Serge MEITINGER
Serge Meitinger est né en 1951.
Il est professeur de Langue et de Littérature françaises à l’Université
de la Réunion.
Il a publié de nombreux articles, notamment sur la poésie depuis
Baudelaire, et un essai : Stéphane Mallarmé ou la quête du
« rythme essentiel », Hachette, 1995.
Il écrit et publie de la poésie.
Bibliographie : Le Livre des passages - Paris : Éditions
Saint-Germain-des-Prés, 1983 ; Rites minuscules : poèmes
quotidiens - Paris : le Pont de l’épée, 1986 ; Une
dramaturgie de l’idée : esquisse d’une poétique mallarméenne -
Lille : ANRT, 1992 ; Stéphane Mallarmé - Paris : Hachette
supérieur, 1995 ; Caïn et Abel, poèmes, numéro 63 de
la revue Poésie en voyage, Laon, La Porte, 2000.
Collection Djinns
Un puits de haut silence
Poésie - Serge MEITINGER
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 260 pages - 150X210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Poésie est silence. Elle fait silence dans les mots. Ses vocables, proférés en esprit et en gorge, creusent des trous, des blancs béants, dans le brouillard adipeux du bavardage ordinaire. Cailloux lisses ou anguleux qui se cognent aux parois en ricochant, qui glissent, coulent et roulent et ne trouvent pas de fond. Rendre à la parole sa rondeur massive, son poids rugueux et imprescriptible, sa densité charnelle, charnue, c´est remettre les mots à égalité avec les choses, avec le monde. Chaque fois que prend le chant, ça s´origine dans le présent du chant: commencement où il y a naissance. En vérité, nous ne cessons de naître, le seul instant qui nous soit disponible et mesuré étant l´actuel, unique. Tel est le mystère de notre incarnation, cette naissance continuée dont l´éclosion est, à chaque jaculation, proprement incalculable. Point, germe, élément, arc sifflant la mort, lyre vibrant la vie, boue, fer et ciment, étoile, source: «Naissance reste cela même qui ne cesse de venir». Un panneau de Jérôme Bosch, que je découvris au Palais des Doges, à Venise, présente par un jeu de cercles clairs et concentriques, nettement décentrés pourtant, l´ascension, comme en un puits de lumière, des élus vers l´Empyrée. Le plus saisissant toutefois est qu´ils paraissent tout aussi bien tomber que monter! Et il faudrait forger une notion de portée métaphysique qui serait un «tomber-monter» où le sens de l´espace-temps se reverse en une unique leçon de lumière. |
Cet ouvrage n'est plus édité par Le chasseur abstrait qui a fermé ses portes. |
Bornoyages du champ poétique
Essai - Serge MEITINGER
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 328 pages - 150X210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
L'étonnement est une manière de réponse – abrupte, sans pourquoi – à la question ontologique telle que la formule Leibniz: «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» L'étant, connu comme tel, sidère et cette éclatante soudaineté est celle même de l'être. Ce dernier en effet n'existe pas sur le mode de l'en-soi – essence ou monolithe – mais comme ce qui permet à l'étant de nous apparaître, comme la lumière ou plutôt l'éclairage – parfois rasant, frisant, oblique, parfois foudroyant – qui nous révèle ce qui est tel que c'est au point que nous en sommes saisis. |
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Les oeuvres du guetteur
Poésie - Serge MEITINGER
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 226 pages - 150X210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Le livre du guetteur, et son truchement, n'est-il pas un simple miroir? Courant sur le désert, l'aveuglante lueur ricoche de tain en tain; de sommet en sommet essaimant la nouvelle, elle éveille l'écho et fait du plein soleil messager et message. C'est tout mon labeur patient que d'attendre: esseulé, de mon haut, je regarde la vie, je scrute les enjeux du minime et du reste, et je lis signe à signe, ce qui passe en mon coeur, ce château exhaustif où règne un soleil tendre, et pour tout réfléchir ne suis-je pas miroir? |
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L’homme de désir
Roman - Serge MEITINGER
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 158 pages - 150X210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Ces textes sont anciens. Ils portent bien leur date et ne voient le jour qu'aujourd'hui, tout juste échenillés. Vous comprendrez vite pourquoi en lisant. Le narrateur qui s'y met en scène est un tout jeune homme pris dans le constant enjeu des signes et crispé sur leur interprétation. Ici le corps et le monde parlent, ne cessent d'exprimer et l'esprit n'en finit pas de dire combien et comment il s'exténue à déchiffrer, à chercher les mots sans jamais parvenir à l'expression plénière. Pour vivre dignement, se dit avec inquiétude notre herméneute, il faudrait comprendre ou avoir déjà compris ce qui se trame dans tous ces signaux émis presque en silence par le vif sous toutes ses formes. Il faudrait que tout devienne enfin clair et que le sens apparaisse. |
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Miroir brûlé, miroir des analogues
Poésie - Serge MEITINGER
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 312 pages - 150X210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Monde du miroir, monde de l'oeuvre, miroir du monde: ni étant, ni néant, un espace médian où cligne l'être. Ce qui apparaît y vibre et palpite, s'enfle et se creuse comme une joue, comme un coeur, comme un poumon, comme un sexe... Entre saisissement, acmé et relâchement, entre surprise, déprise et habitude, y connaître dans l'épaisseur du sensible -visible, audible, lisible, dicible- nos analogues les plus propres, y «co-naître» à ceux-ci. Y éprouver aussi, au revers ou à l'avers, dans les intermittences des sens, la déroute du sens et du désir, comme la défaite d'un oeil crevé, d'une joue brûlée, d'un sexe usé. Car, Tristan a raison, «voir est un aveuglement». |
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Au fil du rasoir
Roman - Serge MEITINGER
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 284 pages - 148x210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Ne nous y trompons pas : malgré les apparences, nous sommes au point où le rapport au monde est le plus large possible car le monde entier y passe par un ou plusieurs corps à la fois, en une seule et même chair. L’aveu, que l’espèce de prétérition finale rend inexpiable, j’aurais voulu le faire, je l’ai fait avec les phrases d’une autre ! Oui, il est temps que la littérature ( sans étiquette aucune ) fasse sortir la chair du placard et s’avise de l’écrire comme il convient qu’elle le soit, avec l’encre aussi des sécrétions les plus intimes, à fleur de poil, à fleur de mots, quoi qu’il en coûte !
Serge Meitinger |
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La centurie de l’archer
Poésie - Serge Meitinger
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 110 pages - 148x210 Lire un extrait et consulter les don- nées bibliographiques. |
Inspirée pour sa métrique et sa thématique amoureuse, pour le symbole de l’arc et la figure de l’archer, par «La Centurie» d’Amaru, roi cachemirien du VIIe siècle après J.-C. qui écrivait en sanscrit, cette centaine de courts poèmes rejoint en son centre, en son cœur, la fine pointe du «château de l’âme» selon maître Eckhart. Mais on finit par se laisser emporter par des trublions bien sympathiques comme «le bel enfant nu» des anecdotes et des aphorismes eckhartiens qui renverse la table de l’escamoteur et nargue tout pédantisme! |
Cet ouvrage n'est plus édité par Le chasseur abstrait qui a fermé ses portes. |
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