pour que la fresque musicale composite s’enrichisse de cette séquence devenue série de Joe : ré, sib, lab, la, mib, fa#, fa, mi, do#, sol, si, do. SERIOLE : D’UNE LOI DE SERIELes tueurs en série séries suspectes la série est la forme de la grande industrie hormis la machine de série publications en série 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 le douze appelle immédiatement un commentaire symbolique sur le désert d’une série de douze syllabes la série naturelle des êtres vous attend où toute chose mute il y a une loi de série les séries prennent le train le train je vise le train /.../ Je suis née en dix sept cent quinze. Vous mourrez avant moi. Je suis votre matrice. Vos parents ne sont plus vos parents ; c’est moi. Subtil, un mot vous porte — c’est moi. Vous porte dans son ventre. Gésine, si chère à Artaud ! J’ai brassé des milliers d’humanité qui vous ressemblent. Bref. La série est une mouche je ne suis rien rien que série mais la série est une mouche pas moi je me suis souvent arrêté sur le mot sérieux, dont j’ôtais mentalement les deux dernières lettres souvent les gens disent : sérieux. Mais ils veulent réellement dire série. « j’ai eu une relation sérieuse » (avec une femme, précisément celle dont on a oublié le nom) mais les gens ne te croiront pas. de plus en plus série Il me semble que mon électrophone a bien compris la nécessité de la musique sérielle. Compris, ou plutôt ressenti en effet : une seule fois mon vieux disque a sauté, sur les Variations de Webern. Des phrases qui se reflètent l’une dans l’autre, comme un visage dans l’eau et l’eau dans le visage. Phrases musicales toujours lisibles, dans le silence, la suspension, des Variations, — même (et surtout peut-être) quand elles viennent à se chevaucher. GALERIE |
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